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Les douces musiques du folklore local réveillèrent Luka en douceur, une chanson entraînante de Pixinguinha appelé e seu tempo imprégnait la pièce. La chanson d'une invitation au voyage repoussant les limites de la liberté. Tout de suite, le prisonnier qu'il était bondit de son lit pour se laisser emporter par la musique en mimant une chorégraphie endiablé avec son partenaire invisible. Tournant de droite à gauche dans la chambre en lâchant des énormes holé, tout en pratiquant un jeté de jambe spectaculaire.

C'était la bonne thérapie pour une journée à coup sûr difficile. Terminant son spectacle par les dernières notes de guitare et de maracas, il s'abaissa pour faire révérence à son public imaginaire. De tels moments de légèreté, il n'en avait pas beaucoup eu depuis des mois. C'est lorsque le rire moqueur de Mauricio retentit dans la pièce qu'il se crispa net se retournant. Le majordome ne releva pas sa petite chorégraphie, celui-ci s'approcha déposant un costume sur le sofa pour énoncer avant de sortir:

—Tu as l'air de bonne humeur aujourd'hui.

Le blondinet en resta ébahi donc lui aussi il savait rire. Il pouffa légèrement se dirigeant vers la Douche en enjambée hâtive. Chose différente ce matin ci, pas de sarcasme et regard assassin au menu, juste un cours de bonnes manières avec un Mauricio toujours aussi chaleureux.

L'anxiété grandissante de samaël partait dans tous les sens à chaque heure qui le rapprochait du soir, s'il se trompait de verre, s'il tombait, s'il disait un mot qu'il ne fallait pas, s'il se rendait ridicule, s'il ne cachait pas assez ses émotions. C'est seulement maintenant qu'il se rendait compte de la gravité de sa situation, ça n'allait pas du tout le faire. Mauricio face à ses mimiques étranges fut intrigué.

—Que se passe t'il minha loira (mon blondy) ?

—J'ai peur de mal faire ce soir, et si je faisais une grosse erreur.

—Seuls les faibles ont peur, vous devriez retirer ce mot de votre langage, de plus si j'étais à votre place je me soucierais plus de ma vie que d'une simple erreur.

Luka resta ébahi par les conseils de Mauricio, il aurait pu s'en passer, c'était aggravé sa panique, que de s'entendre dire des choses pareilles. Sa vie prise en joug, ça ne l'aidait pas vraiment à se concentrer ou se calmer. Surtout savoir qu'il allait se frotter à des mafias et des cartels aujourd'hui meu deus (mon dieu). C'était ce soir ou jamais.


•    • 

Face au miroir Luka respirait pour la première fois de sa vie, l'élégance, le respect et l'admiration même si c'était dans la peau d'un autre. La journée fut très pénible révisions de toute la vie de samaël, ses aspirations et ses souvenirs les plus marquants. Mais après s'être préparée, Morgan découvrit avec stupéfaction que ce costume bleuté à colle pasteur, lui allait magnifiquement bien dans le miroir, il ne se reconnue presque pas, tellement il n'était pas lui-même.

Que ce soit ses cheveux blonds plaqués en arrière, son parfum doux et ferme en passant par l'élégance de son accoutrement. Un dernier baiser sur son bracelet fétiche avant de le cacher derrière ses manchettes dorées. Un dernier coup d'œil dans le miroir, le cœur anxieux. Il appréhendait déjà la suite de cette soirée, Rester inébranlable n'était pas facile il espérait convaincre la cible et rentrer sain et sauf.

Dévalant sans grand enthousiasme les escaliers du manoir, Luka ordonna avec classe sa frange platine, les comportements de timidité lui était prohibée. Lorenzo le complimenta grandement se dirigeant déjà à l'extérieur du manoir entouré de sa garde rapprochée. Luka observa la scène comme s'il était détaché de son corps. Le vieil homme grisonnant inhalait un cigare, tout en se drapant d'un manteau coûteux.

𝐿'𝐼𝑀𝑃𝑂𝑆𝑇𝑈𝑅𝐸  [𝐵𝑂𝑌 𝑋𝐵𝑂𝑌]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant