Un soupçon d'Art

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-C'est elle. Vous devez revenir. Ils arriveront dans quelques jours. Vous n'avez plus de choix désormais. Faites ce que l'on avez prévu. Et reviens. Je t'en prie, reviens au Refuge. C'est la destinée de l'enfant. Elle va changer le monde.

Reviens.

Lylith ouvrit les yeux mais ne vit pas. Son esprit était occupé ailleurs. Étranges paroles qui résonnaient dans sa tête. les avait-elle entendues ? Ou n'était-ce qu'un simple rêve ? Étonnement, la soldate ne croyait pas à cette deuxième question qui restait sans réponse. Et quel était le sens de ce discours ? Le Refuge ? Cela lui semblait familier mais elle ne put associer d'image ou de paroles à ce nom. La voix. Cette voix Lylith l'avait identifiée. C'était celle d'un certain Gaston, un pêcheur dans son village. Il ne s'entendait pas bien avec sa mère et vivait seul. Mais pourquoi avait-elle entendu sa voix ? Cet enfant dont le rêve parlait...Lylith eut un mauvais pressentiment et frissonna, chassant ses pensées insensées. Qui était-ce ? Faisait-il nuit ? Tout était sombre. Non. La soldate sentait la bonne odeur du pain. Qui devait revenir ? Pourquoi ? Pourquoi avait-elle une part de l'Art d'Orpheus en elle ? Pourquoi le dragon lui était-il apparu ? Quelle était cette force dont la jeune femme ignorait l'existence auparavant et qui désormais l'habitait ? Se rapprochait-elle d'un parasite ? Ou était-elle bienfaitrice ? Rien n'a de sens. Rien. Rien.

Désormais elle descendait des escaliers en bois d'une auberge. On l'avait couchée sur une paillasse et couverte par un fin drap. Lylith portait toujours sa légère armure de cuir usé et ses armes avaient été rangées à côté de son chevet. Elle s'était endormie profondément sur le Oclock alors que sa petite compagnie galopait vers les Mines.

Hector lui fit signe à une table dans un coin de cette grande auberge. Il avait un verre de jus de fruit à sa main et arborait un sourire chaleureux. Orpheus était là, lui aussi, et se contenta d'adresser un simple signe de tête à leur camarde. Cette dernière sourit et s'empressa de descendre les quelques marches en bois qui lui restait afin de les rejoindre joyeusement.

-Comment va notre fière aventurière ? S'exclama le blondinet. Reposée ?

Le rêve revint à l'esprit de la jeune femme qui marqua une pause avant de répondre sur un sourire forcé:

-Oui, ce somme m'a fait énormément de bien. Pouvez-vous me dire où nous sommes par tout hasard ? Demanda t'elle avec un air qu'elle voulait détaché.

-Aux Mines des Montagnes Grises, Lylith, annonça Orpheus, sortant de son silence. Au village plus exactement. Vous vous êtes endormie hier soir après les récents événements, nous vous avons donc portée dans la chambre dans laquelle vous vous êtes réveillée ce matin.

Lylith battit des paupières, tentant de se rappeler un moindre détail de son transport du cheval au lit de l'auberge, mais rien ne lui vint.

-A ce propos, fit Hector d'un ton hésitant. Pourrait-on parler de ce qu'il s'est passé la veille ?

Orpheus n'ajouta rien mais bu silencieusement, attendant visiblement une réponse de la part de sa coéquipière. Cette dernière prit un morceau de pain posé devant elle et le couvrit de beurre frais avant de mordre dedans. Lylith mâcha lentement, le regard fixé sur le bois de la table, cherchant comment débuter son récit.

-J'ignore comment, commença-t'elle, mais j'ai réussi à pénétrer dans le subconscient du soldat. J'ai vu des souvenirs, de lui, et de sa femme, mais je ne crois pas qu'il l'ait fait volontairement. Il m'avait l'air...soumis à ses pensées. On dit que lorsque nous sommes sur le point de mourir, le Premier Arbre nous montre nos plus beaux moments dans la vie. C'est ce qu'il s'est passé quand je suis entrée dans sa tête.

Les Ensorceleurs de Benzale (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant