~Fifteen

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-"Tu vas pas bien ?" Hurla le garçon en levant les bras au ciel comme pour implorer le pardon du Seigneur.

-"De quoi je me mêle ?" Hurla la jeune femme en posant sa main sur sa poitrine pour calmer les palpitations de son coeur.

-"Mangemort ? Vraiment ?" Il cracha à force d'hurler et son visage vira au rouge. "Deviens sa putain tant que t'y es !"

-"Désolée, tu m'as déjà volé le rôle !" Hurla de nouveau la jeune femme en riant et ils s'arrêtèrent pour reprendre leurs souffles.

Il leva l'index comme pour la menacer et son corps tout entier se mit à trembler.

-"Quoi ?" Ricana Anthéa. "Tu ne m'as embrassé que parce que j'étais la première non-mangemort que tu rencontrais ? Ça t'excitais ? Et tu es déçu, maintenant ?"

Son ton baissa soudain et la température chuta.

-"Anthéa-" Regulus soupira et abaissa sa main avant de se pincer l'arête du nez pour se calmer. "Tu sais que c'est faux."

-"Non, je ne sais pas."

Elle eut un soupir amer et regarda la grande fenêtre qui s'offrait à eux, tous les deux dans une des nombreux chambres d'amis des Malfoy.

-"Pourquoi ?" Murmura la jeune femme en le regardant soudain, les yeux rouges. "Pourquoi tu ne voulais pas me voir ?"

-"J-"

-"Je suis venue devant chez toi, et tu n'es pas descendu. Je te voyais me regarder par la fenêtre, mais tu n'es pas venu."

Il ne sut pas quoi dire.

-"Je ne savais pas où on en était." Avoua le garçon en claquant sa langue contre son palais et elle éclata de rire.

-"Tu ne sa-" elle claqua ses mains contre ses cuisses d'un air désespéré. "Un soutien, Regulus. J'avais simplement besoin d'un soutien."

Elle le regarda, attendant une réponse qui ne vint pas.

Alors elle passa devant lui et, sans un mot, sortit de la pièce, sa robe glissant sur le parquet verni.

-"Demande a Eiden." Dit-il soudain sans se retourner, et il l'entendit s'arrêter. "Il ferait un bien meilleur soutien que moi."

Il y eut un silence, et il crut un instant qu'elle était partie.

-"Ce n'est pas d'Eiden dont j'avais besoin." Dit-elle finalement avant de descendre les escaliers.

Et il resta planté là, grimaçant en se rendant compte qu'il était stupide.

*****

Ils avaient fait la fête, de retour chez eux.

John avait invité ses plus proches amis -Abraxas Malfoy, Ignatius Peverell, Angus Ygear- ainsi que leurs épouses, et leurs avaient racontés des anecdotes sur la jeune femme qui souriait d'apparence, sirotant son champagne avec une délectation remarquable.

Lorsque Léo se mit à pleurer, elle en profita pour monter et s'éclipser, respirant finalement dans une chambre sans hypocrite.

Léo la calmait. Il la regardait avec ses grands yeux saphirs et souriait, jouant avec ses doigts et ses mèches de cheveux qu'elle laissait pendre. Parfois, lorsqu'il la sentait ailleurs, il tirait sur l'une d'entre elle et riait à gorge déployée lorsqu'elle grimaçait.

Il avait beau être un stupide petit sorcier en herbe, elle pouvait ressentir tout l'amour qu'il portait en lui. Il était sincèrement heureux. Sincèrement gentil. Sincèrement lui.

Pouvait-on en dire autant des autres, assis en bas ?

En un soupir, elle se leva et prit son manteau avant de sauter par la fenêtre et de marcher jusqu'au manoir des Black.

Les parents de Regulus n'était pas là, partis en voyage d'affaire. Et elle était certaine que ce dernier était encore en train de parler à son cher maître, au manoir des Malfoy.

Elle leva une fenêtre coulissante et se glissa à l'intérieur de la maison, le salon faiblement éclairé par la lune.

Il était là.

Le plus beau piano qu'elle avait jamais vu. Son père détestait le piano et l'avait toujours empêché d'en jouer, mais elle y avait joué des milliards de morceaux à Poudlard -le directeur lui avait donné la clef du grenier où il était installé et elle en avait joué chaque nuit sans jamais déranger personne, le bruit des touches résonnant dans le château.

Et il était devant elle : le piano qu'elle avait admirer une semaine durant sans jamais osé y jouer, comme une oeuvre d'art qu'on oserait toucher de peur de l'abîmer.

Mais personne n'était là pour la juger, elle était seule.

Elle s'approcha lentement du piano et s'y assit avec douceur, soulevant le dessus pour admirer les touches.

Il y avait de la poussière.

Elle toucha une première note et sentit son coeur fondre en entendant la douce mélodie.

Elle ne savait pas quoi jouer. Devait-elle juste improviser ?

Elle ferma les yeux -son meilleur moyen de concentration.

Et lentement ses doigts glissèrent sur les touches, ajoutant un son à un autre en continu pour que la mélodie de son coeur résonne dans le salon.

Elle eut un soupir, se rendant soudain compte de tout ce qu'elle avait perdu depuis sa sortie de Poudlard. Elle n'était que l'ombre de celle qu'elle avais jadis été.

Elle aurait voulu être là directrice de Poudlard. Était censée faire des études de professeur de magie, remplacer Dumbledore après sa retraite, vivre une belle vie avec un mari aimant et des enfants jolis comme des coeurs.

Mais elle ne pouvait pas. Le directeur de Poudlard ne pouvait être un mangemort et elle n'avait pas eu le temps de faire ses études de professeur. Elle n'en avait plus le courage désormais : ou la menait cette vie ? Elle n'avait qu'une seule pensée le matin et exactement la même le soir : survivre à la journée suivante.

Ses doigts glissèrent plus rapidement tandis que ses pensées tourbillonnaient dans son esprit, répétant les mêmes refrains sans jamais changer la moindre ponctuation.

Soudain elle ouvrit les yeux et releva ses mains, inspirant un grand coup pour reprendre ses esprits.

Dieu que ça lui avait manqué.

Elle eut un doux sourire en regardant le piano qui reprenait son souffle à son tour, lorsque des applaudissements se firent entendre à l'entrée.

Elle se tourna, rouge de honte.

-"C'était magnifique." Regulus, adossé contre le mur, eut un sourire en baissant ses mains. "Merci de d'être introduit chez moi et d'avoir joué sur mon piano."

Elle haussa les épaules.

-"La fenêtre était ouverte."

-"Ce n'était pas une invitation."

-"Il fallait mettre une pancarte «ne pas entrer par effraction» dans ce cas."

-"Je ne pensais pas avoir à en mettre une, généralement les gens n'entrent pas chez les gens sans toquer à la porte."

-"J'ai toqué à la fenêtre." Mentit Anthéa.

-"Je dois être sourd, je n'ai rien entendu." Il eut un sourire ironique et elle haussa les épaules.

-"Tu dois surement l'être."

Il leva un sourcil mais elle se leva et lissa sa robe serrée avant de se racler la gorge.

-"Je vais y aller."

Elle s'avança mais il l'attrapa doucement par le bras pour la retenir.

-"Anthéa." Dit-il alors.

Et elle sentit son coeur s'emballer lorsqu'il plongea son regard dans le sien.

𝕿𝖍𝖊 𝖘𝖈𝖆𝖗𝖘 𝖔𝖋 𝖔𝖚𝖗 𝖑𝖔𝖛𝖊 ♡ [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant