4. Le bonheur existe-t-il encore ?

11 1 0
                                    

Le sang de Samantha ne fit qu'un tour. Elle sentit que ses jambes étaient en coton.

- Tu...tu...sais quoi sur ce bombardement, dit-elle en balbutiant.

Soudain, Mohamed montra une poupée couverte de sang. Elle avait l'air neuve.

- A qui appartient cette poupée ?

- C'était à Meriem. La soeur de Nouh, dit Mohamed en baissant la tête.

Samantha fut surprise de cette information et mit ses mains sur sa bouche. Elle fut au bord des larmes.

- Pourquoi est-elle couverte de sang ?

- Abdelkarim...Fatima...Meriem... Et toutes les autres personnes.....vi...vivant dans le bi...bi...donville n'ont pas survécu au.., répondit-il en suffoquant et pleura.

Les yeux de Samantha écarquillèrent et son coeur bâtit à cent à l'heure . Mohamed n'eut pas le temps de finir sa phrase et d'innombrable larmes glissèrent sur ses joues comme une avalanche. Il ne pouvait plus s'arrêter et son souffle était court.

- Comment va-t-on l'annoncer à Noah, se questionna-t-elle en tremblant des mains.

- Je ne sais pas, Samantha. Je ne sais pas.

Nouh se questionna ce qu'ils faisaient dehors en buvant sa soupe au légume. Samantha se sentit obliger d'annoncer la mauvaise nouvelle mais elle devait trouver le bon moment.

Nouh finit son repas et partit rejoindre son oncle et la femme de ce dernier.

- Pourquoi restez-vous dans le froid, dit-il en grattant son menton.

Mohamed leva sa tête et cacha la poupée derrière lui.

- *soupir* viens mon enfant dans le salon. On doit parler, dit-il.

Il rentra dans la maison en tenant la main de Nouh qui, ce dernier, était toujours confus.

Mohamed s'assit sur un fauteuil en tissu et prit Nouh pour le déposer sur son genou gauche. Samantha, quant à elle, se tint debout devant la porte du salon en croisant les bras et déposant la tête sur le mur. Mohamed prit une grande respiration avant de débutter la nouvelle. Soudain, il ettoufa un sanglot mais il se répéta "Tu peux le faire Mohamed".

- Nouh. Je dois t'annoncer un truc. C'est au sujet de tes parents.

Et il lui montra la poupée en sang qui appartenait à Meriem et Nouh écarquilla les yeux. Son regard fit des aller-retours sur la poupée et sur les yeux de Mohamed. Il ne comprit pas ce qui se passait.

- C'est...à Meriem cet...cette poupée, dit-il en balbuiant. Que fait-elle ici ? Et pourquoi est-elle en sang ?

Mohamed soufla et dit :

- Tes parents et ta soeur sont morts au bombardement ce matin.

Voilà. C'était vite mais il fallait qu'il lui dise. Nouh resta figer et frappa ses mains sur sa tête répétitivement comme si il devenait fou.

- Non. C'est impossible. Ils ne sont pas morts. Ils sont vivants. Je vais les chercher.

Mohamed prit les mains de Nouh mais le petit hurla de haine et soudain, pleura.

- Mon fils ! S'il te plaît ! Calme-toi !

- Je suis orphelin maintenant ! Je n'ai plus rien ! C'est votre faute ! Vous m'avez ramené ici alors que mon père ne voulait pas ! Je devais mourir avec eux !

Il descendit du genou de son oncle et frappa sa tête contre le mur. Samantha courut pour le prendre et l'arrêter.

- Noah ! Arrête ! Ca suffit ! Arrête de faire ça !

Le bonheur existe toujours !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant