Précision : le lieu décrit est situé dans les magasins ikea (pas tous), c'est une sorte de garderie pour les enfants avec des jeux et une certaine surveillance, pour permettre aux parents de faire leurs achats tranquillement.
(L'image au-dessus est vraiment exactement ce dont je me souviens et donc une partie de ce qui est décrit dans l'OS)
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— Allez mon grand, on va aller acheter des meubles avec papa, tu vas rester bien sagement dans cet endroit avec plein d'autres copains de ton âge ok ?
— [...]
— Bien madame, donc Wolfgang c'est cela ? Il a 5 ans, et vous revenez d'ici 3h, j'ai tout noté ! Ne vous inquiétez pas, c'est toujours dur la première fois de laisser son enfant, mais je suis sûre qu'il se plaira ici, n'est-ce pas mon chaton ?
— Allez à tout à l'heure mon bébé, et soit gentil avec tes copains d'accord ? On t'aime très fort !
Et c'est ainsi que Wolfgang se retrouva à « Småland » pendant que ses parents empruntaient le labyrinthique parcours pour faire leurs achats en toute sérénité. Il était très inquiet de se retrouver seul dans cet endroit avec des inconnus, et même si la dame de l'accueil avait tout fait pour le rassurer, elle n'était pas sa mère. Le jeune garçon avait les cheveux aussi blonds que son père, et fins comme ceux de sa mère. Sa peau de porcelaine semblait fragile et ses joues étaient teintées d'une jolie couleur rosée, et il n'était pas très grand pour son âge. Toute son apparence chétive reflétait sa timidité, et son inconfort de se retrouver isolé dans pareil endroit.
Bien sûr, les différents jeux autour de lui l'attiraient et piquaient sa curiosité, mais il n'osait pas bouger de la chaise sur laquelle on l'avait mis. Il était tétanisé par la peur, et resta ainsi immobile jusqu'à ce qu'un autre garçon s'approche vivement de lui.
— Bonjour ! Comment tu t'appelles ? Moi c'est Antonio !
C'était un enfant au teint hâlé et aux cheveux corbeaux qui venait de lui adresser la parole, et Wolfgang sursauta au son de cette voix si enjouée. Il observa plus en détail son interlocuteur, et remarqua qu'il était plus grand que lui, le dépassant même s'il se mettait debout. Cela l'intimidait d'autant plus, mais prenant peur que le brun ne s'énerve s'il l'ignorait, il répondit d'une toute petite voix :
— Wolfgang.
— Volf- Wogang ?
— Wolfgang.
— Wolvegang ?
— Non, Wol-F-Gang, articula-t-il
— Bon, je t'appellerai Wolfy, si t'es d'accord ! C'est plus simple !
— Hum... Ok
Le surnom ne dérangeait pas du tout le blond, qui avait l'habitude d'être appelé de mille manières par sa mère, qui était très affectueuse envers lui.
— Alors donc je m'appelle Antonio, j'ai six ans ET DEMI, et mes parents travaillent ici, donc je suis là tous les jours où y'a pas d'école !
Le garçon affichait des airs supérieurs, comme s'il était le maître du lieu, mais respirait la sympathie et cela rassura grandement le plus jeune. Celui-ci se leva, et trouva le courage de demander au très sociable Antonio :
— Hum... 'Tonio, est-ce que je peux jouer dans la piscine à boules ?
Il avait légèrement modifié son nom, sa prononciation étant encore un peu maladroite pour un petit garçon de 5 ans.
— Oh mais bien sûr ! Tu peux aller partout ici, viens on va jouer ensemble !
Le plus âgé tendit alors sa main en direction de son nouvel ami, qui l'attrapa timidement, peu habitué au contact physique autre que celui de ses parents. Pendant plusieurs minutes, les deux enfants s'apprivoisèrent et apprirent à se connaître, sautant en même temps dans l'immensité de boules colorées qui leur tendait les bras. Ensuite, ils coururent autour d'un faux arbre en jouant à chat, et des éclats de rire parsemaient la salle. Cette musique mélodieuse ravissait la mère d'Antonio, qui se trouvait être la fameuse « dame de l'accueil ». Elle observait les deux petits garçons d'un air attendri, fier de son fils et de son nouveau compagnon de jeu.
