The Wolf On The Loose

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-Comment vont tes côtes ? demandait Cole.

Je grimaçais, non de douleur mais d'agacement.

-Ça va.

Cole me regardait, l'air blasé.

-Montres.

J'hésitais à lui montrer, espérant secrètement qu'il lache l'affaire ou qu'un patient arrive mais Cole s'asseyait en face de moi. Il me regardait l'air de dire qu'il n'avait pas le temps pour la comédie habituelle.
Je soulevais donc mon t-shirt à contre-coeur. Évidemment, je ne lui montrais que en dessous de ma poitrine.
Cole était plus vieux que moi d'une décennie. Il était médecin et j'étais une infirmière de son service.

Sa main froide glissait le long de mes hématomes et je grimaçais lorsqu'il appuyait un peu trop fort sur l'un d'eux. Il me tendait une crème que je devais appliquer et je me rasseyais sur mon tabouret.

-Sera, soufflait-il en repositionnant ses lunettes. Combien de fois vais-je devoir t'examiner ?

Je me sentais coupable. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais l'impression de me faire gronder comme une enfant.

-Je ne te gronde pas, continuait-il comme s'il lisait dans mes pensées. C'est juste que j'aimerais t'aider.

-Tu ne peux pas, Cole. Tu le sais.

J'avais rencontré Cole il y a plusieurs années. Il y a précisément sept ans. J'en avais seize, il en avait déjà vingt-six. A cette époque, il n'était pas encore médecin.
Alors que je sortais du bureau de mon père, échappant de justesse à Julia et ses yeux bleus attristés. Au bout de quelques mètres, j'avais eu du mal à respirer. Je m'étais cachée dans une petite ruelle, à côté. C'est là que Cole est intervenu, clamant qu'il m'avait repérée boiter.

    Il m'avait alors aidée comme personne ne l'avait jamais fait auparavant. Il s'était occupé de moi. Il était le premier et le seul homme que j'avais laissé s'approcher de moi.

-Je sais bien, murmurait-il.

    Malgré l'immense reconnaissance que j'avais pour lui, je ne pouvais pas lui parler de ma vie. Ça le mettrait en danger. Je n'avais aucune envie qu'il rentre dans mon monde, alors que je tentais désespérément d'en sortir.

-En tout cas, tu es bientôt totalement rétablie. Mais pas de sport pendant encore une semaine.

    J'hochais la tête et le remerciais.

-Il faut que j'y aille, l'informais-je. Je n'ai pas encore fais ma ronde.

   Je sortais de son labo rapidement et attrapais mes dossiers. Je devais visiter plusieurs chambres.
Je rentrais alors dans la chambre 306, étant la première sur la liste. C'était presque mon patient préféré.
Toutefois, quelle fut ma surprise en voyant la personne dans la chambre.

-La tenue d'infirmière te va bien.

Je sursautais en entendant cette voix que je ne connaissais que trop bien. Je ne m'attendais vraiment pas à le croiser ici.

-Lino, sifflais-je entre les dents. Qu'est-ce que tu fais là ?

    Son sourire arrogant me donnait envie de l'étriper.
    Je me dirigeais vers le patient dans le lit et prenais ses constantes.

-Peut-être un peu trop, continuait-il en m'ignorant totalement.

    Je sentais son regard sur moi. Il m'observait avec attention comme un loup devant sa proie. Je devais me retenir de toutes mes forces de lui jeter l'électrocardiogramme dessus lorsque je le voyais s'arrêter un léger moment sur mon derrière.