Petit ami et compagnie 2 - Partie 2

Prologue

Deux jours plus tard...

Le dimanche 10 septembre

Tandis que le casque sur les oreilles, je sors de ma chambre en me dandinant, entraînée par la voix de Barns Courtney, je sens la fourrure d'Atchoum frôler mon mollet. Alors tout en gardant le rythme, je l'informe que je lui amène ses croquettes. Bon, en vrai je dois plutôt le gueuler. Mais l'important est que mon chat a compris et part à fond la caisse vers la cuisine, le tout en remuant des fesses.

D'ailleurs, en parlant de fesses, ce n'est pas la seule paire que j'aperçois. Plus rondes, sans poils (enfin visibles à l'œil nu du moins), celles qui s'offrent à moi sont humaines. Et elles sont responsables du cri qui s'échappe de mes lèvres. Décidément, la vie est un éternel méli-mélo de boucles qui reviennent inlassablement jusqu'à ce que l'on en ait une overdose...

Je retire mon casque tout en montrant le nudiste du doigt, et alors qu'Etta passe à côté de moi comme si de rien n'était, je m'exclame :

— Putain mais Etta préviens-les que je suis là ! J'en ai marre de voir des mecs à poil, moi !

Je le vois au regard de mon amie : elle a envie de me dire qu'à défaut de Terrence, je peux me consoler avec ses coups d'un soir. Sauf que non, non et re-non !

— Euh ouais, Jack, voici Becca, ma colocataire. Becca, voici Jack-qui-s'apprêtait-à-partir.

Si j'ai de la peine pour le châtain qui se cache les parties intimes avec mon coussin (le mien en plus, comme s'il ne pouvait pas prendre ceux d'Etta. Je vais être bonne pour le laver !), je n'en ai plus lorsqu'il parle :

— Vous avez déjà tenté le plan à trois les filles ? Je vous assure que c'est génial.

Mes sourcils se froncent tandis qu'une grimace déforme ma bouche. Non mais ça ne va pas bien dans sa tête ou quoi ? Qui propose un plan à trois dans une telle situation ? Situation qui a un air de déjà-vu, je vous l'accorde. Enfin son commencement en tout cas. Parce que la proposition par contre, c'est tout nouveau.

— Écoute Jack, et si tu allais voir dehors si j'y suis ?

Pour la première fois depuis quelques mois, je suis contente qu'Etta remballe un homme de la sorte.

— Tu rates quelque chose, princesse ! lance-t-il en passant à côté de moi, le tout en m'offrant un clin d'œil et une vue sur son derrière une fois qu'i m'a dépassée.

— Tu sais ce que l'on dit ? réplique Etta en affichant un air de peste sur le visage. Plus on en parle, moins on en fait. Et honnêtement, pour avoir vu ce dont tu es capable, je vais dire que non, Becca ne perd pas grand-chose. Elle perd rien du tout même.

Un jour, Etta va se faire castagner à parler ainsi aux hommes, c'est certain. Mais pas aujourd'hui, car mon amie a visiblement un pouvoir sur ce Jack qui continue sa route après avoir serré la mâchoire.

— Franchement Etta, soupiré-je en rejoignant la cuisine, mon amie sur mes pas, j'aimerais que tu les préviennes que tu as une coloc la prochaine fois. Ce sont tes sucreries, pas les miennes. Et honnêtement, se lever et croiser un inconnu à poil dans son appartement, ce n'est pas la meilleure façon de commencer la journée. En tout cas, ce n'est pas un truc que j'aime.

Je suis en train de donner sa ration de croquettes à Atchoum et Etta est accoudée au comptoir lorsque Jack réapparaît, habillé cette fois-ci.

— Bon, c'était sympa, lance-t-il dans un sourire.

C'est dingue comment ça le change d'être habillé. Ainsi, si je l'avais croisé dans la rue, peut-être qu'il aurait attiré mon regard. Sauf que désormais que je sais que c'est le genre qui propose des plans à trois, son charme est tout de même assez éphémère.