Chapitre 3

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La jeune femme faisait les cents pas dans son bureau. De toute évidence, elle avait besoin des informations de la Police Magique. Celles du Registre des Loups-Garous étaient principalement obsolètes tandis que celles de l'Unités de Capture ne lui seraient pas d'une grande utilité tant que les sorciers concernés étaient en fuite. Elle avait bien envisagé directement par Shacklebolt pour obtenir la demande exigée par Denvis, elle avait des relations privilégiées avec le Ministre de la Magie, mais elle n'aimait pas profiter de ses privilèges d'héroïne de guerre. De plus, elle attirerait certainement l'attention de Balbitus et elle souhaitait éviter cela le plus longtemps possible. Après réflexion, elle envisagea une nouvelle voie qu'elle avait mise de côté par manque de conviction. Elle décida de tenter le coup malgré tout et envoya une note au Bureau des Aurors en demandant une entrevue avec la responsable.

Quelques jours plus tard, elle toquait au bureau de celle-ci.

- Entrez, fit Chandra Kerps.

Hermione entra dans la pièce où se tenait une femme brune à l'air sévère, qui possédait une fine cicatrice sous l'oeil gauche. Elle s'étonna de voir Harry qui l'attendait également.

- Bonjour Mrs Kerps, enchantée de vous rencontrer. Bonjour Harry, j'ignorais que tu serais présent !

- Quand j'ai entendu dire que tu venais, j'ai demandé à participer à la réunion, dit-il d'un air joyeux.

- Je pouvais difficilement le lui refuser, précisa Kerps légèrement agacée. Bon, ne tournons pas autour du pot, voulez-vous. Qu'avez-vous à nous demander, Miss Granger ?

Hermione lui fit à peu près le même discours qu'à Denvis, à ceci près qu'elle enleva quelques jargons politiques. La responsable des Aurors n'y semblait pas très sensible.

- Voilà l'idée globale du projet. Je vais être franche avec vous, c'est un peu... expérimental comme démarche. Mais nous n'avons pas trop le choix si nous voulons faire bouger les choses.

- Je vois. Je comprends l'idée et cet aspect expérimental ne me dérange pas. Nous sommes habitués à improviser dans ce service. Et concrètement, de quelles info auriez-vous besoin ?

- Et bien, j'avoue que je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre. Dans l'idéal, si vous aviez repéré des individus atteints de lycanthropie, quelles soient ces personnes cela m'aiderait d'avoir quelques infos sur eux. A terme, j'aimerais échanger avec eux. En tout anonymat bien entendu.

Kerps émit un petit rire qui démontrait le peu d'optimisme qu'elle accordait à ce projet.

- Très franchement, je pense que vous perdez votre temps. Mais si vous souhaitez essayer, je n'ai pas vraiment de raison de ne pas vous aider. Harry m'a assurée que vous étiez une personne de confiance et que vous ne mettriez personne en danger, loup-garou ou pas.

Harry acquiesça, la mine très sérieuse.

- En revanche, nous ne vous donnerons des informations que sur des individus liés à des enquêtes classées. Vous comprendrez pourquoi.

- Cela va de soi. Avez-vous besoin d'une demande officielle ou quelques chose du genre ? se risqua Hermione.

- Oh ne vous embarrassez pas avec ces machins administratifs. Nous avons plus de libertés d'action que le service de Police Magique, dit la responsable qui avait deviné que le Bureau des Aurors n'était pas la première porte à laquelle la jeune femme frappait. La signature d'une clause de confidentialité sera amplement suffisante. Ce n'est pas comme si nous aurions du mal à remonter jusqu'à vous en cas de fuite.

Cette dernière remarque était légèrement menaçante, mais Hermione prenait de toute façon cette histoire très au sérieux. Elle remercia Harry, qui avait probablement joué en sa faveur dans cet accord, ainsi que Kerps, et s'en alla. Pour la première fois, elle ressenti un peu d'espoir dans son projet.

Quelques jours plus tard, Harry toqua à son bureau. Il lui amenait une pile de parchemins, scellés par une sangle magique qui ne pouvait être ouverte que par celui qui l'avait fermée. Il lui fit signer un accord de confidentialité avec une plume spéciale dont l'enchantement empêcherait Hermione de révéler des informations contenues dans ces parchemins. Si jamais elle essayait, ses lèvres resteraient soudées l'une à l'autre ou bien son écriture deviendrait illisible.

- Je te laisse jeter les sorts de protection nécessaires. Ces informations sont vraiment... sensibles, dit Harry tandis qu'il enlevait la sangle.

- Aucun problème Harry, merci beaucoup.

- Je suis content de voir que ton projet avance et que tu retrouves ton énergie habituelle. J'espère que tu auras  des résultats.

- Je l'espère aussi ! Et si vraiment ça ne marche pas, alors j'essayerai autre chose.

Harry s'apprêtait à partir, mais sembla hésiter sur le pas de la porte.

- Hermione, je dois te dire... Il y a des informations là-dedans... Enfin... tu vas être surprise quoi. Si jamais tu veux en parler, tu peux le faire avec moi. Je connais déjà leur contenu donc le sort de confidentialité ne fonctionne pas sur moi.

Sur ces propres énigmatiques, Harry quitta la pièce. Hermione fut encore plus impatiente d'éplucher ces papiers. En effet, elle reconnut des noms d'anciens Mangemorts ici et là. Ce n'était pas toujours eux qui étaient atteints de Lycanthropie : La personne concernée était parfois un proche ou un témoin. Le nom de Fenrir Greyback revint plusieurs fois, ce qui fit frémir la jeune femme. Cet affreux individu était réputé pour revendiquer son statut de loup-garou et pour assumer sa soif de sang. De toute évidence, Voldemort en avait bien profité pour faire de lui l'un de ses pions les plus menaçants.

Hermione poursuivit sa lecture quand tout à coup elle poussa un cri et laissa tomber le parchemin qu'elle examinait. C'était donc ça dont parlait Harry. Choquée, elle réfléchit à toute vitesse. Après tout, il lui fallait bien démarrer avec quelqu'un, donc pourquoi pas avec... Elle attrapa sa cape et sa baguette et se mit en route vers l'adresse indiquée à côté d'un nom : celui de Drago Malfoy.




Le Bureau d'Assistance Sociale aux Loups-garousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant