Il était en train de passer un coup de balai sur les escaliers reliant le hall d'entrée aux chambres à l'étage, perdu dans ses pensées. Cette maison était énorme. Il comprenait mieux pourquoi son seul job n'était pas que de s'occuper du plus jeune. En vérité, il n'avait croisé que deux autres personnes seulement à part Aurélien et son père depuis son arrivée, et c'était le cuisinier et le majordome. Il se doutait qu'il devait bien y avoir aussi une femme de ménage quelque part mais il ne l'avait pas encore rencontré. Alors quand le majordome lui avait demandé de laver les escaliers sur ordre du maître de maison, il avait accepté, préférant s'occuper au lieu de s'ennuyer à rien faire. Après tout, il avait accepté un job d'homme à tout faire afin de pouvoir s'introduire dans la maison de cet homme. Mais alors, pourquoi maintenant qu'il y était, ne faisait-il rien pour le tuer ? C'était ça son but premier à la base et ce matin, il avait échoué. Il en avait eu l'occasion et il n'avait pas su la saisir. Il lui avait présenté son fils et il s'en était occupé lorsque ce dernier l'avait laissé seul avec lui dans sa chambre après l'avoir ramené de la bibliothèque où il s'était endormi pendant la lecture d'un livre. Il s'arrêta de passer le balai en se rappelant des événements d'un peu plus tôt quand il avait essayé d'étrangler Aurélien dans son sommeil – pas très fort cependant –, puis quand il l'avait aidé à se mettre en pyjama un peu plus tard à sa demande. Il frissonna en se rappelant de la pureté de sa peau et de sa douceur sous ses doigts alors qu'il l'aidait à se déshabiller. Puis, il s'était rendu compte qu'Aurélien semblait exténué après ce simple effort et alors même qu'il avait été celui qui l'avait habillé. Le plus jeune s'était glissé sous ses draps en revenant s'adosser à son oreiller et il l'avait vu fermer les yeux, comme s'il allait se rendormir là comme ça. Alors il lui avait proposé de l'aider à manger, se doutant qu'il n'en aurait jamais la force nécessaire. Aurélien avait rouvert les yeux pour le regarder d'un air étonné, puis il l'avait vu lui sourire doucement d'un air reconnaissant. Oui, j'aimerai beaucoup. Merci, Guillaume... Et encore désolé. Il sentit sa mâchoire se serrer en se rappelant de la scène. Aurélien avait fermé les yeux aussitôt le potage fini et il l'avait entendu le remercier encore une fois d'une petite voix ensommeillée quand il l'avait amener à s'allonger dans le lit. Une seconde à peine plus tard, il dormait. Et lui, il était resté à le regarder dormir quelques minutes avant de s'en aller. Les sentiments qu'il avait ressenti pour ce garçon à ce moment-là étaient étranges. Jamais il ne s'était occupé de quelqu'un comme cela. Il avait eu envie – ne serait-ce qu'un bref instant –, de le protéger. Il fallait qu'il se ressaisisse. Il n'était pas là pour devenir son ami, il était là pour tuer son père. Il n'y avait pas de sentiments à avoir, au contraire.
« Guillaume...? »
Il sortit de ses réflexions en entendant une petite voix appeler son prénom dans son dos et il se retourna. Il haussa les sourcils de surprise en voyant le plus jeune en haut des marches des escaliers de l'autre côté, ce dernier se séparant en deux à un endroit pour mener à deux couloirs différents.
« Aurélien ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne dors plus ?
— Non, répondit ce dernier en secouant la tête doucement, puis il le vit descendre les escaliers sur des jambes hésitantes et la main sur la rambarde, se rapprochant de lui. J'ai soif, je voulais aller chercher un verre d'eau à la cuisine. »
Il allait répondre quelque chose quand il le vit chuter en avant, ses forces l'abandonnant de toute évidence, et il se précipita sur lui, le rattrapant de justesse avant qu'il ne se fasse mal.
« Aurél ?! Eh, ça va ?!
— O-Oui... Je suis désolé, s'excusa le plus jeune d'une petite voix en gardant la tête baissée et il le sentit agripper son tee-shirt faiblement de ses doigts pour se retenir à quelque chose. Je me suis senti faible tout d'un coup... J'ai... J'ai soif, Guillaume...
— Ok, tu sais quoi ? Je te raccompagne à ta chambre, puis je vais aller te chercher à boire. Ça te va ? »
Aurélien hocha la tête sans jamais relever cette dernière et il hocha la tête à son tour avant d'entourer sa taille de son bras. Ok, il était censé s'occuper de lui. C'était ça son job premier, non ? Son père le lui avait dit : Je compte sur toi pour veiller sur lui nuit et jour. Alors il allait le faire.
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Fiction OrelxGringe - Goulag.
ФанфикGuillaume a une seule mission : assassiner celui qui est la raison de toutes ses souffrances, à lui comme des centaines d'autres. Et il était bien parti pour mettre à bien son projet en réussissant à se faire employer par lui. Mais quand il rencontr...