parapluie

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Aujourd'hui, il pleuvait, se cacher sous le parapluie était ce que tout le monde faisait en ce moment. C'est cliché, de se retrouver sous la pluie, habillé du néant, à l'enterrement de son amant. 

Cet amant où les seuls souvenirs n'étaient que matériels, un mariage où le but principal était d'apaiser les maux de nos familles et de trouver une entente. 

Je me rappelle de la première rencontre, je pensais d'ailleurs l'avoir oublié. Sous le soleil ambulant, je n'étais qu'une stagiaire d'une entreprise, mes parents travaillaient dans un petit marché, j'étais donc leur seul espoir de les faire monter.

Je travaillais pour la femme d'un PDG. D'un âge assez mûr, elle appréciait le fait de se sentir supérieur et d'hurler à plein poumons déjà gâchés par la fumée blanche de ses cigares sur ses employés. Evidemment, je n'étais pas l'exception. Ma routine se résumait à l'accompagner dans tout ses faits et gestes, " admire comment une grande femme se comporte" ce qu'elle disait pour me faire rester, alors que rien que son regard me figeait de peur. Ce n'était qu'en rentrant dans ma maison simplette que je l'ai vu. Sous l'action de l'étoile terrestre, je n'ai pu apercevoir ce feu de couleur aussi rouge que les lèvres de cette femme tandis que je marchais, mes oreilles étaient sourdes de cette voiture klaxonnant à répétition. Pour mon plus grand bonheur, ou que dis-je, malheur, Seo-Jun m'a sauvé. Je n'ai appris que le jour de notre acte de mariage que j'étais devenu la belle-fille de ma supérieure, supérieure qui d'ailleurs refusaient de voir lui et moi.

Par la suite, j'étais devenu une femme respectée, j'ai quitté mon nid familiale pour vivre avec cet amant, que je comptais plus comme un collègue et j'ai laissé pour seules traces ma chambre vide et un virement à mes parents. Ma vie amoureuse n'existait pas. Il ne m'aimait pas, car après son travail c'était par ses coups de reins que la journée pour lui se finissait, fin de journée qui d'ailleurs était déplaisante pour moi. Mes sentiments disparaissaient de jour en jour, mon esprit se fanait comme ce coquelicot que la vie oublia de nourrir. Et par dessus tout, je voulais que tout cesse.

Ce mari qui n'avait aucun besoin à ouvrir ses croissants de chairs pour me faire comprendre ce que je devais faire m'insupportait. M'a-t-il déjà aimé ? Ne serait-ce que pour sa proposition au mariage ? Ou alors m'avait-il dès le début vu comme un simple objet aussi décoratif que ce vase posé sur la table ? 

3 mois. J'ai divorcé, le lionceau s'est échappé de sa cage.  Aujourd'hui, je ne sais si les choses se seraient passé autrement. Mais je suis certaine qu'à cette époque, je me sentais libre telle la colombe que Dieu envoya à Noé, et comme pour son disciple, la tempête de mon cœur s'est apaisée. On ne se voyait plus trop, mais cet homme continuait à venir me voir, voir si je me comportais bien. Il m'agaçait, fortement. 

Notre histoire n'était pas exceptionnelle, combien ont-elles succombé à cette fausse utopie ? Je ne devrais pas me plaindre, laissons le reposer en paix et pardonnons le. Aujourd'hui, je n'éprouve aucun regret. Mes sentiments pour lui, s'ils avaient existé, n'étaient animés que par son physique masculin.
Je ne l'aimais pas, je le détestais au point d'être la cause de sa mort.

L'autopsie avait révélé qu'il était mort par une substance étrange... J'ai sûrement dû me tromper de sucre ce jour-là.

noirceur et lumière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant