Sanitized Heart (One Piece)

|Hors-série : Zoro|

Le passé de Zoro jusqu'à sa rencontre avec Luffy.

Univers de la fiction.

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- Pourquoi tu m'regarde comme ça ? Tu m'cherches ?

Le ton de Zoro (seulement âgé de neuf ans) est méprisant. Il regarde de haut les deux racailles qu'il vient de tabasser à main nues : deux adolescents de quatorze et dix sept ans qui se croient tout permis.

- Vous êtes sur ma colline de déchets, et je ne vous ai jamais donné l'autorisation de venir squatter, grogne l'enfant, pour la millième fois de sa vie, au moins.

Pourquoi tout le monde pense qu'il est une petite chose fragile juste parce qu'il est jeune ?!

Ses cheveux ne sont pas encore colorés en vert et ils paraissent ternes ainsi, en brun. Ses yeux lancent des éclairs, si bien que ceux qui le menaçaient quelques minutes plus tôt transpirent maintenant à grosse gouttes et avalent difficilement leur salive.

- E-excuse-nous, o-on savait pas que-, bafouille celui, le front ouvert.

Bien sûr que si ils savaient. Parce que Zoro a sa réputation ici et que chaque jours il en vient toujours un, deux ou trois pour le défier. Roronoa saisit un bout de verre de sa main droite, et il leur jette à la figure, sans pitié. Les deux adolescents laissent échapper des petits cris terrifiés et détallent dans un sursaut. L'enfant crache à l'endroit où ils se tenaient avec une grimace de dégoût.

- Connards, grommelle-t-il entre ses dents.

Il les regarde partir, d'un œil mauvais.

- On t'a jamais appris à être plus poli ?

La voix qui a parlé se veut arrogante, mais elle est bien trop nasillarde pour que ce soit celle d'un adulte.

- Qui a osé dire ça ?!

Zoro fait volte face et ses yeux rencontre la silhouette d'un autre gamin de son âge, tout en haut de sa pile. Cependant, il se refroidit rapidement quand il réalise qu'il s'agit du gosse qu'il a trouvé presque mort devant la grande porte, au milieu des nouveaux déchets la veille. Il l'avait traîné jusqu'ici pour l'éloigner des charognards qui ne tarderaient pas à débarquer là-bas.

- T'es réveillé toi ? lâche-t-il en croisant les bras.

Le gosse aux cheveux blonds n'a pas d'expression particulière, il l'ignore. Mais quand il regarde avec attention les alentours et que son regard rencontre le mur qui sépare la décharge de la ville, son visage se décompose. Alors c'est ce genre d'expression qu'on a quand on a été déchus ? Quand on passe du paradis à l'enfer ?

'Il vient juste de reprendre conscience.' en conclut Roronoa.

- Tu viens de Goa, pas vrai ? demande Zoro en escaladant des meubles plein de termites pour le rejoindre.

Ses bras soulèvent facilement son poids et en un rien de temps, il rejoint le sommet.

- Oui, avoue le blond.

Toute arrogance de sa part à disparu, évaporé par la dure réalité qui s'impose à lui. Ce qui rend Roronoa plutôt satisfait.

- C'est quoi ton nom, le bleu ?

Le blond esquive son regard face à son ton intimidant.

- ... Sanji.

- Bah bienvenu avec les déchets, le bleu. Première leçon, touche pas à ma pile.

Et Zoro le pousse dans le vide.

Une expression de surprise s'affiche sur le visage du dénommé Sanji alors qu'il tombe. Sa tête percute une vielle botte, son thorax les restes d'un grillage et il roule jusqu'en bas. Son souffle est coupé et la douleur de son corps est insupportable, alors que ses muscles rencontrent toutes sortes d'objets plus ou moins pointus. Une fois à terre, l'enfant tousse, crachote et se remet de ses émotions dans la poussière. Tout ça sous le regard inquisiteur de Roronoa. Il est pathétique ainsi recroquevillé sur lui-même, faisant face comme il le peut à un acte d'une violence rare, celle qu'il n'a pas connue dans Goa. En temps qu'ange déchu, c'est cette violence qu'il lui manque pour survivre ici, parmi les démons. Mais le blond n'en a pas encore conscience. Il se redresse difficilement pour fusiller Zoro du regard.