Croquis d'une étoile

282 41 26
                                        

Partie 2

Il y a de cela 8 ans, sur une plage bercée par le son des vagues, sous une nuit nuageuse retenant prisonnières des milliards d'étoiles, deux garçons étaient plongés dans le regard de l'autre, absorbés par une lueur inconnue au fin fond de leurs pupilles.

La question de Katsuki surprit Izuku, dans un premier temps, mais, rapidement, un sourire s'élargit sur son visage pour former un beau croissant de lune.
S'humidifiant les lèvres, le vert se rapprocha aussi du cendré et se mit dans la même position que lui : allongé sur le côté - tout en reluquant Katsuki.

- C'est pas toi qui me disais que tu voulais pas faire ami-ami avec moi ? S'amusa Izuku en jouant avec le sable.

Le sang chauffa dans le veines de l'explosif, mais il préférait garder ses insultes et sa vulgarité à l'intérieur de lui. Il se laissa juste tomber sur le dos en grommelant pendant que le bouclé se moquait ouvertement de ses réactions. C'était la première fois que Katsuki aurait aimé disparaître, fusionner avec le sable au lieu de contre-attaquer. Il se sentait bloqué, comme prisonnier, avec l'obligation de respecter ce garçon, puisqu'il le considérait comme son étoile.

Le concerné tendit son bras vers lui automatiquement, guidé par son cœur, dans le but d'atteindre son menton et de lui faire tourner la tête. Des rougeurs étaient apparues sur les joues de Katsuki, toutefois il y avait une certaine confiance dans son regard qui lui interdisait de bouger ou de paraître déstabilisé, et autre chose d'inexplicable qui traversa tout son corps jusqu'au bout de ses ongles et qui lui donna la chair de poule.

La main fraîche d'Izuku sur sa mâchoire était terriblement exaltant. Il aurait voulu la repousser violemment, l'insulter de tous les noms, pourtant c'était comme si le garçon en face de lui, lui murmurait avec tant de tristesse qu'il avait besoin de lui.

- Tu as mon accord, affirma le bouclé, le front presque collé à celui du cendré.

Une distance trop infime pour ce dernier qui fut désaxé avec l'impression de ne plus voir très clair. Et à présent figé dans le temps, les oreilles tout aussi rouges que ses pommettes, Katsuki laissait l'opportunité à Izuku de lire en lui comme dans un livre ouvert et celui-ci fit un sourire remplit de sous-entendu : il avait peut-être perçu des sentiments chez ce garçon qu'il espérait de tout cœur qu'ils soient vrais.

Voulant poursuivre la soirée, le vert se releva puis secoua ses cheveux et ses vêtements plein de sable avant d'observer de nouveau le blond, toujours aussi perdu.

- Je ne m'y connais pas trop en dessin, mais je crois que pour en faire un, il faut un papier et un crayon, se moqua Izuku.

Un léger courant d'air réveilla Katsuki et il bondit sans dire un mot par peur de ne s'enfoncer plus qu'il ne l'était déjà.

- Viens chez moi, je vais t'en donner.

Le cubain replaça une de ses boucles vertes derrière son oreille avant de lancer un dernier coup d'œil à son nouvel ami aux attitudes de plus en plus étrange. Izuku préférait largement quand le cendré gueulait à tout bout de champs, parce qu'il était lui même, mais, depuis quelques minutes, Katsuki était éteint et s'il n'avait pas un caractère aussi explosif, le vert l'aurait déjà claqué pour qu'il redevienne lui même.

Pendant le trajet aussi, le blond resta en retrait, réfléchissant à son propre comportement envers Izuku. Se sentir aussi calme, pour lui, était anormal et assez inquiétant. En plus s'ajoutait l'attirance énigmatique pour le bouclé. Ce n'était pas forcément une attirance physique : il avait juste vu autre chose dans ce garçon que les autres n'avaient pas.

Croquis d'une ÉtoileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant