Hier, retour au bercail après des mois loin de mes amis du « monde extérieur ». C'est comme ça que j'appelle le monde en dehors de la fac. Je m'efforce de dresser une bulle, un mur invisible, entre ces deux mondes, afin de me laisser la chance d'apaiser mon esprit dès lors que je quitte l'enceinte de la fac.
Ici, à des centaines de kilomètres de mon université, à Paris, je me suis senti•e renaître.
Hier, petit déjeuner rapide, je rejoins un ami du lycée au restaurant, à côté du Palais de Justice, je suis émerveillé•e par la Sainte Chapelle et la Cour de Cassation. Il a réservé, nous nous installons dans ce petit restaurant visiblement réputé sous ses airs de brasserie cheap. Un excellent moment, nous mangeons bien, mes autres amis nous attendent dehors.
Nous sortons, nous les rejoignons, et là commence la grande aventure.
Paris, cette ville aux couleurs et aux profils si différents. Hier, j'ai vu une face de Paris que je n'avais jamais vue. Nous avons bu un verre tous les 6 dans une brasserie, avons fumé quelques cigarettes pour les fumeurs d'entre nous, et sommes partis pour aller manger au McDo, certains n'avaient pas pu déjeuner. Arrivés au fast-food, nous n'étions plus que 4, deux étaient rentrés chez eux. En sortant de ce même fast-food, nous étions 3. Une avait un train à prendre et beaucoup de temps de transport.
Hier, ce que nous avons ri. Nous sommes allés ensuite au 59 Rivoli. Quelle rue magnifique, où les styles sont tellement différents, Paris avec un immense P et toute sa diversité. Des danseurs de rue, des jeunes filles magnifiquement maquillées, un couple gay qui se tenait la main tendrement... Je n'avais jamais eu l'occasion de réaliser à quel point Paris était vivant et respirait la liberté. À quel point le cœur de cette ville, caché sous la Tour Eiffel, battait fort, avec une puissance indescriptible mais magnifique à la fois, et sans jamais s'arrêter. Nous sommes allés au 59 Rivoli, un bâtiment à l'entrée gratuite, où les artistes peuvent exposer leur art, quel qu'il soit (surtout visuel, ceci dit), et aux murs entièrement peints à l'intérieur. Une expérience unique. Des artistes aussi différents les uns que les autres. Cette femme qui dessinait dans des couleurs vives et des formes enfantines des vulves et des pénis, mais qui parvenait tout de même à en faire un art particulier et plaisant (mis à part la suspension de pénis dans le passage que j'ai tant bien que mal essayé d'éviter). Cet homme qui avait un art semblable à du Street Art, du noir et blanc, un style un peu BDesque très plaisant à l'œil, qui vendait des originaux quand nous sommes arrivés.
Hier, j'ai passé l'une des plus belles journées de ma vie depuis un bail. J'ai ri, je me suis amusé•e, je suis rentré•e à pieds sous un petit crachat non déplaisant.
Oh Paris, si tu savais comme je pourrais te lire du Apollinaire jusqu'à ce que l'épuisement m'emporte, comme je pourrais chanter ta beauté et ton caractère jusqu'au petit matin. Une journée entre amis, dans Paris, Rue de Rivoli. Nous avons ri, raconté nos histoires, rattrapé le temps perdu.
Oh Paris, merci pour aujourd'hui, ou plutôt hier.
