Après guerre

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Le temps c'était arrêté.

Des morceaux de verres, des restes de chairs.

Où ? Pourquoi ? Comment ?

Le monde valsait.

Seul. Seul debout. Le visages rouge.

Rouge sang, rouge rage.

Rouge défaite.

Rouge honte.

Il entendait les cries, il attendait les crimes.

Rien ne vient.

Le monde s'était tué.

Il avait tué le monde.

Il représentait tous, il n'était plus personne.

Pourquoi ? POURQUOI ?

Il s'entendait hurler. L'écho d'une voix, l'écho d'un être, rebondissant en lui, parcourant tout son corps, lui rappelant la vie, le faisant succombé.

Non. Il ne devait pas. Il ne pouvait pas mourir, il était déjà mort.

Il avait réussi. Il l'avait vaincu !

L'homme, ce qu'il en restait ria, un éclat incontrôlé, déchaîné, fou. Ria de tout son être, de toute son âme. L'écho d'une mort perdue, d'une vie voyant la fin, raisonnant dans la terre, l'assourdissant.

Hurlement et rires se mélangèrent.

De même que souvenir et oublie.

Les deux riaient en l'autre, criaient à l'un, se mélangeaient, s'aimaient se haïssaient.

L'homme était devenu fou. Fou de la vie, fou de la mort.

Et l'homme riait plus fort, et l'homme criait encore.

Les reliques tombèrent.

Il respira, laissant ses yeux se fermer.

Car, pour la première fois,

Voldemort ressentait.

~

Une heure plus tôt

~

" HARRY POTTER EST MORT"

Le mage noire jubilait.

Tristesse, peurs, rage refoulé.

"HARRY POTTER EST MORT !"

Il avait réussi.

Euphorie.

Poudlard pleurait. Des larmes invisibles, des larmes infinies.

La foule savait.

Plus aucune lumière ne pourrait s'allumer.

Doucement, incertains, les mangemort crièrent.

Voldemort avait gagné.

Il aurait être heureux.

Il ne sentait rien. Pire, il se sentait encore plus vide qu'avant.

Il se tourna vers le corps gisant sur le sol. Comment était-ce, la mort ?

Une seconde il hésita. S'approcha enfin du cadavre,

Son cœur battait.

"Avada Kedavra"

Le sort ce fit en un murmure, la mort se devait d'être douce pour ceux qui lui échappait.

Alors Harry,

C'était comment, la vie ?

L'ancien Tom Jedusor, s'empara de la cape d'invisibilité, la lia à sa baguette.

Il ferma les yeux, écouta les objets.

Les deux reliques lui soufflaient où ce trouvait leur sœur.

D'un instinct presque animal, poussé par la vengeance, magie lui promettant de vivre, Voldemort se rua vers la forêt.

Insensible.

Antipathique.

Monstre.

Incapable d'aimer.

Ces mots lui glissaient sur la peau, goutte d'eau cherchant à fuir son océan.

Pourtant, lui aussi aurait voulut se noyer.

Cœur de pierre.

Pierre du cœur.

Et la pierre l'attendait.

Et la vie l'appelait.

Enfin.

Il s'en saisit.

"Je m'ouvre à la fermeture"

On ne peut mourir sans avoir vécu.

Alors il provoquera la mort pour qu'elle lui rende sa vie.

"Je suis mort"

Une ombre noire apparut.

Elle n'avait rien d'humaine, rien de familier.

Pourtant le mage noir la reconnut à sa simple présence.

La mort était arrivée.

Il la toisa. Il était son maître à présent.

"Je suis mort"

La mort avança.

"Je suis mort !"

Le sorcier la fixait, sans baisser son regard.

Cela faisait mal.

La mort faisait mal.

Mais il vivait du mal.

Il hurla plus fort.

Répéta son refrain, encore et encore.

"JE SUIS MORT"

"JE SUIS MORT"

"JE SUIS MORT"

Voldemort ne savait plus où il était, ne savait plus ce qu'il faisait, tout était flou, tout était fou. Alors, il s'accrochait à sa voix, à ses cris, rien d'autre n'avait d'importance que les mots franchissant ses lèvres, alors il les hurlaient plus fort encore, dernière éclair de lucidité.

Et l'ombre noire grandissait.

" JE SUIS MORT "

L'ombre noir s'empara de lui.

Il était devenu la mort.

"JE SUIS MORT ET JE VEUX LA VIE"

Alors l'ombre explosa de lumière.

En lui d'abord. Un concentré de noire devenant un infini de blanc. La vie, le blanc s'écoulait dans ses veines, il y en avait trop. Trop. Trop. Il se sentit mourir, d'une mort vivifiante.

Et l'infini grandit, en une demi-seconde en contenant des milliers, le blanc envahit la Terre, envahit le monde, recréant le big bang, redessinant la vie.

Et le big bang pris fin la où il avait commencé.

Et Jedusor s'évanouit.

Le temps c'était arrêté,

Il avait tué la mort.

Hogwart's dreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant