l'union fatale

30 4 3
                                    

Maimouna était originaire du sud du pays.
Elle n'a jamais trop parlé de son passé, de ses origines ,de ses parents.
Au rythme de notre relation il était temps d'officialiser notre union par un mariage.
La situation me dérangeait.
Ce concubinage n'était en phase ni avec mes principes ni avec ma religion.
A force d'être avec elle je commençais à réfléchir comme elle et ne donnais plus trop d'importance aux regards des autres.
Mes relations avec ma mère n'étaient plus au top. Et cette maman poule qu'elle était ne prenait même plus la peine de prendre de mes nouvelles.
Elle décrochait de moins en moins mes appels et se contentait de m'écouter ou de me raccrocher au nez.
Elle n'était pas trop contente de ma séparation avec Yacine et ne digérait aussi pas ma situation avec maimouna.
Je ne pouvais m'expliquer mon changement et n'essayais même pas car je n'ai jamais pris conscience de mes actes, de mon changement, du mal que j'infligeai à mon entourage.
Maimouna, bien que partante pour le mariage, faisait tout pour retarder notre visite vers ses parents.
Ne pouvant pas esquiver ce point car indisponible à l'officialisation de nôtre union, nous avions décidé d'y aller un dimanche matin.
Il était 7h nous sortions de la maison pour 5h de route.
Le chemin serait long et je comptais profiter du trajet pour la questionner sur ma future belle famille.
Bizarrement maimouna était irascible depuis son réveil.
Elle faisait mine d'éviter de répondre à mes questions ou à me donner des réponses partielles.
Maimouna tu as combien de frères et soeurs ?
T'es parents sont comment ?
Je ne t'ai jamais vu ou entendu être au téléphone avec eux?
Sont-ils au courant pour nous deux ?

-Mohamed, mes relations avec ma famille ne sont pas trop fluides. J'ai quitté la maison familiale il y a des années suite à un mariage taillé sur mesure qu'ils voulaient me forcer.
-Oui j'ai trois frères Issa, Malick et Souleymane le plus grand.
-Je ne suis pour dire vrai en contact qu'avec Issa le plus jeune.
-J'appelle de temps à autre ma mère, mais mon père me boude depuis des années maintenant.
Je n'ai pas trop voulu insister et j'avais rapidement changé de sujet.
Le chemin fut long mais nous voici arrivés.
Moi qui aimait la nature et la verdure j'étais au ange.
De la verdure, des champs à perte de vue.
Sur cette route cabossée nous étions à l'entrée du village.
Maimouna pencha sa chaise vers l'arrière à la vue d'un groupe de dames marchands à contre sens de nous.
Les formules de politesse dans ce joli coin au antipodes de la ville voulaient des salutations d'usage.
J'avais ralenti en me rapprochant et les valeureuses dames me saluèrent.
Certaines se rapprochaient et c'était un petit moment de salamalec.
Bizzarement elles perdirent leur gaieté à la vu de maimouna.
Les visages rayonnants se transformèrent en expression lugubre et elles se hâtèrent d'accélérer le pas.
Je n'avais rien compris mais avais capté qu'il y avait quelque chose.
Maimouna me guida à trouver une place de parking dans cette grande maison qu'était la sienne.
Des jeunes entrain de faire du thé étaient assis sous un kiosque à l'extrémité de la cour.
Un groupe d'enfants s'amusaient à courir autour de la voiture et l'un d'eux s'aggripa à la robe de maimouna
Maman s'écria l'enfant !
Je croyais rêver !
D'une douce étrainte maimouna s'enlaça au Petit garçon.

Du Mari Au MeurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant