Chapitre 2

962 91 14
                                    

- Alors, ton père ? dit-elle directement quand je décroche.

- Bonjour, comment vas-tu ? Oh moi ça va, je viens de passer la journée dans un avion, puis deux heures à l’hôpital...

- Tessa... soupire-t-elle.

Je l'imagine en train de lever les yeux au ciel, affalée sur le canapé.    

- Les nouvelles ne sont pas bonnes, il est dans un état critique… 

- Oh... mais tu sais ce qu'il s'est passé ?

Cette fois c'est à mon tour de soupirer, je pose le front contre le volant en lui répondant.

- Pas vraiment, selon les médecins, c'est un passage à tabac. Mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi ? Mon père n'était pas du genre à s'attirer les ennuis. 

- Tu as pu le voir ? 

Je hoche la tête avant de me rappeler qu'elle ne peut pas me voir.

- Oui... c'était affreux, il est méconnaissable. Son visage est tout rouge et gonflé, il a des pansements partout, je n'ai pas pu rester longtemps, c'était au-dessus de mes forces.

- Je suis sincèrement désolée. Tu penses rester combien de temps ? 

- Honnêtement je n'en sais rien. Je dois m'assurer que mon père va s'en sortir, j'espère que l'enquête va mener quelque part, je n’ai pas envie de rester dans cette ville plus de temps qu’il n’en faut. J’espère que l’état de mon père va s'améliorer et que je pourrai quitter cette ville de malheur au plus vite… 

- D'accord, je vais annuler les Bahamas et je prendrai directement l’avion pour te rejoindre si tu n’es pas rentrée avant.

- Tu n'es pas obligée, je sais à quel point tu voulais y aller.

- Bien sûr que si ! De toute manière, je ne te laisse pas le choix, les vacances, on peut toujours les décaler, tu as besoin de soutien je serai la pour toi. 

- D'accord, comme tu veux.

- Comment ta mère l'a pris ? 

Je grogne cette fois. Ma mère ne s'est jamais remise de sa séparation avec mon père, c'est une des raisons qui l'a poussée à m’éloigner il y a cinq ans, bien que la véritable raison soit à cause de mes compétitions. Le fait de partir loin l'arrangeait.  Elle a beaucoup crié.

- Je m'en doutais un peu.

- Ça lui passera. Je vais te laisser, je vais aller voir pour trouver quelque chose à manger, avant d’aller à l’hôtel. 

- D’accord, tu me tiens au courant, je garde mon téléphone près de moi, appelle quand tu as besoin. 

- Ça marche. Bisous.

Nous raccrochons et je me mets en route pour un Dinner qui, s’il est toujours ouvert, est censé ouvrir 24h/24. 

A peine garée, je sens déjà les délicieuses odeurs me parfumer les narines et m’ouvrir l’appétit. Le parking est presque plein et en cette fin de soirée,  le restaurant est encore bien rempli. Le grelot accroché sur la porte annonce mon arrivée. La salle est remplie de jeunes, qui doivent venir ici pour passer un bon moment autour d’un burger entre amis, de couple de différents âges et de famille. Je repère Lynette en train de nettoyer une table tout au fond, sans réellement faire attention à moi, elle s’avance jusqu’à la cuisine pour débarrasser son plateau. J’avance jusqu’au comptoir et me racle la gorge, aussitôt elle se retourne et se fige devant moi.

- Dites moi que je ne perds pas la tête.

Etonnamment, le sourire que je lui offre se fait de lui-même. Elle ne perd pas une seconde pour faire le tour du comptoir pour me rejoindre et m’ouvrir ses bras. Je me serre contre elle et respire son parfum à base de jasmin, qui me replonge dans mes souvenirs. 

I Never Stop Loving You 3 & 4(Sous Contrat D Édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant