Mortal Lovers

Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 10 : Sᴏᴍᴍᴇɪʟ Fᴜʏᴀɴᴛ

Inaki s'aggripait à mon sweat comme s'il voulait le déchirer entre ses doigts. Je l'aidais à se rasseoir sur son lit, éloignant son visage de moi pour pouvoir le regarder, mais il ressera son étreinte autour de mes hanches à la seconde même où mes mains le lâchèrent.

- Ne p-pars pas ! Je t'en supplie... sanglota-t-il dans mon cou.

Je passais ma main dans ses cheveux. Je savais qu'il ne le disait pas réellement pour moi. Il était désorienté, perdu et apeuré. Après ce cauchemar, j'étais certain qu'il devait mélanger la réalité avec ces rêves qui le hantaient tous les soirs.

- Il faut que vous vous rendormiez. Vous êtes fatigué. Reposez-vous, lui recommandais-je en essayant de le remettre au lit.

Il se débattit dans mes bras, avant de plonger sa tête dans mon torse en continuant à pleurer. Je fermais les yeux, en sentant une vague de chaleur m'envahir, et instinctivement, je refermais mes bras autour de lui. Il ne parviendrait pas à dormir si je le lâchais. Et moi, je n'avais pas envie de le lâcher. Je m'allongeai dans son lit, le gardant collé contre moi, ses boucles blondes chatouillant ma joue. Il était traversé de soubresaut, et continuait à sangloter en bégayant des choses incompréhensibles. Il se blottit encore plus dans mes bras.

- Ne me laisse pas... Ne pars plus... J'ai.. j'ai besoin de...toi ! Hurla-t-il, sa voix se déchirant sur la dernière phrase.

Je ne savais pas avec qui il me confondait, mais mon cœur se serrait à chaque paroles que j'entendais. Je le serrais davantage dans mes bras, et posai ma main dans ses cheveux pour le rapprocher de mon torse.

- Inaki... C'est moi, Kieran. Vous n'êtes pas seul. Je suis là. Et moi, je ne partirais nul part, chuchotais-je doucement au creux de son oreille.

Ses sanglots se calmèrent et j'entendis quelques reniflements. Le souffle irrégulier, il se pressa un peu plus contre moi. Il porta une main à ma joue, ses doigts tremblants venant rencontrer ma peau.

- Kieran... ?

- Oui, soufflais-je.

Il soupira, son soupir entrecoupé par des petits sanglots.

- M-mer...ci... murmura-t-il, d'une voix à peine audible.

Je ne lui répondis pas, me contentant de garder mes bras autour de lui. S'il aurait voulu me repousser, il l'aurait déjà fait. Alors je décidai d'attendre qu'il se calme et qu'il se rendorme pour quitter son lit. Je continuai à entendre des petits reniflements, cette fois, plus contenus. Il essayait de se calmer tant bien que mal. Il pleura encore pendant peut-être une heure, voir même deux, je ne savais plus. À un moment, je ne l'entendis plus et me redressai un peu pour l'observer.

Il s'était endormi, le nez rouge et le visage encore humide et trempé de larmes. Je le déposai tout doucement sur son oreiller, le décollant de moi à regret. Je n'étais que son garde du corps, je ne pouvais pas partager son lit, le gardant blotti contre moi. Il fronça les sourcils, en cherchant mon sweat qu'il était en train de serrer entre ses doigts une minute plus tôt, il tâta les oreillers pendant quelques secondes avant de murmurer mon prénom. Il abandonna finalement sa manœuvre et se positionna correctement dans son lit.

Je caressais une dernière fois son visage. Comment la personne froide et arrogante qu'il pouvait parfois être, pouvait-elle se trouver être si fragile et vulnérable ? Inaki était un mystère complet.
Il avait recommencé à dormir paisiblement maintenant, sa respiration était régulière et son visage exprimait une très grande douceur. Une douceur presque étonnante quand je me rappelais toutes les choses qu'il m'avait dites ou faites jusque-là. Je me levais avec toute la prudence du monde ne voulant pas rédéclencher une nouvelle crise.