Ran était en face de moi, le regard noir de colère. Pour lui je n'étais rien de plus qu'une traîtresse.
J'ai abusé de sa confiance et piétiner son coeur.
Nous sommes l'un en face de l'autre, lui son bâton en main et moi mon couteau.
Je ne sais pas qui aura le courage de se jeter sur l'autre, mais je sais déjà que je n'aurais pas la force et le courage requis pour le vaincre.
Je préfère perdre que de l'affronter.
"C'est fini Y/n." Il ne bouge pas d'un poil.
Tout est obscur autour de nous, je ne vois aucune porte ni fenêtre qui me permettrait de m'échapper de cette situation.
Je me mord la lèvre et cherche désespérément, du regard, un endroit ou fuir.
J'ai bien conscience que notre affrontement est inévitable mais je veux tout de même tenter le tout pour le tout, et partir !
"Tu ne peux pas t'échapper. Tu ne peux plus nous échapper."
Ses jambes bougent et j'entends le bruit de ses pas.
Alors il s'est décidé...
D'un côté je peux le comprendre, j'ai mené tout le monde en bateaux, mes choix sont égoïstes et je n'ai su lui montrer qu'il pouvait me faire confiance.
Je le laisse faire, il s'avance encore et encore, je ne me mets même pas en position de défense.Je ferme les yeux, les bras le long du corps, la respiration calme et j'attends.
Cependant, sans que je ne puisse l'expliquer, mon corps bouge de lui-même et mon bras de lève.
Je sens une force et la seconde suivante, la lame de mon couteau qui pénètre dans une chaire.
J'ouvre les yeux, mon regard se pose sur le couteau que je viens de planter dans la personne en face de moi.
Lorsque mes yeux se posent sur son visage, je comprends.
Ran devient alors tout pâle, il entre ouvre la bouche pour dire quelque chose mais à la place il se met à cracher du sang.
Choquée, je lâche le couteau, toujours dans sa chaire, recule de quelques pas et plaque ma main sur ma bouche.
Il tente d'avancer dans ma direction mais fini pas trébuché et tomber sur ses genoux.
"Ran..." Je secoue la tête, c'est un cauchemar.Il tend sa main dans ma direction, tremblante je m'approche pour la lui prendre, mais plus j'avance et plus son visage change.
Ce n'est plus Ran en face de moi, mais Akira.
Je pousse un cri d'effroi et tombe par terre. Je recule comme je peux.
Mais qu'est-ce qui se passe putain !?
"Où est Ran ?" Je pose ma question en criant.
Il y a quelques secondes, à peine, Ran était en face de moi, en train de mourir et maintenant, je me retrouve en face de celui que j'ai tué il y a plusieurs mois !
Son corps se met à ramper vers moi, sa main tendu pour essayer de m'agripper.
Je continue de reculer, mais en vain, sa main se saisit de ma cheville et d'une force surhumaine, il me tire jusqu'à lui.
Je griffe le sol pour tenter de me retenir mais c'est impossible.
Bientôt il se retrouve au-dessus de moi et cette fois-ci, ce n'est plus Akira, mais Jun.Les larmes me montent aux yeux, c'est un cauchemar, il n'y a pas d'autres mots.
Ses mains tiennent fermement mes poignets, il me hurle dessus. Son visage est défiguré, plein de sang, il sent mauvais, il me dégoûte.
Je ferme les yeux et tourne la tête sur le côté.
"Tu m'as tué !" Il s'approche de moi tout en continuant de me hurler dessus. "Je suis mort par ta faute, c'est de ta faute Y/n ! Tu ne mérites rien, meurs !"
Effrayé, je crie à mon tour, demandant de l'aide. Que quelqu'un vienne me sauver !
"A-Arr... Arrête Jun."
Il hurle des mots incohérents, répète que s'il est mort c'est de ma faute.
Je me sens terriblement mal...
Cela dure je ne sais combien de temps jusqu'à ce que je décide d'ouvrir les yeux.
Et là, ce n'est pas Ran, ni Akira et pas Jun que j'ai en face de moi.C'est tout simplement mon grand frère, Kenji.
Tétanisée, je suis incapable de bouger le moindre petit doigts, j'ai même l'impression que respirer est devenu impossible.
Nous nous regardons droit dans les yeux, lui aussi est blessé et baigne dans son propre sang.
Son regard est si perçant que j'ai l'impression que je vais finir engloutie.
Et puis Kenji ouvre sa bouche en grand et l'horreur, je reçois une quantité monstrueuse de sang sur moi.
Je hurle de peur, mais rien n'y fais, je suis couverte de sang.
Je me mets à convulser sur place et au même moment j'ouvre à nouveau les yeux.
Je me redresse en sursautant, d'un coup, mes mains son crispé dans les draps que je ne lâche pas, ma respiration est forte, si forte que l'on entend que ça dans la chambre où je suis.
Mes cheveux me collent au front et à la nuque, je me sens déboussolée.
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Du Sang Sur Les Mains [Ran Haitani x Reader]
RandomJ'avais 12ans lorsque j'ai compris que jamais je ne pourrais vivre une vie normale comme les autres personnes de ma classe.