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Je ne ferma pas l'œil de la nuit. Il faisait calme. Tout le monde dormait péniblement dans la petite tour où nous étions installés. Il faisait bon dans cette pièce. Ni chaud, ni froid. Dans les autres dortoirs les enfants dormaient aussi. On entendait leurs ronflements. Aux alentours des deux heures du matin, Mégane se réveilla. Elle me « réveilla » et me dit:
Léa, je dois aller aux toilettes.
-Alors vas-y, lui répondis-je
-Mais j'ai peur! Viens avec moi!
-J'arrive. Mais je dois réveiller Anatole on ne le laisse pas tout seul!
-Ok mais dépêches-toi. »
Je partis près du lit à baldaquin, me baissa, et le réveilla tout doucement. Une fois réveillé, nous  partions vers le couloir principal. Une fois dans ce dernier, je m'arrêta subitement et demanda à ma sœur:
-« Mais.... Euh.... Tu sais où sont les toilettes?
-Pas tout à fait en faite, me répondit-elle »
Comment avait-elle pu oublier ce détail! Tout d'un coup je réalisa! Mais oui! Hier, en arrivant à l'orphelinat j'étais partie au toilette! Ils sont dans le hall! Je préviens donc ma sœur:
Mégane, en arrivant ici tu te souviens je suis allée aux toilettes?
-À mais oui c'est vrai! Du coup tu sais où ils sont c'est ça? Me questionna t-elle.
-Normalement oui... au niveau du hall troisième porte à droite.
-Allons-y alors, ça presse! »
Nous courions donc à travers les longs et étroits couloirs. Après avoir tourné une fois à gauche, une autre à droite, deux fois à gauche, on s'arrêta enfin pour reprendre notre souffle. On se trouvait dans un endroit totalement inconnu. Mince ça ne doit pas être par la. On rebroussa chemin: deux fois à droite, une fois à gauche puis pour finir une autre à droite. Nous devrions nous retrouver face au dortoir... mais non! Un autre endroit inconnu...ceci était vraiment étrange... Mais pour être encore plus étrange, j'ai eu la malencontreuse idée de me retourner. Derrière nous, où devait se trouver le couloir que nous venions de traverser, se trouvait une vielle porte poussiéreuse en bois de chêne. Je failli sursauter, pile au moment où je voulais me retourner pour regarder Mégane et Anatole qui ne comprenait rien. Ce qu'il se passait en les regardants était encore plus bizarre que l'histoire de la porte. Car à la place du dortoir, le cabinet des toilettes s'était dressé. Je fis un bond en arrière et me cogna contre quelque chose. N'osant pas me retourner pour que la vieille porte ne disparaisse pas, j'avança tout de même vers les toilettes. (Car maintenant qu'on les avait trouvés, je voulais me dépêcher pour regagner le dortoir au plus vite et m'endormir comme si tout cela n'était qu'un vieux cauchemar).J'ouvris donc la porte où une pancarte se dressait inscrivant le mot : toilette. Mégane et Anatole étaient sur mes talons aussi stupéfait que moi, ne comprenant pas réellement ce qu'il se passait. La pièce où nous nous trouvions après avoir refermé la porte derrière nous, n'était qu'une pièce de toilette basique. Ma sœur entra dans une cabine, pendant que moi et Anatole l'attendait près des lavabos. Soudainement, mon frère parti dans une cabine pour se cacher. (Il voulait jouer à cache-cache en pleine nuit...) Malheureusement, je dû être obligé de lui courir après car je voulais qu'il reste près de moi. Environ deux minutes plus tard, j'entendis ma sœur hurler :
«– Léa, Anatole où êtes-vous ? Ce n'est vraiment pas drôle; pas en pleine nuit en tout cas.
–Mais nous n'avons pas bougé enfin en tout cas nous sommes retournés au point de départ où es-tu ?
–Je viens de sortir de la cabine et je me retrouve dans un endroit toute seule où il y a une seule ampoule qui grésille! »
Mais qu'est-ce qui est en train de se passer?! En regardant de plus près la cabine où ma sœur est entrée, il y a en effet un mur en brique qui sépare sa cabine et la pièce où nous nous trouvions. Jusqu'alors, cela ne me paraissait pas bizarre car ce mur était en effet là dès que nous sommes arrivés mais il s'est comme « décalé » d'une cabine à une autre. En quelque sorte, un mur avait poussé entre ma sœur et mon frère et moi ce qui nous empêchait de pouvoir la rejoindre par quelconque endroit. Dans tous les cas il ne fallait pas que nous regardions la porte, sinon ma sœur resterait introuvable à jamais car la pièce aurait complètement disparu. Je senti de la sueur qui me tombait sur le front, je commençais à avoir la même peur que la peur que j'avais eu dans la grotte, la veille.

Cela faisait environ une bonne heure que nous étions sortis de la tour et une bonne dizaine de minutes que nous attendions devant le mur pour trouver une solution. Je me résida au final à repartir car malgré mes souhaits, le mur ne bougera sans doute pas et rien ne sert de rester planté de cette façon là. Espérons juste que je retrouve le chemin de départ...

Je n'en pouvais plus! Marcher toute la nuit était très fatiguant! Et si pour moi, c'était affreux alors qu'en était-il pour mon frère?

Nous n'avions pas eu besoin de plus marcher que nous entendions déjà les pas de la directrice de l'établissement. Le soleil frappait les carreaux du couloir ce qui nous laissa la possibilité de voir un peu plus que le bout de nos pieds. Nous arrivions a percevoir un escalier qui descendait. Nous le prenions donc et arrivions dans le hall d'entrée au niveau de la salle à manger pile au moment ou les cuisiniers installaient le petit déjeuner sur les grandes tables en bois polis. Quelques minutes plus tard, la directrice, Miriam, arriva avec les autres orphelins. Elle fût très surprise de me voir avec mon frère déjà assis à table. Après avoir placé les autres orphelins sur les bancs, elle s'approcha de nous l'air furieuse. Elle me dit de la suivre et de laisser mon frère manger à table avec les autres. Elle m'emmena dans le petit salon et me dit d'une voix très effrayante:
« Que faites-vous déjà à table?
-Nous n'avions pas pu dormir de la nuit et après nous sommes descendu car nous avions vu l'escalier... répondis-je.
-Et pourquoi n'avez vous pas pu dormir de la nuit?! »
Je lui expliqua donc toute les mésaventures de cette nuit: avec les toilettes, la disparition subite de Mégane et tout le reste. 
Elle me regarda, toujours avec son air furax mais aussi avec une certaine peur comme si elle tentait de cacher quelque chose, avant de dire:
-« Il est interdit de sortir de votre chambre pendant la nuit!, et le matin, c'est nous qui venons vous dire que vous pouvez sortir!
-Oui madame Miriam, je suis désolée...
-Retourne à table avec les autres à présent.
-Oui... mais juste une question...
-Oui?
-Où est ma sœur du coup? 
-Je monte la chercher mais toi, tu restes avec les autres! »
Je repartie donc dans la salle à manger et mangea que quelques céréales et une pomme avant de sortir discrètement de table. De toute manière Anatole s'était fait des copains et il était dans la salle de jeux avec eux, et puis je ne pouvais pas rester sans réponse. Où est ma sœur? MEGANE OU ES-TU?

Péripéties / Mégane où es-tu?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant