Écoute-toi parler
Écoute-toi rugir
Tu as besoin de gagner, toujours
et moi, je dois te soutenir
J'ai crié à quel point tu me faisais mal
J'ai pleuré si longtemps, je me suis isolée ou j'ai juste voulu éviter ce sentiment,
je me suis fait tienne, j'ai voulu te remplacer, te devenir,
j'ai cru pouvoir, pouvoir prendre pouvoir.
J'ai copié tes faits et gestes, mais impossible, je me faisait tout le mal que j'endurais déjà, à travers toi.
Alors dis-moi ce que je dois faire. J'ai mal partout parce que tu as sur moi des forces,
mal car tu me prend, m'étouffes.
Je suffoque, je peine à réfléchir, à m'expliquer, je ne suis plus moi-même.
Je ne suis plus. Je n'existes plus.
Je vis pour aspirer à être tienne, et pourtant tout ce que j'atteins c'est d'autant plus de douleur.
Car tu es si inaccessible. Oh, tu n'existes pas.
Tu es au-dessus de tout ce qu'on connaît.
Je ne peux pas te détester comme je ne peux pas t'aimer. Tu es ce que la terre a fait de plus beau et pourtant des plus artificiels, tu n'as rien de naturel.
J'ai mal à essayer de te convaincre que je vaux ton regard, j'ai mal à essayer de te faire me voir, existante et vivante même lorsque je ne suis pas celle que tu veux.
Et pourtant regardes toi, tu n'existerais pas si ce n'était pas pour moi. La perfection, ou son idée, existe uniquement parce que nous pleurons notre entière imperfection.
Alors ne me fait plus espérer d'un jour meilleur, grand et bon, où je te suivrais,
tu me posséderais et je prendrai place sur mon piédestal. Ne me fait plus espérer car tu n'es pas.
oh, tu n'est jamais né
Tu me fais mal autant que tu me révulse,
d'autant plus que je me déteste
que je me méprise.
Mais, moi, j'existe.
Je suis.