Octobre 1948
Mon Louis,
Enfin de tes nouvelles ! Que ton service a été long, un an, ça a semblé sans fin. Je t'ai écrit des dizaines de lettres que tu n'auras jamais car je n'ai pas osé te les envoyer. Je suis heureux que ces mois t'aient plu, que tu te sois fait des amis. Tu dis que je t'ai manqué, je ne peux pas en dire autant.
C'était plus que ça. Je n'ai jamais eu si mal Louis. De ma vie entière, toute blessure physique n'égale en rien la douleur que j'ai ressenti. Je n'ai jamais connu douleur si profonde, si incurable. Je ne sais tout simplement pas comment faire sans toi je crois. Et je ne sais pas quoi faire contre ça.
Je suis désolé Louis, du ton mélodramatique de cette lettre. Je me rends compte que je redeviens cet autre, triste, qui t'a écrit dans le vide toute cette dernière année. Je me vois, dans le miroir à côté de moi, et je me trouve pathétique. Que dirais-tu si tu me voyais ? Je déambule chez moi, et je n'entends rien que le battement de mon cœur triste. Je n'arrive pas à surpasser ce sentiment, Louis. Je ne sais plus quoi faire pour me sauver. Tous les matins, j'hésite presque à entrer dans le lac, pour me laisser emporter par les flots et le froid, et ne plus souffrir, enfin.
Excuse-moi pour cette bien dramatique lettre.
Plus que ton ami, Viktor.
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Kärlek [MxM]
RomansaAu décès de son grand-père qu'il connaissait par cœur, Damian se voit confier le trésor le plus cher du vieil homme ; une boite remplie de lettres. Si Damian pense y découvrir une potentielle correspondance de jeunesse avec sa grand-mère, la vérité...