chapitre 8

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 "Pan, lâche-moi, tu me fais mal", murmurai-je d'une voix tremblante, espérant que mes mots trouveraient un écho dans le cœur de cet homme énigmatique.

Cependant, il ne me libéra pas, bien au contraire, il resserra sa prise sur mon bras, provoquant un grognement de douleur involontaire qui s'échappa de mes lèvres. Nos regards se croisèrent, les siens d'un vert éclatant et perçant, capables de pénétrer les recoins les plus sombres de mon âme. Je ne pouvais nier l'évidence : Pan était un homme d'une beauté saisissante, une ironie cruelle lorsque l'on considérait la noirceur qui semblait régner en lui.

"Tu ne reverras pas ton père, il t'a oublié. Tu devrais faire de même", articula-t-il d'une voix glaciale, dévoilant ainsi son côté impitoyable.

"Tu mens, tout ce qui sort de ta bouche n'est que mensonge", ripostai-je, cherchant à masquer la vulnérabilité qui me rongeait.

Peter m'envoya l'un de ses regards sombres, auxquels j'avais appris à me familiariser. Il relâcha finalement son emprise sur mon bras et se dirigea vers sa table de nuit. De là, il extirpa un petit miroir, le tenant entre ses doigts comme un trésor précieux, avant de revenir vers moi.

"Tiens, regarde par toi-même", articula-t-il d'un ton acéré, me tendant le miroir.

Je lui arrachai le petit objet des mains, mes doigts tremblants le tenant fermement. Mon reflet se forma dans le miroir, mais la vision était trouble, comme si les larmes qui menaçaient de déborder de mes yeux déformaient la réalité. Je vis mon père, élégant dans son costume, attendant avec impatience l'arrivée d'Emma, qui descendait majestueusement les escaliers dans une robe blanche qui la mettait en valeur. Mon cœur se serra douloureusement, réalisant que mon père se mariait sans moi, tandis que j'étais piégé sur cette île, en compagnie de l'énigmatique Peter Pan, aussi beau que redoutable.

"Je te l'avais dit, il t'a oublié une fois de plus", murmura-t-il, les mots comme des lames de rasoir, transperçant mon cœur déjà meurtri.

C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase de mes émotions. Les sanglots m'étreignirent, secouant mon corps. À ma grande surprise, Peter m'entoura de ses bras, une étreinte inattendue mais réconfortante. Ses doigts parcouraient doucement mes cheveux, apaisant peu à peu la tempête qui faisait rage en moi. Finalement, épuisé par cette confrontation émotionnelle, je m'endormis dans ses bras, le souffle régulier de Peter Pan comme une berceuse qui me guidait vers un sommeil troublé par des rêves tumultueux.

Tu M'appartiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant