1. La famille d'abord.

64 2 7
                                    

Il est tard,  Fatima s'apprêta à mettre au lit ses enfants.

- (en arabe) Yemma, peux-tu s'il te plaît nous raconter une histoire ? Dit Nouh.

- Non Nouh, il est tard et tu dois te réveiller tôt pour aider ton père, répondit-elle.

- Allez yemma , une seule histoire s'il te plaît !

- D'accord mais ensuite tu vas dormir !

Nouh sauta de joie et s'allongea confortablement pour écouter l'histoire de sa mère.  Elle commença donc à raconter le récit de "Mahboul le sage" :

" Il était une fois un jeune homme qui rendait service à tout le monde.

Il disait toujours d'accord, mais jamais non.
On se moquait de lui, on disait qu'il était simplet, Mahboul.
Un matin, il trouva une amande...
Il demanda alors à sa voisine :
-'Afak, s'il te plait, veux-tu me griller cette amande ?
-Louza wahda ? Une seule amande ? Wakha, d'accord "

Elle continua son histoire jusqu'à que Nouh et Meriem dormirent.

Le lendemain matin, la famille Nadir prit leur petit déjeuner. Abdelkarim se leva et dit : "Nouh, viens mon fils ! Il est temps de travailler ! Tu es un homme maintenant !"

- Oui baba, j'arrive tout de suite, dit-il avec la bouche couverte de miel.

- Essuie d'abord ta bouche et vient avec moi.

Ces deux derniers commencèrent donc à travailler comme d'habitude. C'est le quotidien, ils arrosèrent les plantes malgré le manque d'outil mais ils firent de leur mieux.

- Tu vois ça mon fils, c'est le cadeau de Dieu ! Il nous a donné ça pour vivre ! N'oublie pas de le remercier !

Ils vendirent ensuite au marché leur récolte et utilisèrent le reste pour manger un bon tajine.

Au couché du soleil, Nouh et son père retournèrent chez eux pour prier et ensuite manger. Après le dîner, quelqu'un frappa violemment la porte. Nouh et Meriem sursautèrent et s'agrippèrent à la robe de leur mère en tremblant de peur.

- Abdelkarim, qui a-t-il ? Pourquoi trembles-tu ? Tu es tout pâle, dit Fatima avec inquiétude.

- C'est...ce sont les hommes de main du cheikh local...

La porte frappa à nouveau mais avec plus de violence.

- Nouh ! Meriem ! Retournez dans votre chambre et fermez la porte, dit la mère.

- Mais yemm...

- J'AI DIT RETOURNE DANS TA CHAMBRE !!!!

Nouh et Meriem partirent en courant dans leur chambre sous l'ordre de leur mère.

- Me dit pas que tu en dois encore Abdelkarim...

- Je suis désolé Fatima, mais je ne leur ai pas rendu le reste.

- Tu te fous de moi ? Et comment va-t-on faire avec nos enfants si ils apprennent que leur père est mort ? Que vais-je dire ? Que tu es mort car tu étais endetté et tu n'avais pas donner le reste de ta dette à ces weld el kelb (fils de chien) !

La porte frappa de nouveau et un homme crie derrière celle-ci " ABDELKARIM OUVRE LA PORTE OU ON TE LA DEFONCE!!!". En effet, Abdelkarim doit de l'argent à un cheikh à cause qu'il n'avait pas assez d'argent pour s'installer dans la campagne. Alors, le cheikh lui prêta de l'argent. Une grande somme pour l'aider mais il devra ensuite le rembourser après les moissons. Malheureusement, il n'a jamais arrivé à amasser cette somme.

- Je ne vais pas mourir, réponds Abdelkarim et décide enfin à ouvrir la porte.

Des hommes. Des hommes avec des armes.

Le bonheur existe toujours !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant