La muse

Chapitre 2

Pour le moment Eléanore n'a pas très faim et elle préfère aller se promener dans la forêt sans prévenir personne pour profiter du temps chaud et ensoleillé. En s'enfonçant entre les arbres elle finit par tomber sur une jolie petite clairière forte plaisante où elle décide de s'asseoir. Plusieurs minutes plus tard la jeune femme entend de l'agitation dans un fourré et elle se redresse a l'affût au cas où il faudrait fuir a cause d'un animal sauvage. Ce qui en sort la surprend davantage puisqu'il s'agit d'un jeune homme d'une vingtaine d'années. Il a des cheveux mi-long noire attachés en queue de cheval d'où s'échappent quelques mèches, et il possède des yeux verts émeraudes. Dans ses bras se tient un chevalet et du matériel de peinture. Eléanore soupire et décide de ne pas changer de place, tant elle est bien ici. Elle va juste l'observer installer son chevalet sans un moindre bruit alors qu'il ne semble pas prêter attention a sa présence. Tout a ce moment apaise Eléanore, le soleil perçant les branches et venant la réchauffer juste assez pour qu'elle n'est pas froid, le gazouillis des oiseaux, et le bruit des pinceaux sur la toile. Cet ensemble la font s'endormir entre les hautes herbes. En réalité le peintre avait très bien vus la jeune femme et avait fait exprès de ne rien dire. Pourquoi ? Tout simplement car il la trouve ravissante et qu'elle lui a redonné l'inspiration qu'il avait perdu depuis des jours. Après que deux heures se soient écoulées, Marco de son nom repli son chevalet et enveloppe d'un fin drap de lin sa toile, puis il repart aussi vite qu'il est arrivé. Suite a ça Eléanore se réveille de sa sieste en s'étirant puis se lève.

Le temps a changé. Il fait plus frais et le vent s'est intensifié ce qui fait flotter la légère robe blanche de la demoiselle ainsi que ses cheveux.

-"Mes parents doivent me chercher..." Songea t-elle en commençant a avancer pour regagner la forêt.

Il ne fallut pas longtemps a Eléanore pour revenir au banquet où sa mère vers elle avec un air paniqué.

-" Ma toute petite fille où étais tu passée ? Tu as disparus subitement pendant des heures !"

-"Mère j'étais simplement allée me promener, ne vous en faites pas."

-"Tout le monde s'inquiétait, le roi est même partis a ta recherche..." 

Eléanore soupire, ne peut-il pas la laisser tranquille ? Toutes les femmes de la cour sont a ses pieds mais il veut absolument l'avoir elle, c'est assez agaçant. Quand on parle du loup, le voila revenir sur son cheval brun. En la voyant le roi descend a la hâte de ce dernier et viens vers elle avant de lui prendre les mains.

-"Ma tendre Eléanore, je me suis fait tellement de soucis pour vous."

Elle retire ses mains en s'efforçant de faire un petit sourire . Elle frissonne, cela la dégoûte qu'un homme de presque quarante ans veuille se marier avec une fille sortant a peine de l'adolescence, c'est vraiment malsain. Cependant ses congénères n'ont pas la même façon de penser, selon eux c'est un immense honneur et ils ne comprennent pas qu'elle repousse ses avances. Ses parents seraient soulagés si elle se mariait avec lui car  cela lui assurerait de la stabilité, seulement ils veulent aussi qu'elle soit heureuse et elle ne le serait pas forcément. François ( le roi ) semble vexé de cet affront tandis que Eléanore rejoint un groupe de filles de son âge pour discuter. Le banquet se termine plus tard dans la soirée et l'entièreté de ses pensées étaient occupée par l'homme de la clairière. D'ailleurs que se passe t-il de son côté ? Et bien, il est retourné dans sa petite chaumières située dans la forêt. Il s'est remis a peindre avec la détermination de le terminer pour l'exposition qui aura lieux au château dans la semaine. Le but de cette manœuvre est de se faire remarquer par la mystérieuse femme de tout a l'heure. Il ne connait rien d'elle mais selon ses bijoux et sa robe Marco peut deviner qu'elle est noble et qu'elle va régulièrement a la cour. Rien qu'a l'idée qu'elle puisse voir son oeuvre il sourit sans s'en rendre compte.