Renaissance

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Neil fut réveillé par la lumière éblouissante du jour provenant de sa fenêtre entre ouverte.

La douleur s'était dissipée et seul lui restait des courbatures, résultat de sa nuit passée sur le carrelage glacial de la salle de bain.

Heureusement, c'était les vacances scolaires, il n'aurait donc pas à affronter les éternels bousculades et provocations de ses camarades de classe.

Il se leva péniblement et pencha la tête sur le côté, jetant un œil sur son dos meurtris.

Les deux gros boutons blancs avaient encore grossis et avaient dépassés la taille d'un œuf. Ils semblaient tendus au point d'exploser.

Neil enfila un t-shirt propre et descendit de sa chambre vers la cuisine. Il fut surpris de ne pas y trouver sa mère qui avait pour habitude de lui préparer son petit déjeuner avant qu'il ne soit réveillé, mais trouva un court mot sur la table de la salle à manger :

Urgence pour mon boulot.

Je rentrerais demain soir.

Bisous

Maman


Surpris qu'elle ne l'ait pas prévenue, il s'affaira tout de même à se préparer un petit déjeuner de vacances digne de ce nom afin de se remettre de cette nouvelle nuit assommante.

Il passa le reste de la journée à s'occuper comme n'importe quel ado de son âge : SMS, snapchat, facebook, télé, X-box.

Vers dix-neuf heures, n'ayant pas déjeuné pour rester efficace et ne pas perdre de temps, il commença tout de même à avoir faim et décida donc d'aller manger une énorme platrée de pâtes vautré sur son lit. Et resta à contempler le coucher de soleil sur Central Park pendant deux bonnes heures contemplant le ciel bleu immaculé virer au orange puis au bleu sombre nocturne.

Soudain un puissant crissement de pneu et un violent coup de klaxon retenti le faisant se redresser brusquement. Il sentit alors monter une forte de douleur en haut de son dos.

« Pffff... Et c'est reparti... »

Il se leva et senti alors un mince filet de sang couler de son omoplate droite bientôt suivi du bruit fait par deux gouttes fines tombant sur la moquette et troublant le calme absolue de son appartement désert, ne laissant comme traces de leur passage que deux petites taches sombres sur la moquette bleue, bientôt suivies par une autre.

Chancelant sur ses jambes, tremblant tel un jeune arbre dans une bourrasque, il parvint a se rendre jusque dans le couloir, torse nu pour ne pas salir encore un nouveau t-shirt mais une sensation de profonde déchirure le jeta au sol dans un hurlement de douleur. Deux crevasses s'étaient ouvertes dans son dos, deux gouffres, deux abîmes, lui provoquant une douleur insoutenable. Par reflexe il tenta de se protéger de ses mains tremblantes mais son mal de venait pas de l'extérieur.

Cette fois c'était décider, il allait prévenir sa mère et appeler et médecin.

Il tenta de se relever mais ses jambes, trop faibles pour supporter son poids, cédèrent et durant sa chute qui lui parut durer une éternité, sa tête heurta violemment le coin de la table basse et il perdit connaissance.

Lorsqu'il se réveilla, il avait la tête lourde, à tel point qu'il fut presque surpris de pouvoir la soulever, non sans difficulté.

Il se releva, chancelant, tremblant, manqua de perdre de nouveau l'équilibre mais cette fois il tint bon.

Il était debout, seul, face au grand miroir couvrant le mur du couloir, dans lequel on pouvait voir un grand jeune homme au cheveux d'un brun sombre presque noir, d'une quinzaine d'années, aux yeux d'un vert profond où l'on aurait put se noyer. Sur son torse, nu, se dessinaient huit abdominaux renforcés par des séances de musculation intense ces dernières années.

En haut de son front, une trace de sang séché, résultat de sa violente chute de la veille.

Alors qu'il se trouvait de profil, prêt à aller se rincer le visage, il fut attiré par un mouvement furtif derrière lui.

Il se retourna. Rien. Il pivota face au miroir puis se mis lentement de profil à nouveau et c'est alors qu'il les vit.

Les deux grosses excroissances qui occupaient sont dos depuis plusieurs semaines avaient disparues.

A leur place se trouvaient deux petites ailes d'environ cinq centimètres, couvertes d'un mince duvet blanc perlé de taches de sang, dont son dos était également couvert.

Après une douche d'une heure et demie, Neil retourna devant le miroir afin de mieux observer ces minuscules membres qui avaient beau le terrifier, le fascinaient de plus en plus et piquaient sa curiosité au plus haut point.

Il parvint à les faire remuer. Toutefois, à son grand désespoir, il ne parvint pas à s'arracher du sol, ne sentant même pas qu'il était soulevé légèrement. Elles étaient totalement inutiles et même handicapantes car il ne cessait de les cogner contre les murs, statues et autres objets.

La nuit venue Neil monta se coucher, il réalisa alors à quel point cela lui était a présent inconfortables et des centaines de questions lui vinrent alors à l'esprit :

« Pourquoi moi ? Est-ce que je dois le dire aux parents ? Nan. Nan surtout pas, je dois garder ça pour moi je ne peux pas leur dire. Mais comment je vais les cacher ? J'étais déjà mal vu au lycée... si jamais ils apprennent ca je suis foutu. Peut être que maman pourrait m'aider ? Nan, il a fallu que ça tombe pile le jour ou elle part. »

archangeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant