Red Night

8.

Alya

Je n'ai pas dormi de la nuit, je tournais en rond, en essayant de chercher quelque chose, une solution, une réponse... Je ne pouvais pas pardonner ce qu'Hayden a fait. À la minute où je vous parle, il doit être déjà loin, peut-être chez lui, ce n'est plus mon problème.
Après de longues pensées, je me dirige vers la salle de bain, je me mets dans la douche et allume l'eau. Cette sensation du temps qui s'arrête quand l'eau coule sur ma peau, perdu dans le vide et le son de l'eau qui coule. J'ai besoin de ses moments pour libérer mes émotions. L'avantage de l'eau, c'est qu'elle masque nos larmes. Après quelques minutes je m'habille et descends en bas, étonnamment Sky est encore là, il me regarde et s'approche de moi :

- Hey, je suis désolé pour ce qui s'est passé cette nuit, Hayden ne se contrôle pas toujours...

- Il aurait dû penser avant, il a été égoïste sur ce coup

- Je sais, je vais partir à sa recherche avant qu'il fasse trop de la merde

- Même si je lui en veux, je m'inquiète quand même un peu pour lui, si tu peux me dire si tu le retrouves

Il me fait un clin d'œil et part aussi vite. J'ai plein de chose à faire aujourd'hui mais je n'ai pas la motivation. Perdre la seule chance de retrouver mon père me torture de l'intérieur, c'est une question de vie pour moi. Mon père, je le connais, il veut ma mort même si je suis sa fille. S'il s'est caché tout ce temps, c'est pour une bonne raison.

J'attrape des documents et les range dans mon sac avant de monter sur ma moto. Je dois aller à mon entrepôt d'armes pour une vente pour un Russe. Ah les Russes, de très bons clients qui adorent les belles choses. J'arrive devant, j'enlève mon casque et me dirige vers l'intérieur. C'est grand avec de nombreuses boîtes en bois contenant tout plein d'armes différentes. Un homme me sert la main, c'est lui, mon client, il doit avoir la trentaine, assez grand, brun.

- Bonjour monsieur Stovack, un plaisir de vous revoir !

- Ah ma belle Alya, toujours aussi belle !

Et oui, les hommes sont les mêmes, être une femme et surtout mafieuse à ses avantages. Certains pensent que je ne suis pas à la hauteur, d'autres pensent qu'avec un peu d'argent et de beaux compliments, je me retrouverais dans leurs lits. Mon côté charmeuse est toujours utile pour la vente mais ne pensez pas que je me vends pour les hommes.
On se promène dans les rangées jusqu'à une collection que je sais qu'il adore, les vieilles armes, toujours des beaux bijoux. Comme le pistolet Colt 1911 A1, calibre 45, 216 mm, 7 coups et une vitesse initiale de 234 m/s ou encore le pistolet Mitrailleur Thompson M1 A1, calibre 11, 813 mm, 700 coups/min avec une vitesse de 280 m/s ; pour les connaisseurs.
Les armes sont toutes ma vie, aussi belle et puissante, elles sont plus des bijoux que des objets pour moi. Ce que je trouve le plus fascinant, c'est qu'une balle peut vous tuer de trois manières différentes :
Par les extrémités, ratez une artère, vous en avez 10 à 20 min avant de vous vider de votre sang.
Central, dans la poitrine, la balle explose et éclate en touchant les côtes, le cœur ou les artères. Qui fait chuter la pression sanguine.
Enfin la mort subite, au milieu de crâne, une marionnette à qui on a coupé les fils, vous êtes mort avant même que le cerveau ait compris ce qu'il se passe.
Les balles sont aussi meurtrières que les tireurs eux-même.
Bon j'arrête de vous embêter avec les détails. J'ai enfin fini ce rendez-vous interminable, je raccompagne mon client à sa voiture. Avant de monter, il me sert la main et approche sa tête vers mon oreille:

- Si vous êtes libre ce soir rejoignez-moi à mon hôtel, je ser....

Avant même qu'il ne finisse sa phrase, je colle le bout de mon arme sur son cœur, discrètement pour pas que ses gardes ne me voient:

- Tu me parles encore comme ça, je n'hésiterais pas à appuyer sur la détente

- Du calme....

Je recule en cachant mon arme et le remercie de sa visite et notre transaction. Il ne faut jamais se laisser faire, jamais.
Après son départ, je me dirige vers ma moto quand je reçois un appel, c'est Sky:

- Je sais où est Hayden, je te donne l'adresse, il n'est pas en bon état, je suis bloqué je ne peux pas venir tout de suite !

- Okay, j'y vais !

Je raccroche et file sur ma moto, je suis l'adresse et me dirige vers un bar. Je descends vite et pose mon casque. C'est un bar paumé à côté d'une route avant la ville, je le connais un peu, c'est une planque pour certains mafieux, quand ils veulent se bourrer la gueule sans être embêtés par les flics. Je m'avance, il n'y a aucune voiture, le bar est fermé mais ce qui attire mon attention c'est un corps sur le parking. C'est Hayden, c'est sûr. Je cours vers lui, putain il est bien amoché, il respire à peine. Je lui prends la tête et la pose sur mes genoux :

-S'il te plaît, Hayden regarde-moi !

Putain je n'ai pas envie qu'il meurt, je tiens à lui même s'il ça ne fait pas longtemps que je le connais et qu'il m'a fait un coup de merde. Je n'ai jamais ressentis ça pour un mec avant, je peux pas m'empêcher de penser à lui. Des larmes commence à couler sur ma joue, ça va aller Alya ! Je m'approche de sa tête et l'embrasse comme si c'était la dernière fois. Je sens mon cœur battre à toute vitesse. Je me redresse et je l'entends essaye de dire quelque chose:

- Si je dois de frôler la mort pour que tu m'embrasses, tu risques de me voir souvent en mauvais état

- Putain Hayden, t'es con, tu m'as tellement fait peur

Je rigole en même temps de pleurer, il n'a pas perdu son humour lui. J'entends Sky arriver en courant et Hayden qui reprend sa conscience.

^^ Hey, chapitre assez tourmenté, j'espère qu'il vous a plu, hésitez pas à me donner vos avis, ça peut toujours être utile 😊 ^^

Charlotte