REVIVAL ᵗᵃᵉᵏᵒᵒᵏ

épilogue

Écrire la fin d'une histoire n'est pas chose facile. Surtout quand on est attaché aux personnages.

Alors quand Changkyun dut effacer Kihyun de son histoire, il tomba dans cette espèce de spirale infernale dans laquelle, toujours, quoi qu'il fasse, il revenait au même point : il venait de perdre son meilleur ami. Meilleur ami qui s'était volontairement donné la mort, sous ses yeux.

Pourquoi infliger une telle chose à quelqu'un ? Pourquoi Kihyun avait-il voulu que Changkyun le voit mourir ? C'était de la torture. Parce que les conséquences ne furent, a priori, moindres que pour un des deux : Kihyun.

Changkyun vivait, et il allait devoir vivre avec cette vision d'horreur le harcelant tous les jours, du matin jusqu'au soir, même la nuit.

Kihyun ne vivait plus, il n'avait plus à supporter le regard rempli de pitié des autres. Non, il n'aurait plus à supporter quoi que ce soit.

Tout était terminé pour lui ; Changkyun ne venait que de commencer à vivre.

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"On a vendu l'appartement. Jungkook est allé vivre chez Taehyung, Jimin chez Yoongi et je suis retourné chez mes parents. Ils habitent loin de la fac, mais je pense arrêter les cours, alors je ne pense pas que ce soit un problème. Jooheon vit chez Kibum. Le groupe s'est divisé. Ça fait trois mois que je n'ai aucune nouvelle de Jimin, ni de Jungkook. Jooheon est le seul que je continue à voir, même si je sens bien que ce n'est plus pour très longtemps."

La douceur de la lune se reflétait dans les doux cheveux blonds de Kihyun, ce dernier allongé dans le satin dans ses draps mortuaires. Changkyun le berçait de ses paroles, et le blond écoutait, avec attention. Il fixait le châtain, les yeux brillants, le regard s'attardant toujours un peu plus sur les yeux secs de son ami.

"Ah, si seulement j'avais pensé à prendre mon ordinateur portable, j'aurais pu te montrer tous les mails de condoléances que j'ai pu recevoir depuis huit mois. C'est comme si, tout d'un coup, parce qu'on est mort, tout le monde nous aimait. Parce qu'on est mort. C'est d'un ridicule. La plupart des messages proviennent de professeurs que tu n'avais même pas. Je les ai envoyés au diable, ils ne méritaient pas que mes yeux se posent sur leurs sornettes."

Kihyun restait muet, acquiesçant juste de temps en temps, quand le bon sens le voulait.

Changkyun avait gardé la main de Kihyun dans la sienne, il ne voulait pas le lâcher. Le lâcher serait l'abandonner, le laisser couler. Changkyun ne voulait pas que Kihyun disparaisse à jamais, il le maintenait à la surface.

"Je ne leur en veux pas, à mes amis. Ils ont pété un câble quand j'ai menacé de te rejoindre. Je l'ai fait. À plusieurs reprises. Depuis, je ne dors pas beaucoup. Ah. Mes paroles sont confuses, mes pensées ne sont pas claires. Je ne suis pas sûr que tu me comprennes, désormais. Mais est-ce vraiment de ma faute si mes deux amis ont voulu s'éloigner de moi ? Pour leur bien, qu'ils disaient. Je pense simplement qu'ils refusent de voir la vérité en face, je suis mort avec toi."

Le blond se redressa alors rapidement. Il planta son regard bouillant dans celui défait de Changkyun. Kihyun secoua la tête négativement plusieurs fois de suite, insistant ainsi sur son désaccord. Le châtain sourit faussement, un petit rire quittant sa gorge.

"Ce soir-là, je n'ai pas enterré mon meilleur ami, j'ai mis sous terre une partie de moi. J'aurais peut-être dû te le faire comprendre plut tôt, peut-être cela aurait-il pu t'empêcher de commettre un meurtre. Sur ta personne, puis sur la mienne. C'est un double meurtre, monsieur Yoo."

Changkyun partit en fou rire, laissant Kihyun sans voix, sous le choc. Il n'avait jamais vu son ami dans un tel état. Non, jamais Changkyun n'avait eu un tel rire.