𝐋𝐚𝐬𝐭 𝐍𝐢𝐠𝐡𝐭 ↛ ᵏᵃᵏᵃˢᵃᵏᵘ

𝘾𝙝𝙖𝙥𝙞𝙩𝙧𝙚 𝟭

J'étais assise sur l'une des banquettes rouges qui faisait l'angle de la pièce d'un des night-clubs les plus cotés de tout Tokyo.

Une coupe de vin blanc à la main, je posais mes yeux clairs sur les alentours, attendant patiemment l'homme qui n'avait de cesse d'occuper mes pensées ces temps-ci.

J'étais installée près de mon mac et de ses hommes.

Ces derniers s'amusaient avec quelques prostituées du club, notamment une dont j'étais particulièrement proche, Ino.

Une grande blonde aux yeux bleus. Je n'avais pas d'avis pointé sur cette jeune femme. Tout ce que je savais, c'est qu'elle était sympathique et qu'elle avait été là pour moi durant certains moments difficiles.

Alors dans un sens, oui, je l'appréciais.

•••

Les jambes entrecroisées, du deuxième étage, je fixais au loin l'entrée du club en tapotant mes ongles manucurés contre mon verre. Il était presque 1 heure et toujours aucune tête masquée à l'horizon. Il avait sûrement dû changer d'avis.

À mon grand dam.

C'est dommage. J'aurais voulu le revoir, encore une fois, passer une nouvelle et peut-être dernière nuit avec lui.

— Tu attends quelqu'un, Sakura ?

Au son de la voix grave qui avait fendu l'air, j'avais tourné mon regard en direction de l'homme assis à ma gauche. Son bras était posé le long de mes épaules montrant à ceux qui posaient les yeux sur moi que j'étais sa propriété.

Je le scrutais quelques secondes, lui et sa carrure imposante, ses cheveux roux et ses piercings qui couvraient son visage. Puis je ne sais trop pourquoi je me suis mise à me demander : comment tout cela avait commencé, déjà, à quel moment je l'avais rencontré, lui ?

Je répondais sèchement alors qu'il resserrait son étreinte sur moi.

— Non, personne.

Ses yeux plongèrent dans les miens le temps d'un instant, comme s'il tentait de lire en moi avant qu'en buvant d'une traite son verre de scotch, il ne les reporte sur ses hommes.

Je tentais de m'éloigner de quelques centimètres de mon proxénète, mais dès que mon corps ne touchait plus le sien, il s'empressait de me serrer un peu plus fort.

J'abandonnais donc vite l'idée de me décoller de lui et installée dans le carré VIP, je continuais d'épier le reste du club à la recherche de ma convoitise telle une toxico en manque de sa drogue favorite.

Oui, c'était exactement ça : entre nous, c'était addictif.

Jamais je n'aurais pensé un jour ressentir ça, encore moins pour un client.

Mais il était différent. Et il me rendait différente.

Seulement, j'avais bien l'impression que cette fois-ci, il m'avait lâché pour de bon.

Je soufflais et reposais ma coupe sur la table basse noire matte avant de me lever.

— Où est-ce que tu vas ? Me coupa le roux en m'empoignant la main.