J'en ai marre, marre de cette vie, marre de vivre comme ça, de voyager de famille d'accueil en famille d'accueil depuis que j'ai 12 ans. Je m'enferme dans la salle de bain, m'assois contre la baignoire la tête entre les genoux et ferme les yeux. Quand je relève la tête, je vois un rasoir traîné sur le lavabo. Je me lève, le prends, enlève une lame du rasoir puis je m'assois sur le bord de la baignoire. Avec ma main, je pose la pointe du rasoir sur mon avant bras gauche et appuis de plus en plus fort en le faisant glisser sur ma peau pour faire couler mon sang.
Je recommence encore et encore. Mon bras est en sang, ça a couler par terre. Quand je décide de m'arrêter, je rince mon bras sous l'eau froide puis cherche un bandage dans le placard au dessus du lavabo. Ah ça y est j'en ai trouvé un, je l'enroule autour de mon bras. Ensuite je prends une éponge qui a sur le lavabo et nettoie le sol. Vous devez vous dire : Pourquoi elle fait ça ? Ça n'arrange rien de faire ça. Elle n'a pas mal ?
Je fais ça pour en quelque sorte « me libéré, me soulagé» même si ça ne marche pas. Je sais que ça n'arrange rien de faire ça, depuis le temps que je le fais, je m'en suis rendu compte mais je continue à le faire. Et non, comme je vous l'ai dis dans la phrase précédente, je le fais depuis longtemps, très longtemps alors je ne ressens plus la douleur.
Depuis que j'ai 11 ans je le fais, oui c'est triste de se tailler les vaines à cette âge mais je n'en pouvais plus avec mon père et ma sœur qui m'ont abandonné parce que je ressemble beaucoup à ma mère et puis toutes les familles d'accueil dans lesquels je suis aller.
Je décide enfin de sortir de la salle de bain et je vais dans ma « chambre ». Je prends mon casque et écoute de la musique.
Des amies ? Je n'en ai pas, du moins, j'ai jamais le temps de m'attacher à une personne, que je change de lycée. Et faut dire que ça m'arrange.
Demain c'est mon premier jour de cours dans mon nouveau lycée. Je suis arriver cet après midi à quinze heures dans cette famille d'accueil. Et ça fait une heure que je suis là.
Sam (mon éducateur) doit être encore là, à raconter ma vie à ma nouvelle famille d'accueil. C'est un couple d'environ 40-45 ans, il on un fils, qui à 15 ans, il est fils unique. La famille Smith.
Ils ont l'air plutôt sympas. Même si je ne supporte pas les familles qui accueillent.
-Sasha ! Je vais y aller ! Me dit Sam.
-J'arrive ! Dis-je.
Je sors de la chambre pour dire au revoir à Sam. Il va me manquer...
-Sois sage ma grande. A bientôt !
-Je vais essayer. Lui Chuchotais-je à l'oreille. A bientôt !
Sam partit, me laissant seule dans cet appartement avec des gens que je ne connais pas.
-Ici, tout le monde fait le ménage. Alors aujourd'hui, ce sera toi. Me dit l'homme.
-Euh non mais vous vous prenez pour qui ? Vous croyez que je suis votre bonniche ?
-Tu va faire ce qu'on te dit et sans discuter ! Crie Monsieur Smith.
-Ça va pas la tête !
Avant que je puisse dire un mot de plus, je me retrouve par terre. J'y crois pas ! Elle m'a giflé ! Je croyais que cette famille était différente. Du moins, je l'espérais. Mais non, elle est comme les autres.
-Qu'est-ce que tu attends ? Relève-toi !
Je me relève et cours immédiatement dans ma « chambre », par chance il y a une clé dans la serrure. Je la prends et m'enferme dans cette chambre. Je range toutes mes affaires en vitesse dans ma valise. J'ouvre la fenêtre, j'avais oublier, ils habitent au 1er étage. On dirait que c'est rien quand on le dit mais en vrai c'est assez haut. Temps pis, je saute quand même, je veux me barrer d'ici. Je jette d'abord ma valise puis je saute. Quand je touche le sol, je me tors la cheville. C'est pas genre une petite entorse, non c'est pire. Ça fait atrocement mal. Je commence à partir, j'essaye de faire vite, pour pas que les Smith me remarque mais c'est difficile avec cette entorse. Je dis entorse mais en fait je sais même pas ce que j'ai. C'est pas grave, ça m'apprendra à sauter sans réfléchir.