Elle se saisit du paquet, en sortit deux cigarettes et, en portant l'une d'elle à ses lèvres, me tendit l'autre. Elle alluma le bout de tabac et sourit lorsqu'elle sentit mon regard déshabiller son visage. Elle détourna ses pupilles bleues opalines et laissa s'échapper un léger nuage de fumée grise du bout de ses lèvres. Elle semblait concentrée sur les premières lignes de ce bouquin d'Antón Fortes fraîchement acheté dans la petite librairie du coin de la rue. Elle en dévorait chaque mot, chaque phrase, et à chaque ponctuation elle accompagnait sa lecture de légers froncement de sourcils ou de furtifs pincements labiales. Elle était absorbée par son histoire, ne me donnait aucun signe de sympathie.
Moi, silencieusement, je la contemplais tendrement, j'examinais chaque partie de son visage, chaque parcelle de sa peau et je chérissais chaque effluve de son parfum. J'admirais la façon dont elle s'évadait de la réalité, elle s'enfuyait dans un monde qui n'appartenait qu'à elle. Et dans lequel ni moi, ni personne ne pouvait l'atteindre. Elle était romantiquement magnifique.
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PoetryDebout sur cette scène vide encore chaude, je regarde les sièges se vider. J'essaye de me réconforter, je me dis qu'il n'existe pas de monde parfait. Je fais semblant de ne pas m'en soucier, ce n'est pas la première fois que je fais semblant après t...