Chapitre 8

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Le lendemain, Sakura fut exemptée d'entrainement pour aider l'hôpital de Konoha. Elle y retrouva alors son Maître, Tsunade Sama, et passa la journée à ses côtés.

- Sakura, cela fait maintenant 5 heures que nous avons commencé à travailler et je te vois toujours aussi loin dans tes pensées. Veux-tu bien m'expliquer ce qu'il se passe pour que tu sois si distraite ? lui lança l'Hokage.

- Je suis vraiment désolée Tsunade Sama, je vais faire plus attention. 

- Je ne te demande pas des excuses mais des explications. 

- C'est un peu compliqué en ce moment dans mes pensées, mais je ne veux pas étaler ma vie personnelle ici au travail, encore moins devant vous. 

- Je peux le comprendre. Mais de te murer dans ce silence ne vous aidera pas à avancer dans votre histoire. Lui qui est déjà si nonchalant, continuant sur cette voie, nous sommes partis pour attendre des années avant que quoique ce soit ne se passe. 

- Je-je vous demande pardon ?! balbutia Sakura

- J'ai beau me faire vieille, je ne suis pas dupe Sakura. J'ai bien vu les regards que vous avez échangé le soir de son anniversaire. L'amour ne trompe pas.

- Et bien il semblerait que vous vous soyez trompée, vous aussi. J'ai osé y croire, c'est vrai, mais son comportement ne me fait que douter, en plus de me faire souffrir. Bien que je garde une once d'espoir ceci-dit...

- C'est tout ce dont à quoi il faut s'accrocher, l'espoir. Sakura, si nous perdions confiance en cette flamme en nous, celle qui nous pousse à avancer, alors nous serions perdu. Aie confiance en ce que tu as vu et suis ton instinct, c'est tout ce qui compte. Je ne le connais que trop bien pour savoir qu'il ne te fuit pas sans avoir une réelle raison à ceci. 

- Justement, cette raison est peut-être bien que,...

- Cesse voir de te poser tant de questions ! Je te croyais plus intelligente que ça, je t'ai enseigné à avoir plus de jugeote ! la-coupa Tsunade. Il te suffit de faire le pas. Tu as beaucoup de courage, tu es une femme forte et pleine de talent. Il n'y a aucune raison pour que tu doutes de quoique ce soit. Alors fonce. 

- Je, je vais essayer, lui répondit-elle timidement. 

- Et tâche de faire ça au plus vite, que je récupère ma meilleure ninja médecin au top de sa forme. 

Elle avait raison, dans le fond. Il devait avoir une bonne raison de se distancer comme ceci. Et la jeune femme ne pu s'effacer de la tête le regard qu'il lui avait lancé la veille. Jamais ne l'avait-il regardé d'une telle manière, même lorsqu'elle s'était faite abandonner par son premier amour quelques années auparavant. 

La journée se passant plus rapidement qu'elle ne l'avait imaginée, elle s'était retrouvée devant l'appartement de Kakashi, ses pieds l'ayant directement entrainés dans cette direction. Elle devait savoir, comprendre. Comprendre pour avancer, comprendre pour aimer, ou comprendre pour oublier. 

Elle frappa alors à sa porte, sa main tremblotante. Il ouvrit, resta immobile quelques secondes avant de la refermer de plus belle. Mais ce fut peine perdue, Sakura avait déjà contré son mouvement et se retrouvait alors dans son entrée, la porte refermée derrière-elle.

- Je refuse que vous ne me fuyez encore, Sensei. 

- Sakura, j'ai des choses à faire là... osa-t-il lui mentir en détournant son regard sur la poignée inutilisée. 

- Mensonges. 

Surpris, il arqua ses sourcils et la regarda : 

- Mensonges ? 

- Vous ne faites que mentir. A vous, à votre équipe, et à moi. 

- Et en quoi je mens, plait-il ? 

- Vous ne considérez pas réellement ce qu'il s'est passé entre nous comme "une chose qui vous prends la tête", si ?

- C'est que, commença-t-il

- Avant de vous laissez vous exprimer, j'aimerais vous dire ceci. Vous ne pouvez nier avoir apprécié ce baiser. Je l'ai vu, je l'ai ressenti. Je-je ne sais pas réellement ce qu'il m'a pris mais, voilà, c'est fait et c'est comme ça. On ne peut effacer le passer et ...

- Mais on peut détruire un futur, le coupa-t-elle

- Je-

- Sakura, tu dois oublier ce qui est arrivé ce soir-là. C'était une erreur...

- Une erreur ? Et votre main caressant la mienne aussi ? 

- Je-je ne regrette rien de tout ça mais, on ne peut pas Sakura... 

En disant ces mots, il s'était approché d'elle et avait dégagé une mèche de ses cheveux retombant sur son joli visage. 

- Je fais souffrir tous ceux qui m'entourent. Ils disparaissent les uns après les autres, je ne peux le supporter plus longtemps. Tu mérites tellement mieux que ça Sakura...

- Mais si j'en ai envie ? Avez-vous seulement considéré le fait que je puisse le vouloir ? 

- Je ne peux t'infliger ça. Je refuse.

- Vous refusez ? Vous refusez quoi, d'aimer quelqu'un ? 

- Je refuse de te perdre bon sang ! Ne comprends donc tu pas ? Tu es, tu es...

- Je suis ? attendit-elle, les yeux larmoyants

Quelques secondes passèrent à nouveau. Il caressait à nouveau son visage, séchant une larme au passage. Il déposa alors ses lèvres sur son front, puis, l'une après l'autre, sur ses paupières. 

- Ne m'en veux pas, je t'en prie. Comprends moi, ma fleur. Ne m'en veut pas...

- Je ne suis pas sûre de le pouvoir Sensei, articula-t-elle difficilement, sa gorge se nouant sous sa respiration saccadée de pleurs.

- Rentre chez toi Sakura. Rentre chez toi et, oublie tout ça, oublie moi. Fais le pour moi. Sois heureuse et vit, c'est tout ce qui m'importe. 

Sur ces mots, il se recula et ancra ses yeux ébènes dans les siens. A nouveau elle vit cette tristesse, ce désespoir et cru même déceler une perle sur la commissure de son oeil droit. Alors, elle comprit. Elle comprit enfin qu'elle devait partir au plus vite. Elle comprit que son regard la suppliait de le faire. Alors elle ouvrit la porte, tourna les talons et s'en alla. 

Seule dans la nuit, elle rentrait chez elle, le regard floutté par les larmes dans les cieux.

Une belle surpriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant