Année 1271, Dol Blathanna, Fidhail
Le soleil inonde la Vallée des Fleurs de lumière, traversée d'une douce brise qui caresse les arbres et le visage de Calened. Autour de lui, de nombreux jeunes frênes, chênes et autres feuillus étendent leurs branches vers le ciel, incités par la magie elfique à grandir et à demeurer sains mais aussi à rester en dehors de la route que suit le Sage, seul chemin menant à la nouvelle capitale de Dol Blathanna, Fidhail. Autrefois, quand les Elfes dominaient le continent, de nombreuses villes étaient reliées par des portails stables et permanents, rendant inutiles l'usage de routes. Mais les temps ont changé et peu d'Aen Seidhes savent désormais comment construire de telles portes. Ceux-ci ont d'ailleurs fait un formidable travail pour recréer la vallée des fleurs elfique, telle qu'elle était avant que les humains ne dominent le monde et ne chassent les Aen Seidhes de leurs terres. Des fleurs sauvages poussent un peu partout, nombreuses et colorées, décorant la vallée à laquelle elles ont donné leur nom.
Alors qu'il atteint le sommet de la colline, Calened se surprend à emplir ses poumons de l'air frais des forets et du parfum des fleurs. Il a voyagé en de nombreux endroits du monde, du Nord au Sud, du sommet des montagnes aux profondeurs de la terre, visité des contrées étranges et inconnues au delà des mers et même les cités sous-marines des peuples océaniques. Mais aucune contrée n'égale à ses yeux la splendeur de Dol Blathanna et des rares enclaves elfiques existantes. Ici, la nature s'exprimer librement, les Elfes ont modelés leurs villes pour qu'elles épousent leur environnement. La terre est généreuse, le gibier abondant. Les forêts et les ruisseaux, beaux et sauvages, sont un écho des plus profonds désirs des Aen Seidhes, un reflet de l'âme elfique qui refuse de se soumettre. C'est comme si la vallée avait été faites pour nous, pensa en souriant le Sage, Il n'y a pas meilleur endroit pour un second départ pour les Aen Seidhes. Aucun à part... Calened secoua la tête, Non, oublie ça, oublie les. Ils s'en fichent. Et lui... tout ce qu'il veut c'est du sang et de la gloire, le reste ne signifie rien, oublie.
Depuis la colline, il aperçoit trois magnifiques lacs, ronds et réguliers, presque comme si on les avait dessinés comme ça mais il sait au contraire qu'ils sont naturels, aussi étrange que cela semble. Ceignant les lacs se trouve un ruban foncé d'aulnes et au loin, par-dessus une vaste forêt, se dessine la silhouette gris-bleu de la chaine montagneuse bordant le côté ouest du continent. En regardant sur la gauche des lacs, Calened peut deviner les pointes de palais elfiques entre trois collines, sa destination : Fidhail.
Il fronce les sourcils en apercevant ce qui fut un champ, maintenant dévoré par les bois. Contrairement aux humains, les elfes n'ont jamais développé l'agriculture, contents avec leur mode de vie de chasseur-cueilleurs. Ils n'ont jamais eu de très larges populations à nourrir à cause de leur faible fertilité et donc jamais eu à devoir produire massivement une nourriture abondante et facilement accessible. Toutes les familles chassent pour la communauté, même les nobles, et tout le monde s'assure que tout un chacun soit nourri. Mais si ce mode de vie correspond parfaitement à la philosophie de vivre des elfes, elle nécessite une terre luxuriante ou le gibier et les plantes comestibles abondent. Quand les humains s'approprièrent ces terres, les Aen Seidhes de la vallée se réfugièrent dans les hauteurs des Montagnes Bleues, plus pauvre et arides. Leur méconnaissance de l'agriculture avait alors provoqué une terrible famine. Peut-être, se dit Calened, serait-il sage d'apprendre à travailler la terre et à domestiquer les animaux ? juste au cas où... mais il sait que son idée, à l'encontre des traditions et idéaux elfiques, a peu de chance de recevoir un accueil favorable. Malgré les morts que la famine avait provoqués, les Elfes Libres des Montagnes Bleues s'étaient obstinément accrochés à leur mode de vie ancestral. En dépit de son amour pour son peuple et ses indéniables qualités, Calened reconnait volontiers que les elfes sont absurdement fiers et têtus.
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Vaer aén Birke - The Witcher
FantasiaDepuis le Débarquement, il y a 500 ans, les Races Anciennes étouffent peu à peu sous la domination humaine. Calened, le Sage Voyageur, sait que son peuple est condamné à une lente extinction sans son aide. Machinant dans l'ombre depuis des années et...