— Viens, y'a aussi des films si t'es fatigué ! C'est juste en haut de ses escaliers !
Le blond se laissa entraîner, malgré sa peur des hauteurs, car il faisait maintenant confiance au petit garçon, qui n'était pas si petit à ses yeux puisqu'il le dépassait d'une bonne tête. Leurs mains entrelacées provoquaient une douce chaleur qui le réconfortait, et il était ravi lorsqu'ils s'installèrent devant un écran pour regarder un Disney.
— Tu préfères Le Roi Lion ou Raiponce ? Je les ai déjà tous vus plein de fois moi de toute façon !
— Oh euh... Raiponce ?
Il n'était pas sûr car on l'avait souvent humilié à l'école parce qu'il préférait les princesses aux chevaliers, et qu'il aimait porter des accessoires roses. Sa mère lui avait pourtant dit que les couleurs dites "féminines" et les princesses étaient aussi pour les garçons, mais il avait appris avec le temps à faire les mêmes choix que les autres pour ne pas se faire ridiculiser. Pourtant, son choix avait été spontané avec Antonio, qui le faisait sentir en sécurité. Il avait confiance en lui, et espérait que ce dernier ne se moque pas de ses goûts.
— Oh très bon choix ! J'aime beaucoup aussi, allez c'est parti !
Durant le film, les deux petits garçons étaient aux anges : une sensation de bien-être planait, et la proximité qu'ils partageaient créait comme une bulle de confort autour d'eux. Lors de la scène où Raiponce et Flynn se trouvaient sur un bateau, des milliers de lanternes autour d'eux, Wolfgang sentit comme des chatouilles dans son ventre, et une douce chaleur s'y propagea. Il ne le savait pas mais son ami aux cheveux de jais ressentait exactement la même chose, l'atmosphère particulière exacerbant les émotions des jeunes garçons.
Mais cette douce ambiance prit fin brusquement. Leur bulle éclata lorsque la mère d'Antonio appela le nom de son camarade, pour lui signifier que ses parents étaient de retour. A son grand désespoir, celui-ci dût redescendre pour aller les retrouver, suivi de près par le brun, qui ne lui lâcha pas la main. Cette sensation rassura Wolfgang, mais la réalité le rattrapa bien vite.
— Maman...
— Mon petit chou tu m'as manqué ! dit-elle avant de s'adresser à la mère d'Antonio, tout s'est bien passé madame ?
— Oh oui il a été adorable, et je crois que mon fils s'est fait un ami de plus ! Ils avaient l'air très proches, peut-être que si vous revenez ils se retrouveront ?
— 'Tonio ? je veux pas partir...
C'était le petit blond qui avait murmuré ses quelques mots au creux de l'oreille de son ami, un air désespéré sur le visage.
— Je veux pas que tu partes non plus ! Maman, on pourra revoir Wolfy s'il-te-plaît ?
Les yeux implorants des deux petits garçons bouleversèrent leurs mères, qui échangèrent un regard bienveillant. Elles prirent ensuite de quoi rester en contact, et promirent à leurs fils qu'ils se reverront vite. Sur ces actions, la mère de Wolfgang le pressa car ils devaient rentrer chez eux, mais il tint tout de même à dire au revoir correctement à son nouvel ami.
Sans avoir le temps de réagir, Antonio se retrouva avec un bisou planté sur la joue, et il rougit, autant que Wolfy, qui s'était laissé entraîner par l'adrénaline du moment. Ils se dirent au revoir, un sourire aux lèvres en repensant à l'après-midi qu'ils venaient de passer, et le blond tourna définitivement les talons.
(C'est une autre photo de l'endroit avec les escaliers et tout en plus)
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Bref j'ai repensé à cet endroit récemment et j'avais envie d'écrire sur Mozart et Salieri enfants :)
(06/02/22)