iv.

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tout à l'heure j'ai dérobé une fleur ;
c'était un joli œillet blanc
(et je l'ai tué)

je me suis dis qu'on était tous des fleurs,
on est bien beaux, à se vanter d'être les plus forts
jusqu'à ce qu'un jour :
on nous (re)cueille.

mais les fleurs ont quelques choses qu'on a perdu :
la beauté de l'innocence.
parce que je t'assure qu'ici
l'humain est la créature la plus laide que j'ai jamais vu.

si les dieux sont au-dessus de tout
alors ce sont des humains.
mais dès qu'on ne croit plus en eux,
ils deviennent les reclus de la capitale,
ceux dont même les corbeaux ne s'approchent pas
tant la laideur y est palpable.

je crois bien que la pire des charognes
ce n'est pas l'humain,
mais ceux
qui croient encore en lui.



je crois bien que la pire des charognesce n'est pas l'humain,mais ceuxqui croient encore en lui

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tout à l'heure, j'ai observé la fleur
et je me suis rendu compte qu'elle était fanée.
elle n'avait pas d'épines,
juste son innocence pour la sauver.


mais ce n'est pas dans ma nature de laissez la vie se flétrir.
alors je l'ai recouverte de terre
(comme l'on enterre les cadavres)
et je me suis dis qu'une autre fleur y pousserait ;
une plus jolie,
une à la beauté empoisonnée.



ô ma chère,
me voilà à te parler de fleurs,
alors que ce que l'on mettra sur ma tombe
seront les vestiges d'une vie gâchée.

LA NÉCROPOLE DES ANGES DÉCHUS, a.arlertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant