Bonjour à tous !
C'est dimanche et dimanche c'est chapitre ! Ce ne fut pas chose aisée, j'ai commis l'erreur de tester Minecraft depuis deux semaines et c'est une catastrophe. Ce jeu est moche au possible mais terriblement addictif... Bon comme pour les sims, je construis la maison (avec des lapins !!!) et j'arrête.
Bref, bonne lecture
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Ereyne se réveilla au son d'un morceau de bois détruit par les crocs de Cracotte. Que repose en paix la petite table en acajou du palier. Zelyan était levé et tyrannisait déjà ses serviteurs. La duchesse l'entendait hurler sur un malheureux palefrenier qui avait étalé un peu de purin devant la porte de la cour au moment où Zelyan sortait. La mort n'épargnait pas les pauvres gens, l'au-delà non plus. L'homme, comme tous les autres habitants des lieux, était piégé et condamné à poursuivre son calvaire pour l'éternité.
Un autre craquement, différent cette fois, obligea Ereyne à quitter son lit. Le crocodile avait encore ramené un os humain devant sa chambre. Si elle appréciait l'animal, certains de ses comportements lui hérissaient le poil. Elle se leva et flotta rapidement jusqu'à la porte qu'elle traversa.— Cracotte !
L'animal la regarda, une jambe dans la gueule, et s'en fut sans demander son reste. Ereyne retourna dans sa chambre choisir une robe. Elle opta pour l'originalité et se vêtit d'une robe non pas blanche, mais couleur ivoire. Elle ne se rappelait pas l'origine de cette obsession pour cette couleur, peut-être était-ce le manteau neigeux qui recouvrait le château de son père le jour de son mariage et celui de Zelyan lorsqu'il l'amena chez eux pour la première fois. Ou bien était-ce l'écume en bas des falaises ? De manière plus probable, Ereyne s'imaginait que le blanc qui l'obnubilait et dont elle se parait continuellement était celui dans lequel elle était morte au milieu d'une mare de sang. Elle ajouta avec soin une tiare et un long voile en dentelle incrustée de pales. La raison en était toute simple : Natalya avait horreur de tout ce qui lui rappelait qu'Ereyne' était l'épouse de Zelyan. Les siècles étaient passés et le voile était devenu l'un des symboles du mariage les plus emblématiques donc un très mauvais signal pour la maîtresse. De plus, Ereyne adorait les voiles, et les tiares.
Elle acheva sa préparation et flotta jusqu'aux cuisines. Le chef cuisinier responsable des menus lors de la malédiction ne s'était pas amélioré avec les siècles, mais, par chance, trois autres étaient venus mourir au cours du millénaire. La duchesse prit un petit déjeuner fantomatique puis repartit en quête d'une activité pour la journée. Ereyne s'était longtemps plongée dans les livres de sciences occultes en quête d'une réponse, mais la malédiction au-dessus d'eux semblait immuable. Elle s'était alors rabattue sur le reste de la bibliothèque puis sur des expériences loufoques. Saviez-vous que les cimetières, contrairement à la croyance populaire, n'abritaient aucun fantôme, aucune âme en peine ? Les lieux sacrés empêchent le retour des morts, et leur passage. Ereyne l'avait appris alors qu'elle essayait de visiter Greyhall, bénie à chaque solstice par les religieux de l'abbaye de la cité un peu superstitieux. Non seulement elle n'avait pu entrer, mais elle avait subi d'atroces douleurs en s'approchant. Zelyan en avait ri pendant des semaines. Étrangement, la chapelle du château ne respectait pas cette règle, Ereyne en avait déduit que la force de la malédiction, et son épicentre proche du lieu sacré avaient vaincu la puissance divine. Après tout, ils étaient morts et Dieu n'avait pas voulu d'eux.L'âme damnée sortit sur les remparts et entreprit le tour de l'enceinte. Certains passages étaient acrobatiques, en raison de quelques rois de pierre catapultés contre les murs lors de l'attaque et le siège de 928, mais la promenade était dans l'ensemble agréable. Ereyne commença par la forêt, grouillante de vie. Les bois étaient relativement épargnés par la malédiction, et la méchanceté des ducs. Caron était l'incident le plus représentatif du mal relatif qui vivait tapi là, mais, à part quelques arbres mouvants farceurs, une grand-mère loup et des fillettes dévorées, les bois demeuraient calmes. Venaient ensuite les falaises, morcelées et meurtrières. Il y avait longtemps que plus personne ne venait à Greyhall par la mer. Les âmes des mères mortes en couches et leurs enfants étaient pires que des algues gluantes. Elles déchaînaient les flots, charriaient les bateaux, s'accrochaient aux marins et les emportaient vers le fond. La population en bas du château était maintenant l'équivalent d'un petit village. Les épaves en étaient les demeures luxueuses et le chef, un pirate, que Zelyan avait un temps laissés utiliser une cave naturelle sous le château pour se dissimuler entre deux abordages, amusé d'avoir son propre bateau pirate. Le capitaine Barbe-verte, ce n'était point son nom ni son surnom, mais les autres couleurs étaient déjà prises, coula avec son bateau au large de l'Irlande, mais la magie de Zelyan le ramena à bon port et l'ancra dans la malédiction pour l'éternité. Depuis, le bateau était le principal fournisseur de rhum du château. Le scorbut traînait avec les rats, mais fort heureusement les rongeurs qui vivaient entre les murs étaient aussi violents que les marins et défendaient férocement leur territoire.
Ereyne s'arrêta et se pencha avec précaution lorsqu'elle entendit des cris de teneur provenant du bas de la falaise. Les vagues écrasaient les restes d'un vieux rafiot contre les rochers. Cela arrivait souvent, les lames de fond générées lors des tempêtes l'emmenaient et l'amenaient régulièrement. La nouveauté provenait de l'échange virulent entre deux pirates et ce qui ressemblait à l'une des maîtresses de Zelyan.— Quel est le problème du jour ? demanda Caron qui la rejoignait sur le rempart.
Ereyne haussa les épaules, l'un avait probablement éclaboussé l'autre.
— Je n'aimerais pas être aussi maudit qu'eux. Passer l'éternité balayée par l'océan, les yeux levés vers le ciel et les remparts et nous les narguant d'ici.
— Tu es aussi compatissant que ton frère, sourit Ereyne tandis qu'elle faisait un petit geste de salut à un pirate qui lui répondit par un geste grossier.
— « Compassion » n'appartenait pas au vocabulaire de notre père, il a passé mon enfance à dénigrer mon apparence et à frapper Zelyan pour l'endurcir.
Je ne te raconterai pas ce qu'il faisait aux femmes. Je jalouse ton ignorance, tu ne l'as jamais connu et je suis certain que ton paternel n'a pas pu te faire vivre pire que le duc Klaus.Ereyne lui rappela amicalement que son père l'avait offerte à Zelyan en échange d'une alliance.
— J'avoue, il rivalise.
— Ma seule consolation, dit Ereyne, est que Zelyan a « oublié » ladite alliance lorsque le grand rival de mon père a attaqué. Une profonde peine s'empare de moi lorsque je repense aux gens de ma cité, mais père... Oh j'espère qu'il brûle en enfer.
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Merci d'avoir lu ce chapitre !
A bientôt !
Axel.
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Wood Castle - Priez pauvres fous !
ParanormalOn raconte qu'une dame blanche pleure le long des remparts, appelant au salut de son âme et à son amour perdu. On dit que les fantômes d'un psychiatre fou et de ses patients hantent l'aile ouest. On murmure qu'un chevalier avec toute sa tête mais sa...