Jouir rapidement où comment tu m'as tué

Avant-propos, le vent des chimères.

" Tu as fais la morte aujourd'hui, c'est dommage tu aurai du apprécier, ça me fais jouir plus lentement "

J'ai mis du temps à pouvoir accepter cette phrase, c'est la seule dont je me souviens du jour de mon décès. Le reste ne sont que des bribes de souvenirs, flous, mélangés entre l'ivresse d'une dissociation et le soulagement de la fin. 

Aujourd'hui, il fait chaud, et comme toujours il me tarde de pouvoir repartir. Je suis bloquée sous la chaleur pesante d'un mois d'été, l'angoisse du bac qui approche et mes difficultés à fuir. Je m'étais promise de pouvoir trouver un moyen de fuir efficacement où du moins de pouvoir être vue par tous. 

Aujourd'hui, il fait chaud et le ciel est bleu. Mon regard ce porte sur les champs proches de moi et j'oublie tout sauf les détails de la scène. Les abeilles qui volent près de moi, les nuages qui esquissent un habit sur la grande montagne devant moi. Cette montagne que j'aimerai gravir. Peut-être pourrai-je y arriver un jour mais d'un seul coup j'oublie et je me souviens où je suis. 

Je ne ressens plus les émotions mais je me souviens de la couleur de la serviette que tu avais déposé sur la litière, du bruit de l'eau qui coulait le long de la rivière et de la fraîcheur des arbres qui nous entourait. 

J'ai du mal à dire "nous", cela reviendrait à ce que je puisse accepter que nous ne fassions qu'un, or je n'accepte pas ton âme, ni ton entité. S'était nous, mon âme et mon corps. Toi tu n'étais qu'un parasite qui vient manger ta chaire en bousillant ton corps, tu es un peu un nécrophore, tu te nourris de mon cadavre. Oui parce que c'est toi qui m'a tué.