Chapitre 2

63 2 0
                                    

1/1/22

Je suis réveillée par les rayons du soleil qui éclairent la pénombre de ma chambre. Je m'étire longuement et sors sans grande conviction de mon lit. Mes parents sont dans le salon. Je les entends discuter lorsque je passe à leur hauteur puis leur bruit se dissipe à mesure que je m'approche de la cuisine. Bel exemple de l'effet Doppler dans la vie réelle. J'ai l'impression d'avoir été desséchée de toute eau de mon corps donc je m'en sers un grand verre que je bois d'un coup sec. Il faut bien qu'il y ait des inconvénients à l'utilisation récréative du cannabis. J'attrape un fruit et rejoins le salon.

- Tu as bien dormi ma puce ? Me lance ma mère et je hoche de la tête en signe d'acquiescement.

- On part d'ici une heure pour aller voir ta sœur. Elle nous prépare à manger, m'informe mon père.

- On est sûrs que ce sera comestible ? Rétorqué-je avec mon grand humour. Mes parents sont un bon public donc ils ont rigolé.

Après avoir fini de petit-déjeuner en regardant un programme très enrichissant, à savoir Garfield (oui, le dessin animé), je retourne dans ma chambre et récupère mon téléphone. Je constate que j'ai oublié de le mettre à charger hier soir. Encore un aléa du cannabis. Il a bon dos le cannabis. Je joue cette carte à chaque fois que j'ai besoin de me justifier.

@hottienamedrory

J'ai oublié de charger mon tel hier, oups

Je pars chez ma sœur d'ici une heure

Je rentrerai en fin de journée

On s'appelle à ce moment ?

Parfait

J'aurais décuvé

Ou pas

Vu

Je file à la douche et finis la matinée très simplement, dans mes pensées. Le trajet en voiture a duré 20 minutes, ça m'a donné le temps de réfléchir au sens de la vie et d'y trouver une réponse. Absolument pas. Ma mère racontait ses péripéties au travail. Elle est médecin urgentiste donc autant vous dire qu'elle a souvent des anecdotes qui nous font marrer. J'écoutais que d'une seule oreille. J'avais les yeux rivés sur la route. Tout ce que je voyais était une distraction : un panneau avec le kilométrage mène à une Adaïa qui essaie de compter le trajet km par km par exemple. Un camion de produits chimiques mène à une recherche Google de la marque productrice, puis une recherche GPS pour déterminer le site le plus proche afin de savoir si le camion s'y rend ou en part, puis finalement essayer de deviner quel produit pourrait être transporté. C'est con car je n'aurais jamais la réponse. Mais c'était ma manière de fonctionner. Ou plutôt, ma manière de divaguer.

Arrivés chez ma sœur, Cassandre, je retrouve enfin mon (unique) neveu préféré, Zeke. Cassandre a 10 ans de plus que moi, elle fêtera ses 26 ans bientôt. J'aime passer du temps avec elle et son fils. Cela fait partie des rares moments où j'ai l'impression d'être bien présente et ancrée dans la réalité. Le cerveau des enfants me fascine. Par certains côtés, je trouve qu'il ressemble au mien. Je passe une très bonne journée à rien faire mais faire beaucoup à la fois. Notamment à cause de Zeke. Ce gamin est une boule d'énergie. Il m'épuise physiquement mais me canalise mentalement. C'est très contradictoire. Mais n'est-ce pas le cas de tout amour ? Le temps défile très rapidement et il est déjà l'heure de repartir. J'ai un léger pincement au cœur, comme d'habitude, mais dans ces moments, je suis heureuse d'avoir déménagé car je sais que je les reverrai très vite et le pincement s'en va.

En rentrant, je me dirige directement vers ma chambre pour retrouver mon précieux. Mon téléphone. J'appelle directement Rory en vidéo. La ligne sonne trois fois puis il décroche.

- Yo !

- Hey man ! Alors ? Cette soirée de réveillon ? Demandé-je directement. L'alcool a finalement quitté ton corps ?

