𝗜𝗡𝗧𝗘𝗥𝗟𝗨𝗗𝗘 𝗜V

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Kihyun ne fut pas toujours le jeune homme triste et gris qu'il devint. Il eut un passé joyeux, des parents aimants et prêts à tout donner pour lui, quelques amis dans la cour de récré qui le faisaient sentir à sa place et aimé, il eut même une amoureuse, rencontrée dans la cour de récréation.

Mais, alors qu'il grandissait, Kihyun comprit doucement que la vie qu'il pensait mener ne serait sûrement pas celle qu'il aurait jusqu'à la fin.

En effet, très rapidement, il fut déclaré anxieux par son médecin généraliste, sous-entendant que ses crises de paralysie soudaine ou bien ses malaises de courte durée lors d'une surcharge d'anxiété le suivraient à vie, et qu'il n'aurait aucun autre moyen que de faire avec.

Quand il eut l'âge et l'autorisation d'un psychiatre, il fut traité avec des anxiolytiques pour calmer ses crises qui avaient, avec le temps, pris de plus en plus d'ampleur.

Kihyun, alors âgé de quatorze années de vie, subit sa première vraie crise d'angoisse. Il ne fut pas paralysé. Il ne fit pas de malaise. Il s'agita sur sa chaise, pensa mourir et crut ne plus savoir respirer. Si bien qu'il dû sortir prendre l'air dehors, sur son balcon, accompagné d'un de ses meilleurs amis, avec qui il devait passer la soirée.

Le vent glacial de cette soirée de décembre le fit redescendre sur terre, aussi bien qu'il l'emmena dans les étoiles. Et depuis, jamais plus il n'avait réussi à redescendre sur la planète Terre.

Il ne sentait pas ses pieds toucher le sol.

Quelques mois après cette immense panique, son quotidien était devenu un Enfer. Il refusa de nombreux mois durant de s'alimenter, ou bien même d'aller en cours. Rien que de sortir de chez lui était une épreuve pour lui. Une épreuve insurmontable.

Il chuta et s'enferma dans sa dépression.

Ses parents le firent "visiter" tous les hôpitaux de Séoul à la recherche de réponses à toutes leurs questions. Mais rien. Aucun médecin, peu importait sa spécialité, n'avait su diagnostiquer Kihyun. Il était en dépression, et c'était tout. Il fallait attendre qu'il remonte après sa longue et violente chute. Parce que quand on touche le fond, on ne peut que remonter, n'est-ce pas ?

Kihyun, lui, avait continué à creuser. Plus profond encore n'était pas assez profond. À tel point qu'il fut menacé, pour sa santé, d'être placé en clinique spécialisée dans les troubles du comportement alimentaire, tellement il avait perdu du poids. Comme si ce trouble-là était le plus important à régler à ce moment-là de sa vie.

Finalement, il ne fut pas hospitalisé. Il avait passé le reste de son année scolaire chez lui, mais il ne redoubla pas, par chance. En effet, ses parents avaient tout fait pour que, malgré tout, il puisse avoir les cours chez lui et valider son année comme s'il s'était rendu en cours normalement.

Les années passèrent, elles ne furent que rechutes sur rechutes, mais il avait tenu bon. Il avait fallu qu'il tienne bon.

Son père décéda l'année avant que Kihyun entre à la fac, et il crut mourir en même temps que son père. Une partie de lui venait de s'envoler, il ne vivait plus, désormais. Il survivait.

En première année, il fit la rencontre d'Im Changkyun. Et il en tomba amoureux. L'homme était beau, gentil, drôle, attentionné, il était son meilleur ami. Kihyun tomba amoureux de son meilleur ami, qui était déjà en couple.

Kihyun ne détesta pas Jooheon. Non, il le comprenait. Comment ne pas tomber amoureux de Changkyun ? Jooheon avait succombé au même titre que lui.

De plus, il ne s'estima pas malheureux, il avait eu la chance – l'opportunité – de coucher avec son coup de cœur, et ce à trois reprises. Certes, ce ne fut qu'un arrangement, mais bon sang que cela le rendit heureux.

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