Décadence

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Lynn posa son regard autour d'elle. Les visiteurs commençaient à se faire rares, et l'atmosphère devint de plus en plus pesante. Elle attendait ses parents, encore, et encore, perdant espoir. Elle retint quelques larmes, persuadée qu'elle ne risquait rien dans ce bâtiment sécurisé à la pointe de la technologie. Pourquoi devrait-elle avoir peur ? Cet endroit était remplit de gens qui pouvaient l'aider, il fallait juste qu'elle demande. Elle regarda autour d'elle, persuadée que son aventure allait se finir rapidement. C'était vraiment stupide d'avoir peur pour ça. Malgré tout, une petite voix dans sa tête lui disait que ses parents devraient être revenus depuis longtemps. Elle garda son sang froid et se leva. Elle ne pouvait pas rester indéfiniment au même endroit. Pour une raison inconnue, les visiteurs ne semblaient pas la remarquer, plus tard elle se dira que c'était probablement dû au fait qu'elle ne semblait pas effrayée ou perdue. Son regard fixait presque malgré elle la scène ou se trouvait plus tôt les animatroniques. Elle savait que c'était impossible qu'ils l'aident, hélas. Elle soupira tristement, et détourna les yeux. Le temps filait, et même si les lumières se faisaient plus nombreuses pour parer l'obscurité peu avenante, le pizzaplex prit une dimension inquiétante. Elle jeta quelques regards apeurés derrière elle. Elle se dirigea vers ce qu'elle espérait être l'accueil. Plusieurs elle crut apercevoir le lapin blanc qu'elle avait vue le matin,  ce qui lui semblait être une éternité. Elle n'avait pas mangé depuis, mais son estomac était si noué qu'elle n'aurait rien pu avaler. Elle continua d'avancer, de moins en moins confiante. Les gens autour d'elle l'effrayaient, pour une raison qu'elle n'aurait pu expliquer. Sans s'en rendre compte, elle passa de la marche rapide au trot, et avant même qu'elle réalise, elle courrait déjà. Pourquoi ses parents ne la cherchaient pas, morts d'inquiétude comme elle ? Elle refusait de pleurer. Tout allait s'arranger. Malgré tout au fond d'elle, elle savait que ce n'était que le début. Ce lapin l'intriguait beaucoup, et dans sa course elle l'aperçut à plusieurs reprises.Elle sentit un léger mal de tête commencer à enfler, l'obligeant à ralentir. Les rares visiteurs qu'elle croisait encore ne lui accordaient même pas un regard. Elle s'adossa à un mur et reprit sa respiration. Tout allait s'arranger, elle devait juste se calmer et-
Son coeur s'arrêta quelques instants. Sur la scène des animatroniques se tenait une personne en costume de lapin blanc. Elle recula sans s'en apercevoir. Qui était cette personne qui semblait passer inaperçue aux yeux des visiteurs ? Elle jeta un regard autour d'elle, avant de le reposer sur la scène en constatant que le "lapin blanc" avait disparu. Elle sentit un frisson lui traverser tout le corps. Elle ne su pas expliquer cette peur irrationnelle et soudaine. Pourtant ce n'était qu'un costume, la personne à l'intérieur était probablement payé pour faire ce genre de scène. Oui, ça ne pouvait être que cela. Pourtant, même en s'étant presque convaincue, elle continuait à trembler. Elle revit plusieurs fois cet étrange personnage, et à chaque fois son coeur fit un bond. Jusqu'au moment où elle se rendit compte de quelque chose, en revenant vers la scène. Elle était seule. Très seule. Son sentiment fut renforcé quand elle se rendit compte que même les robots et animatroniques avaient désertés le bâtiment. Elle entra dans toutes les salles auxquelles elle avait accès, mais après plusieurs longues minutes, elle fut forcé de l'admettre, mais elle était bel et bien seule. Sa vision se brouilla, et elle tenta de retenir envie des larmes qui lui coulèrent le long des joues. Elle se laissa glisser sur le sol et pleura silencieusement. Ses parents l'avaient oubliés, ils étaient partis sans elle. Après plusieurs minutes, ses larmes cessèrent et avec un poids sur le ventre, elle se releva. Au moment où elle se dirigea vers un banc, elle remarqua une sorte d'empreinte de pas, comme celle d'un lapin, mais en plus gros. Elle regarda la piste que les traces formaient, s'enfoncer dans la partie la plus sombre du bâtiment, qu'elle avait pris soin d'éviter depuis le début. Elle retint ses larmes et s'avança prudemment vers les ténèbres...

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