Chapitre 1

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PARTIE 2


5 ans plus tard

" On ne guérit jamais de ce qui nous manque, on s'adapte, on se raconte d'autres vérités. On vit avec nous-même, avec la nostalgie de la vie."

Margaret Mazzantini


" J'ai peine à croire qu'en perdant ceux qu'on aime on conserve son âme entière."

George Sand, dans une lettre à Victor Hugo.

 


 

Cinq ans sont passés. Depuis que ma vie a volé en éclat, cinq longues années où j’ai appris à travailler sur moi, afin de devenir plus forte, indépendante et pour tenter de mettre toute une partie de ma vie entre parenthèses. J’ai mis du temps, mais jje suis parvenue à avancer, sans me laisser submerger par la douleur. 

Ce qui fut le plus difficile n’a pas été mon réveil à l'hôpital, ni même les mois de rééducation pour réapprendre à marcher, pas même la fin de ma carrière de patineuse. Non ! Ce qui a été le plus dur a été son silence, son absence et le vide qu’il a laissé. 

Je me suis fait la promesse de ne plus jamais revenir dans cette ville. Mais comme on dit, il ne faut jamais dire jamais.  Alors quand j’ai reçu un appel au beau milieu de la nuit m’informant que mon père venait d’être hospitalisé en urgence, et qu’il se trouvait dans un état critique, je n’ai pas hésité une seule seconde. En à peine une heure, je me trouvais dans un taxi pour prendre le premier vol et retourner dans cette maudite ville qui m’avait tout pris. 

J’ai prévenu ma mère seulement à mon arrivée. Elle est actuellement internée dans une clinique privée pour son addiction aux médicaments. Après mon accident, j’ai réalisé que ma mère ne prenait pas que des antidépresseurs , lorsque mes antidouleurs disparaissaient trop rapidement. Nous n’avions jamais été très proche, mais elle nous a d’autant plus éloignés après ça.. 

La seule au courant de tout ce qu'il se passe et de mon départ précipité a été Jenna, ma coloc, collègue et nouvelle amie. Nous nous sommes rencontrées à l'hôpital, j’étais au plus bas, je venais de découvrir que j’avais perdu l’amour de ma vie et je prenais conscience peu à peu que jamais il ne reviendrait. Jenna a été celle qui m’a aidée à me relever, elle m’a écoutée, soutenue et m'a poussée à me battre, quand je ne pensais qu'à tout laisser tomber et abandonner. Jenna est tatoueuse, elle m’a repérée un jour dans le jardin de l’hôpital pendant que je dessinais, seul réconfort qui m’aidait à m’évader. Elle a adoré mon coup de crayon et c’est comme ça que notre amitié est née. Elle venait me voir chaque semaine, quand elle rendait visite à sa grand-mère. Lorsque cette dernière est décédée, elle a continué à me rendre visite. Je lui ai parlé de ce que j'avais vécu et j'ai trouvé en elle le réconfort dont j'avais tant besoin.Elle n’est pas Jess et elle ne le sera jamais, mais elle m’a tendu une main dont j’avais désespérément besoin. Depuis nous ne nous sommes plus jamais quittées. 

Jenna m’a fait le plus beau des cadeaux en me tatouant le dessin que j’avais réalisé pour Jessica. Elle n'a pas eu le temps de se le faire tatouer. Un moyen pour moi de rendre hommage à ma meilleure amie et de l'avoir toujours près de moi. Par la suite Jenna m’a demandé de lui faire quelques dessins de tatouage pour ses clients et de fil en aiguille, nous nous sommes associées. Nous avons monté notre salon, qui a maintenant une très bonne réputation et qui est en plein essor. Il m'arrive parfois de tatouer moi aussi certains de nos clients, après avoir passé une formation intensive avec Jenna. Il nous est même arrivé de tatouer certaines célébrités. J'avais trouvé un équilibre, une amie formidable, une collègue géniale. Mais voilà qu'en un seul appel, tout ce que j'avais tenté d'oublier, remonte à la surface.

I Never Stop Loving You 3 & 4(Sous Contrat D Édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant