Le Ver à soie

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On le nommait le ver à soie car toujours il tissait. De ses longs doigts naissaient écharpes et foulards, jupes et chemises, ballerines et chaussons. On le nommait le ver à soie car il ne s'occupait qu'à coudre. Au bout de ses longs doigts dansaient navettes et aiguilles, à un rythme inaccessible aux mains ou aux yeux. Ses toiles étaient d'un rare marron, on se les arrachait. Préférant s'isoler, on ne le voyait point. Mais un jour il alla au marché. Elles étaient couvertes de bandages imbibés de sang séché, les mains du ver à soie.

Le Souffleur de nuit et autres drabblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant