Chapitre 13 : Prévisualisation

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Le samedi suivant.

Aurore poussa un soupir. Un déjeuner sans problème, c'était trop demander ? L'alarme akuma résonnait dans toute la ville, assourdissante. Elle avait vu ses parents se raidir au premier son, ils lui avaient demandé de faire attention à elle et avaient filé dans le sous-sol.

Le manoir était agencé de telle manière que chacun avait son repère, son coin, depuis avant même que Farfalla ne devienne vraiment dangereuse, avant que Mothus ne renonce entièrement.

Courant vers sa chambre, Aurore se terra près de son lit. Elle réfléchissait à toute vitesse, les précédentes akumatisations défilant dans son esprit. Farfalla était une tacticienne, mais certains traits revenaient toujours...

« Hydriss, transforme-moi ! »

Les plans continuaient de défiler dans son esprit, mais il n'y avait jamais de faille propre, caractéristique, ils gagnaient mais ne sauraient jamais comment la défaire.

Depuis le jour de l'éclairage de la Tour Eiffel, il y avait eu de plus en plus souvent des attaques, presque une par jour, tout le monde se faisait akumatiser.

Aurore avait eu à combattre chacun des ses amis, et même les camarades qui ne faisaient pas partie de son cercle. Sauf Andromeda, qui luttait pour ne jamais laisser les émotions l'emporter, sûre de ne pas pouvoir compter sur son lien de parenté.

Aqualta contemplait la ville, perchée sur les toits, tentant de chasser l'angoisse de devoir combattre encore quelqu'un qu'elle connaissait.

Au loin, elle aperçut ses partenaires de combat, qui semblaient danser autour d'une étrange forme lumineuse, qui paraissait deviner les coups.

Elle s'approcha et tituba. Il lui semblait reconnaître qui se trouvait sous le masque lumineux, mais elle n'était pas sûre.

S'élançant dans le combat, elle s'aperçût rapidement que les coups étaient parés avant d'être lancés, les armes ne servaient qu'à se défendre difficilement contre la prévision de l'adversaire.

« Aqualta, tu sais que je vois tout, tu le sais, pourquoi t'épuises-tu ? Rends-moi service, aide-moi, rends-toi...

— Quoi, s'étrangla l'héroïne, plantant violemment son trident dans le sol, comment... ?! Raaaah ! Elle a osé, je vais... Je vais lui faire payer ! »

Sous les yeux ébahis des adultes, elle commença à se battre avec fureur, enchaînant les coups, les esquives, les feintes, les attaques.

Mais son adversaire parait chaque coup, répondait à chaque attaque, feintait avec autant d'efficacité.

Le combat à mains nues qui s'était engagé ressemblait à une lutte des filles contre elles-mêmes plutôt que contre l'autre, comme si elles retenaient un désir manifeste de se battre jusqu'à la défaite complète de l'autre.

Au bout d'un temps extrêmement long, pourtant, Aqualta recula d'un pas et leva les mains, signalant la trêve.

« Andromeda, s'il te plaît, arrête. Tu ne veux pas la servir. Tu ne veux pas l'aider, tu veux l'arrêter. Tu es forte, Andromeda, tu peux lutter, ne la laisse pas t'instrumentaliser, se servir de ta colère et de la tristesse dans laquelle elle te plonge. Tu peux gagner, mais pas ainsi. Tu peux être toi-même ! Tu sais bien que notre famille ne nous définit pas, alors sois qui tu veux être, pas son esclave.

— Si je gagne, elle reviendra, tout sera comme avant, ce ne sera plus la guerre...

— Tu sais bien que c'est faux. Tu sais comme elle ment, toujours, tu lui as donné toi-même son surnom, s'il te plaît Andromeda. Elle ment, elle embobine et elle piétine. Elle se fiche des autres, tous les autres, sauf ton père. Même toi, maintenant. On ne peut pas revenir à avant comme ça. Détruire le présent ne marche pas, Andro, tu le sais !

Héritiers--Fanfic MiraculousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant