"Quand je suis lent, tu aimes ça, ça dure éternellement"
Tout est revenu un beau jour, après des années de dépression. Je n'avais gardé que certaines bribes de souvenirs mais tout est réapparu, en rêves, dans la rue, lorsque je côtoyais les autres que tu m'avais longtemps interdit de voir. Les témoins de ce meurtres n'ont jamais rien dit, si ce n'est rester dans ce silence, quand, devant 30 personnes tu m'as violé, dans un dortoir plein, quand tu m'as frappé, me jetant des livres dans ce fameux chalet.
Impossible de compter le nombre de fois dont tu m'as abusé, martyrisé. J'ai arrêté de compté à la fin de mes 15 ans, et si j'aimerai te dire à quel point je te hais, je préférerai que ce soit devant ta tombe où je viendrai cracher mon covid sur ton corps répugnant et froid. J'aimerai te salir de toute la haine, de toute la colère qui m'envahie à cause de toi et de la chose qui te sers de génitrice.
On m'a demandé de regarder vers le futur afin de pouvoir trouver la force d'avancer.
D'accord très bien, je n'ai pas trouvé le chemin idéal pour avancer, parce que partout où j'allais tu m'avais violé. A l'hôpital, l'infirmière n'est pas intervenue, en forêt personne ne m'a vu, chez toi on m'a dit d'arrêter de pleurer quand on transperçait une dague au fond de mon utérus, quand tu m'étranglais pour voir combien de temps j'allais pouvoir supporter de vivre sans respirer.
J'ai les ailes brûlées et je suis détruite, je crois que rien ne pourra, aucune thérapie ne pourra retirer les souvenirs qui hantent mes nuits.
Sur mon chemin, je me suis perdue, j'ai tenté des choses, des modes de vies, j'ai tenté de me réapproprié mon corps et j'ai dû te rendre tes affaires, tu m'avais promis de venir t'excuser en face. Mon amie n'a pas pu m'accompagner, et tu m'as violé une dernière fois dans la voiture derrière mon lycée, les portes fermées, ta main sur ma tête poussant de plus en plus fort et ce jour là j'ai tenté d'en finir.
La chaire de ma chaire s'en est allée dans des régions profondes, j'ai fais plusieurs bad trip pour bousiller mon crâne, me déchirer la gueule pour tout oublier.
Aime le déni, la réalité te revient dans la gueule, j'ai pris beaucoup trop de médicaments mais la vie n'a pas voulue me lâcher. Alors j'ai continué à avancer, me soignant aux pillons.
Le soir de mon dernier bad trip, j'ai convulsé, j'ai vu la fin, chaque pièce que je traversais tu étais là au fond de la pièce. Tu m'avais attaché contre le lit, et là j'ai tout oublié, je ne sais plus.
Je n'ai plus de conscience du monde extérieur, j'essaie de suivre ma vie avec l'heure qui passe, mais je n'ai plus conscience de rien. J'ai tenté de vouloir tomber dans la prostitution pour que les maux du corps remplacent celles de mon cœur. Combattre les viols par le sexe, c'est étonnant et dérisoire, sale folle.
Personne ne viendra me sauver et encore moins vos dieux.
J'ai perdu mon fils à cause de ce que tu m'as fais.
Je te hais.
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Jouir rapidement où comment tu m'as tué
Non-FictionLa justice refusant d'entendre les cris douleurs, je me libère en écrivant publiquement. Puisqu'un violeur est en liberté, mes mots le seront aussi. Il est ainsi, les mots poseront mes maux quelque part. Tu n'es pas seul.e Jouis rapidement où comm...