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La joue plaquée contre le dur bois gonflé de mon embarcation, ma langue pendant presque de ma bouche à cause de la déshydratation, je souffre. A plat ventre, mes mains trainant dans la mer tandis que mes bras dépassent de la barque grossièrement taillée sur laquelle je repose, éreintée, je ne parviens à faire le moindre mouvement.
Mes songes s’abandonnent au grès de du vent frais soufflant au-dessus de moi. Une brise. Trop légère pour créer des vagues. Pas assez forte pour me réveiller. Qu’importe, de toute façon, la faim me tiraille tant que je ne pourrais faire le moindre mouvement même si j’essayais.
A l’autre bout de cette barque de fortune git Lila. Cette curieuse soldate aux pouvoirs saisissants n’en est pas mieux rendue, roulée en boule par crainte de chuter dans les eaux profondes. Parmi nous deux, seul moi pourrait m’en sortir si je venais à plonger dans la mer.
Quoi que je suis si épuisé que je ne suis pas sûr que le fait de ne pas avoir ingurgité de fruit du démon, contrairement à elle, ferait vraiment une différence si je me retrouvais en mauvaise posture.
Etendu dans cette barque, les yeux mi-clos ne percevant que le bord ligneux de celle-ci et les membres comme disloqués autour de moi, je suis même étonné de parvenir à respirer.
Lorsque Lila, moi et le reste de mon équipage avons posé pied sur une île, il y a quelques jours, excités d’être enfin sortis de calm belt où aucun courant ne pouvait pousser notre navire à l’exception des tumultes d’eau créés lorsque l’un des nombreux monstres marins jaillissait, jamais nous n’aurions imaginé nous trouver sur l’île des femmes.
