┌─────────────────┐ -ˋˏ chapitre premier ˎˊ- └─────────────────┘ « and like the moon, we must go through phases of emptiness to feel full again. »
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Qui pourrait croire qu'un simple nombre régit sa vie.
Certains trouveront ça triste. Il trouve ça tordant : donner l'impression de savoir parfaitement où il pose ses boots et dans quelle direction pour mieux bobillonner comme un gosse de six piges et six dents.
S'il n'avait pas cette pseudo assurance, ce filet de sauvetage avant de se lancer et de faire le grand saut, le premier pas, de pousser le premier cri.. Il ne pourrait pas espérer rester stoïque et impassible comme il avait pris l'habitude de l'être depuis une blinde de temps.
Un soupir, puis deux.
Son écouteur déconne un peu, il grésille comme Denki le jour où il a essayé de recharger son tel avec son patronus. Son bruit blanc, agaçant, n'est pas des plus agréables. Il ne fait qu'aggraver la migraine du protagoniste.
Il finit par les retirer avec une grimace de dégoût : se taper les bruits parasites des autres passagers ne l'enchante guère. La mysophonie, c'est poétique, et tout aussi merdique. Un déglutissement peut le mettre dans une colère noire, sans aucune explication si ce n'est qu'il se dit être un putain d'atteint mental, mais d'un trouble dit « discret » alors on ferme sa gueule et on sourit.
Un claquement sec de journal lui fait lever discrètement les yeux vers son vis-à-vis : un vieux monsieur à lunettes, traînant un certain embonpoint camisolé de force dans une salopette prête à exploser. Absorbé par sa lecture du Time, il ne remarque pas le regard insistant du plus jeune. En gros titre des nouvelles de l'assassinat violent d'une famille de Leeds.. Un accident naturel, évidemment. Une explosion de gaz, ou un glissement de terrain. Le ministère de la Magie en a beaucoup en stock.
Ses mâchoires se serrèrent instinctivement en pensant à cette pauvre famille innocente servant de message sanglant aux mangemorts rebels qui n'avaient pas lâché l'affaire. Quand est-ce que les autorités finiront de jouer au statues de cires pour enfin agir face à la situation plus qu'alarmante ? Ça avait le don de la mettre en rogne.
Par habitude, il effleura les chiffres incurvés dans son poignet ; avant de se rendre compte de la gourde, le nombre s'était déjà à moitié effacé. Mécaniquement, il sortit de sa poche un stylo pour repasser sur les lignes baveuses.
— Qu'est-ce que tu fais ? La voix curieuse près de son oreille ne lui arrache qu'un soupir. Si le rembrunit avait de nombreux défauts, celui de se faire surprendre aisément n'en faisait pas parti.
— C'est tes oignons peut-être ? Grommela Bakugou en lâchant son stylo pour enfoncer la preuve de son péché dans sa poche. Contre l'avis de son stalkeur qui se laissa le droit de râler.
— Eh, pas besoin d'être si agressif.. S'il savait. C'est des chiffres gravoboi, c'est ça ?
L'intéressé tourna un regard dubitatif vers l'étranger, un peu trop intrusif d'ailleurs, ce serait cool qu'il recule de quelques fesses parce que c'est sur son torse qu'il venait prendre ses aises...
— Si je te réponds tu me laisses tranquille et tu t'expatries de mon espace vitale ?
Comme seule réponse, le roux acquiesça en le regardant des étincelles au fond des pupilles. Manifestement, notre personnage principal l'intrigue, et celui-ci ne sait d'ailleurs pas du tout comment le prendre.
— T'as raison, c'est un chiffre gravoboi. Celui de hum.. L'adolescent se gratta la gorge un peu gêné, qu'est-ce qu'il lui prenait de livrer ça à une tiers personne ? Au fond il ne risquait rien : ce serait une rencontre de plus qui se perdraient dans les tréfonds de sa mémoire, gardant ses couleurs de « vieille époque » sans plus, ni moins. Celui de l'amour, pour rencontrer son âme-sœur. Mais ne va pas t'imaginer que je suis fleur bleue, hein, ou adepte de ces trucs gnangnans à la mords-moi-le-noeud. C'est juste une tradition.
Le platine s'enfonçait vachement là pour un gars qui voulait juste regarder le paysage du tram. Mais, pensa-t-il, le rouge mettait mal à l'aise à le fixer avec ses grands yeux, donnant l'impression que son âme était aspirée. Et il apprécierait qu'elle reste bien au chaud où qu'elle soit tant que c'est en lui.
— Je peux ? Coupa court l'extracteur d'âme. Sans attendre sa réponse, il plongea la main dans sa poche pour en sortir son stylo.
Les sourcils froncés, face à lui, Bakugou essayait de comprendre pourquoi il prenait comme lubie de tracer exactement les mêmes nombres sur son poignet.. sur le sien, avec beaucoup moins de talent par contre. Son 4 était quand même sacrément bancale, on aurait dit le Choixpeau après un pressing.
— Mais encore ? Pourquoi ?
L'inconnu haussa les épaule et se mit à fixer l'intérieur de son poignet comme un gamin devant un stand de sucettes. Ça avait l'air de lui plaire vu comment il chuchotait des mots d'amour à son petit bout de peau.
Laissant tomber cette étrange rencontre, le sorcier décida de s'en désintéresser et de le laisser à son auto-accouplement pour se relaxer devant le flou du paysage, avant d'être déranger par un léger tapotement sur son épaule.
— Moi aussi, je veux bien rencontrer ma moitié. Lui fit l'étranger en plongeant ses deux grands yeux écarlates dans les siens.
Le blond eut une étrange pensée, qui lui serra les boyaux, il venait de faire la découverte d'une nouvelle teinte écarlate.. et trouva ça fichtrement beau.
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🎼 « i met sarah in a bathroom » - awfultune (mood chill rock) ou 🎼 « funeral » - phoebe bridgers (mood chill sad)
à suivre. prenez soin de vous, j'espère que ça vous a plu.
