dancing with your lover under the stars

— T'es sûr qu'on peut entrer ?

— T'inquiète, y a personne qui est venue ici depuis longtemps.

— Je te suis alors.

Tu as tiré sur des planches pourries qui obstruaient l'entrée. Je ne savais pas si tu voulais que je t'aide, alors je t'ai observé. Du regard, je t'ai même dévoré. Tu as fini par donner un coup de pied dans le bois, qui est tombé de l'autre côté. Tu t'es retourné vers moi, souriant. Alors je t'ai rendu ton sourire.

Tu t'es engagé en premier à l'intérieur du bâtiment abandonné, je marchais dans tes traces, laissées dans les débris et la poussière. Quelques volutes se soulevaient quand nous avancions. Quelques planches grinçaient quand nos pieds y passaient. Chaque bruit nous faisait arrêter et sursauter. Nous avions peur de tout dans ce vieux château abandonné, mais je ne pouvais m'empêcher de sourire à chaque fois que mes yeux croisaient les tiens.

Le couloir n'était pas assez large pour que nous nous tenions côte à côte. Nous avancions à tâtons, en prenant garde de ne pas tomber.

Tu t'étais brusquement arrêté, et je t'étais rentrée dedans. Je m'étais immédiatement redressée, pendant que toi tu te retournais. Nous nous sommes regardés un instant avant d'éclater de rire.

Nous étions arrivés en face d'une porte, fermée.

— Essaye de tourner la poignée, avais-je murmuré, on ne sait jamais.

Tu as posé ta main sur l'élégant pommeau puis attendu un instant avant de l'actionner.

Qu'allions nous trouver derrière ? Sur quoi allions-nous tomber ? Valait-il mieux rebrousser chemin immédiatement pour éviter tout problème ?

Non. La curiosité nous avait piqués à vif, nous voulions connaître l'histoire de cette bâtisse. Nous voulions avoir des anecdotes à raconter. Nous voulions percer à vif ce château.

Dans un grincement, la porte s'est ouverte. Derrière toi, je ne pouvais pas voir sur quoi est ce que nous étions tombés. Je ne savais pas ce que que tu avais vu pour que tu lâches un soupir d'admiration. Je voulais voir, mais tu étais immobile, comme subjugué. Je me suis rapproché de toi et j'ai posé mon menton sur ton épaule. Tes cheveux m'ont chatouillée le front et alors que j'allais faire un commentaire là-dessus, j'ai compris pourquoi tu ne disais plus rien.

La bouche ouverte, je ne savais quoi dire face à la magnificence de ce qui se trouvait en face de nous. Une immense salle de bal, avec ses murs couverts d'or et de tableaux. Quelques rayons de soleil perçant au travers des lourds rideaux illuminaient assez pour que nous soyons émerveillés.

Je n'osais pas bouger. Cette salle m'intimidait. Qui avait effleuré le marbre de ces dalles ? Qui avait dansé ici toute la nuit jusqu'à en avoir le tournis ? Il y avait quelque chose de puissant ici, cette pièce était chargée d'histoires.

Sentant que tu voulais avancer, je me redressai.

J'avais le cœur qui battait. Était-ce parce que j'avais été proche de toi ? Ou était-ce parce que notre découverte avait déclenché quelque chose en moi ? Un peu des deux, je suppose.

J'ai soudain senti une douce chaleur se répandre dans ma main. Baissant les yeux, je découvris que tu venais de l'attraper. Je relevai la tête et trouvai ton grand sourire. Je devais avoir le même sur mon visage, j'étais tellement excitée par notre découverte.

— Viens, j'ai une idée.

Tu t'es avancé dans cette grande salle. Avions-nous le droit d'être là ? Avions-nous la légitimité d'être là ? Mon esprit ne cessait jamais ses questions. Elles me bloquaient souvent. Mais quand j'ai senti ta main presser doucement la mienne, mes interrogations se sont envolées. J'étais heureuse d'être avec toi.