- J'ai l'impression mais je ne m'avancerai pas sur la réponse car j'ai tellement bu hier que j'ai peur d'avoir contracté une cirrhose rien qu'à cause de cette soirée. Je ris. Ce qui est sûr c'est qu'il ne fera pas des études de médecine. Il est quelle heure chez toi déjà ? Demande-t-il.

- Toujours pareil ! Une heure de moins que chez toi.

- J'ai toujours su que l'Arizona avait de l'avance sur la Californie. Je réglerai correctement mes rétroviseurs à l'avenir pour pouvoir te voir dedans, blague-t-il avec un sourire en coin. Je lève les yeux au ciel. Comme si un jour j'allais être dans ses rétroviseurs. Je serai à jamais sur son siège passager. Il fait encore jour chez toi alors ? Ajoute-t-il.

Je tourne la tête vers la fenêtre pour vérifier et réponds :

- Yep. Attends je te montre !

J'ouvre la fenêtre et passe mes jambes au-dessus de l'appui. Mes pieds touchent quasiment le sol. J'inverse le sens de la caméra afin qu'il puisse admirer la vue plus que quelconque. Du gazon, une haie végétale et le ciel aux couleurs bleutées.

- Le ciel commence à s'assombrir mais ce n'est toujours pas la nuit !

- Sympa la vue. A deux doigts de la villa sur la mer. Il rigole à sa propre blague. Je retourne le sens de la caméra et lui fais mon plus beau doigt d'honneur.

- Le paysage est plus sympa quand je suis dessus ! Dit d'une manière assez forte une voix au loin. Une voix que je reconnais. Et pas si loin que ça.

Une tête apparaît soudainement au-dessus de la haie. Sa tête. Je reste scotchée une demi-seconde. J'aurais pu me l'imaginer de milles façons différentes et mon imagination n'aurait jamais créé quelqu'un d'aussi... beau ? C'est faible comme qualificatif. Il a un visage d'une symétrie sans pareille. Le teint bronzé qui sent les vacances. Les cheveux noirs. Les yeux qui te transpercent l'âme. Rien à dire de négatif sur le physique.

- Yo... Aïda ?

Par contre, il y a des choses négatives à dire sur d'autres aspects. Rory est en fou rire à l'autre bout de la ligne.

- Presque. Adaïa. Je le corrige en sortant encore une fois mon plus beau faux sourire.

Je modifie le sens de la caméra et fais les présentations rapidement :

- Rory, mon meilleur ami. Paxton, mon voisin. Paxton, Rory. Rory, Paxton.

Je garde un œil sur mon téléphone pour voir la mâchoire de Rory tomber. Ses yeux s'écarquillent. Il mime un malaise et fait un éventail avec ses mains.

- Je vous ai entendu depuis mon garage. Je me demandais à qui tu parlais, me lance Paxton. Il me décroche un sourire qui pourrait faire fondre toutes les banquises sur Terre. Je te laisse, à plus ! Et il repart comme hier soir... aussi vite qu'il n'est arrivé.

- Da(aaaaaaa)mn. Mais ce mec sort tout droit d'une série. Comment tu le connais ?

- Je ne le connais pas. C'est mon voisin.

- Mes voisins ne connaissent pas mon prénom Ad.

- Il m'a appelé Aïda. Je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il connaisse mon prénom. On rigole. Je l'ai croisé hier soir pendant que je fumais devant la maison. On s'est juste échangé nos prénoms rapidement.

- A mon humble avis, tu serais gagnante d'échanger plus que ton prénom avec monsieur. Je lève les yeux au ciel.

- Je ne vois pas en chaque être humain un objet sexuel, moi. Contrairement à certains. A son tour de lever les yeux au ciel.

- T'es une rabat-joie.

- Et toi un petit con. Mais on s'aime quand même. Je fais un cœur avec mes deux mains. 


###### Lâchez un petit vote si ça vous plaît et/ou mettez un petit commentaire sur ce que vous pensez qu'il faudrait améliorer. A+ les ptits potes.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Mar 05, 2022 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Le garçon de la maison d'à-côtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant