Chapitre 2

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Le réveil est dur. Mes articulations me font mal. Je peine à bouger, toujours les yeux fermés, je remarque que je suis allongée sur quelque chose de mou. L'odeur de la moisissure est présente mais il y a autre chose, une chose que je ne connais pas mais qui sens très fort. Je n'arrive pas à bouger un seul doigt, mais avec le peu de force qu'il me reste, je parviens à ouvrir les yeux. Un de mes yeux me fait particulièrement mal et ma tête commence à tourner.

Ma vue se floute avant qu'elle ne devienne nette et que j'observe la pièce où je suis. La chambre est grande, un lit dans lequel je suis assise est face à une grande porte en bois. La maison est entretenue. Mais mes souvenirs sont tous flous, je ne me souviens absolument de rien.

Mes pieds sont attachés au lit et j'ai un scotch sur la bouche. Et heureusement, puisque ma vue percute les draps dans lesquels je suis enfouis. Et mon cœur s'accélère. Tout mon monde s'effondre. Tout. Les draps, auparavant blanc, sont gorger de rouge. Ma vue se trouble et les larmes déballes mes joues. J'halète et tremble de tout mon être. Je n'ai jamais eu aussi peur qu'aujourd'hui.

J'ai l'impression que mon cœur va sortir de sa cage tellement il bat vite. Je me redresse lentement quand je reprends le contrôle de mon corps, avant de sentir ce que je redoutais, une douleur entre mes jambes.

J'hurle. Le scotch retient mon cri, mais il me déchire de l'intérieur. Je bascule ma tête sur l'oreiller et pleure comme jamais je n'ai pleuré avant. Si l'on entendait mes cris, j'assure qu'on les entendrait de loin.

Mon ventre se serre et mes spammes sont incontrôlables.

A contre-cœur, pour me faire encore plus de mal, je me redresse et soulève la couverture. Mes yeux s'ouvrent grands quand je remarque que je suis nue, à défaut d'avoir un tee-shirt : ma chemise bleue à carreaux, et que mes jambes sont mutilées.

Je ne retiens rien de mes pleures et me laisse divaguer entre les centaines de scénarios que je me fais. Le problème est que je ne me souviens de rien, absolument de rien. Je fouille essaye de me rappeler mais je n'y arrive pas.

Je n'arrive pas à me calmer je serre tellement fort mes points que mes ongles s'enfoncent dans ma peau, j'ai peur de mourir, mon cœur n'a jamais battu aussi vite. Et je me rends compte de la pire des choses, je me suis fait violer.

Je crains énormément la suite, que tout recommence mais que cette fois, je sois pleinement consciente.

Je serre les jambes, par reflexe quand le craquement du bois parvient à mes oreilles de l'autre côté de la porte, puis des chuchotements. Mon cœur, cette fois, s'arrête et quand la porte grince, je ferme les yeux, désespérée.

- Je sais que tu ne dors pas...

La voix grave et mielleuse me dégoute, je m'accroche à ma seule pensée lucide : retrouver Nox et ma vie d'avant, ne pas faire quelque chose de stupide. Les pas dans la chambre se rapprochent, je crains qu'il ne s'en prenne à moi, encore.

- Dit-moi, tu es une bonne comédienne.

Sa voix, au paravent joueuse est désormais sérieuse, directe et malveillante. Je ne bouge pas, bien que mes tremblements trahissent mon manège.

Sans que je ne comprenne ce qu'il se passe, l'homme se place face au lit, je sens sa présence face à moi, et dans une poigne ferme et sévère, il s'empare de mes cheveux pour les lever dans sa direction.

Je cri de douleur, mais mon cri est étouffé, une nouvelle fois, par le papier sur ma bouche.

- Oh j'ai oublié de t'enlever ça, quel homme malpoli fais je. Dit-il en se penchant pour m'arracher le scotch.

WRONG WAYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant