Cela doit bien faire 6 heures que je suis à mon bureau.
Épluchant les mêmes dossiers, les mêmes enregistrements, encore et encore à la recherche de n'importe quoi qui pourrait faire avancer mon enquête.
Mes yeux me font mal et je sens mes jambes tout engourdies mais je n'arrive pas à penser à autre chose.
J'ai bu tellement de cafés que c'est ce qui doit couler dans mes veines actuellement et mes deux neurones restants font la Danza de los Viejitos.
Miguel m'a confiée une affaire hier, et je sais qu'il ne me faudra pas bien longtemps pour la
résoudre mais je sens que quelque chose m'échappe sans que je parvienne à poser le doigt dessus.Il s'agit d'un petit con qui s'amuse à braquer des banques aux quatres coins du Mexique: Mexico, Guadalajara, Acapulco...
Ce chien s'amuse à défier les autorités depuis des mois et je compte bien mettre fin à ses petites activités.
Normalement ce genre de choses sont pour les flics mais ils sont incompétents pour la plupart et le gouvernement craint que cette affaire, déjà trop médiatisée ne sème encore plus l'agitation dans la population.
Un peuple qui a peur est un peuple incontrôlable.
Et la perte de contrôle effraie le pouvoir. C'est comme ça que ça marche.
Simplement, absolument RIEN dans les scénarios de braquage n'est identique.
La seule chose dont je suis absolument certaine est qu'il s'agit à chaque fois de la même personne.
Il a veillé à changer ses armes, voitures et ses techniques de tir mais il retire toujours la même somme d'argent: 1000 pesos, pas un de plus.
Je me suis mise à sourire, on dirait une mauvaise vanne.
Au bord de l'endormissement, j'ai continué de visionner les enregistrements des caméras de surveillance ( pour la 10 ème ou 150 éme fois je ne sais plus vraiment ) quand je me suis aperçue d'une chose, une chose qui a échappé aux autorités.
MAIS OUI !
Il entre cagoulé À CHAQUE FOIS dans la banque aux alentours de 18 heures puis prend soin de compter une par une toutes les caméras de surveillance centrales.
Il prend son temps à chaque fois.
Puis il tire dessus avec un Glock-17 en sachant précisément leurs emplacements, une balle suffit à chaque fois pour les mettre HS, aucun doute possible, il est très bien renseigné et entraîné.
Il braque ensuite les banquiers, avec un certain brio je dois bien l'avouer.
Ils sont visiblement tous arrivés au poste de police avec les mêmes symptômes : nausées, évanouissements, et ils étaient tous complètement à l'Ouest, comme s'ils se réveillaient de la cuite de leur vie.
« Je-je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé.. Nous étions dans nos bureaux respectifs quand nous avons entendu des coups de feu, on a alors suivi le protocole d'urgence.
Ça c'est passé très vite, j'ai senti une drôle d'odeur trôner dans l'air. C'était très fort et après .... Après plus rien. »Je n'ai aucun doute sur le fait qu'on leur a fait inhaler un mélange d'hydroxyzine, un gaz aux propriétés sédatives qui inhibe une partie de l'activité du cerveau, et qui dégage cette odeur singulière.
D'où l'odeur forte de dissolvant rapportée par les employés je suppose.
Cette pratique est vraiment peu courante, voire carrément dépassée, en général pour braquer, les criminels se contentent de prendre la première arme qui se trouve sur leur chemin et ils ouvrent le feu sans réfléchir.
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Venganza
ActionAprès la mort de sa mère dans des mystérieuses circonstances, Sofìa devenue enquêtrice pour les services secrets mexicains s'est jurée de tout mettre en œuvre pour retrouver les coupables et accomplir sa Venganza. Son destin croisera celui d'Isaac...