Une Nuit

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C'était simple, sans prise de tête. C'était impossible puisqu'elle prenait l'avion demain à midi pour retourner chez elle, au Danemark.

On s'est vu, on s'est compris et on s'est sourit. Rien de plus, rien de moins. A son sourire timide et à ses yeux fuyants je n'ai pas pu résister.

On a discuté, maladroitement, en anglais, le sien bien meilleur que le mien. Au bout de 10minutes on marche ensemble, on erre dans les rues, son bras enroulé autour du mien. Une jolie place ou une ruelle atypique était l'occasion de s'arrêter pour admirer la beauté de l'instant et je la regardais choisir l'angle parfait pour sa photo.

Elle est rousse, pale, des taches de rousseur sur son joli minois. Son visage n'a rien d'extraordinaire et pourtant il semble si délicat et attirant. Ses grands yeux me contemplent et trahissent toutes ses émotions. Quand nos mains se sont croisés elle a rougit, ses yeux se sont baissés.

Devant ce mur fleurit elle me demande de la prendre en photo, elle pose, s'amuse devant ce photographe amateur que je suis qui en fait des caisses pour capter un instant un sourire sans retenu, le naturel à l'état pur. Elle me tape sur l'épaule amicalement, pour tenter de m'arrêter. Les quelques passants rigolent, nous regardent et elle n'aime pas ça. Alors on pars plus haut, plus loin. C'est plus calme, quelques galeries d'artiste, de jolis balcons . A l'ombre d'une de ces ruelles je l'embrasse. Elle passe ses bras autour de mon cou et ne me lâche plus. Sa tête sur mon épaule elle observe mon visage, sans doute pas sous mon meilleur profil mais ça n'a pas l'air de la déranger.

Avec elle, c'est le moment présent. Sa présence m'accroche à la vie, au vent qui nous caresse, la chaleur qui nous enveloppe, les odeurs qui nous parviennent. Je n'ai jamais été aussi conscient de mon environnement, de qui je suis, d'où je suis.

On pourrait croire que l'amour nous aveugle, brille tellement qu'il occulte tout. Mais c'est faux. Il vous rends vivant, ouvert à tout ce qui vous entoure. Sa présence fait vibrer l'air ambiant et je capte des couleurs que je n'avais vu ou plutôt, que je n'avais jamais vraiment regardé avant ça. Je me sens relié à l'énergie qui nous lie tous.

Et elle aussi, elle vit cette expérience autant que moi, je le vois à la façon dont elle regarde les oiseaux passer, sa façon de sentir le parfum des fleurs et à notre façon de nous comprendre sans parler.

Le soir tombe, épuisé et affamé on choisit un restaurant. On discute, j'apprends à la connaître, je l'observe trier son assiette étrangement. A la fin du repas elle m'amène à sa voiture, je monte et la suit, sans poser de questions. On roule, on s'arrête au bord de falaise. La vue est splendide et la lune l'est d'autant plus.

Je lui indique le chemin pour aller chez moi, on roule, silencieusement, savourant l'air du soir, chaud et frais à la fois. La musique emplit la voiture avant qu'elle s'arrête sur le bas côté, dans un endroit calme et reculé.

Elle se détache et vient sur moi. Ses lèvres m'embrassent tendrement. Ses mains me tiennent le visage et me caressent en même temps que nos langues virevoltent doucement ensemble.

Je la regarde se déshabiller, son corps nue vient rencontrer le mien, elle s'assoit sur moi, je ressent sa chaleur et son désir. Elle gémit discrètement tout en commençant à onduler sur moi.
Ses longs cheveux caressent ses seins, cachent sa beauté. Nos deux corps se connaissent, ses hanches appellent mes mains et mes lèvres savourent la douceur de sa peau.

J'ouvre la portière et sort, ses jambes solidement enroulées autour de moi. Je la tiens bien fermement, ses fesses dans mes paumes. Son regard se fixe sur moi, elle me regarde alors que je commence à guider son corps le long de mon érections, je la fais glisser sur moi délicatement. Je rentre et sors en elle si aisément. Je la sens se contracter, ses mouvement longs et lents ont un effet exceptionnel sur elle. Ses yeux plongés dans les miens, nos respirations synchrones. Le désir aboutit rapidement à deux orgasmes quasi simultané. Son joli accent joui haut et fort, seuls dans la nuit, dans la nature et dans l'instant présent. Son corps se contracte et se relâche.

On reste un long moment dans les bras de l'autre, nus, a contempler la lune. Au premier frisson on se rhabille et on poursuit notre route.

Ce soir nous faisons l'amour une ultime fois, dans des draps chauds et léger. Son corps luisait de transpiration à la lumière diffuse d'une veilleuse qui mettait en valeur ses muscles et ses formes.

On s'est endormi dans les bras de l'autre et enfin le réveil nous a tirés de ce réveil que nous avons vécus ensemble pendant ces quelques heures.

Peut-être nous reverrons nous.
Peut-être pas.

Mais jamais nous pourrons oublier cette sensation de s'être connecté à l'univers et de l'avoir écouté.

Chroniques CharnellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant