All over again || Janoskians

XXVIII. Rêve ou réalité ?

I owned every second that this world could give

I saw so many places, the things that I did

With every broken bone, I swear I lived

Emma était allongée sur son lit, dans sa chambre. Le soleil de l'été australien filtrait par sa fenêtre ouverte et venait lui réchauffer le visage. Cette lumière avait quelque chose d'irréel, elle semblait presque trop pure pour être vraie, mais cela n'en était que plus agréable. Elle se sentait un peu angoissée, même si elle ne savait pas pourquoi, mais l'odeur familière de la chambre dans laquelle elle avait grandi la rassurait. Elle entendait ses parents discuter au rez-de-chaussée, mais elle entendait aussi autre chose... quelque chose qu'elle n'arrivait pas à distinguer clairement et qu'elle n'arrivait pas à identifier. C'était comme le bruit d'une machine qui se gonflait et se dégonflait à intervalles réguliers. Elle supposa que cela devait venir de l'aération ou que c'était un bruit qui venait de la rue, et elle l'ignora.

La douce torpeur qui l'envahissait était bien trop agréable pour qu'elle la rompe. Même la voix de ses parents, qu'elle entendait pourtant comme s'ils étaient tout près d'elle, ne la perturbait pas. La seule chose qui la dérangeait, la seule petite ombre au tableau, était cette étrange et inexplicable douleur à l'estomac. Mais elle oublia bien vite cela lorsque du bruit dans sa chambre la fit ouvrir les yeux et se redresser. Beau grimpait par sa fenêtre. Pourquoi diable entrait-il par la fenêtre ?

- Emma, sourit-il une fois qu'il fut entré à l'intérieur.

- Beau ? Qu'est-ce que...

Elle s'apprêtait à lui demander ce qu'il faisait là, parce que quelque chose en elle lui disait que cette situation n'était pas normale, quelque chose lui disait que Beau n'avait pas à être dans sa chambre, mais il semblait tant s'harmoniser avec le décor qu'elle n'osa rien dire. Il semblait à sa place, mais une petite voix dans la tête d'Emma murmurait que ce n'était pas vraiment le cas. Le jeune homme s'approcha d'elle et l'embrassa sur la joue.

- Tu vas bien ? s'enquit-il en lui caressant les cheveux.

- Ouais, ouais...

Il sourit et l'embrassa de nouveau sur la joue, mais plus près des lèvres cette fois. Ses mains étaient posées de chaque côté de son visage et il émanait d'elles une telle chaleur, un tel bien-être...

- T'es prête ?

- Prête pour quoi ?

- On va chez moi.

- Oh, ok...

Il passa la porte de sa chambre, et elle le suivit. Il entrait par la fenêtre mais il sortait par la porte ? Tout cela n'avait absolument aucun sens. Lorsqu'ils descendirent au rez-de-chaussée, elle ne trouva ses parents nulle part. S'ils n'étaient pas là, comment avait-elle pu les entendre ?

- Je crois que je deviens folle, murmura-t-elle.

- Allez viens, les autres nous attendent.

Il la prit par la main et l'entraîna en dehors de la maison. L'extérieur aussi avait quelque chose d'irréel. Tout était plus brillant, plus beau, plus silencieux. Aucune voiture n'était garée dans aucune des allées, la rue était déserte et toutes les maisons semblaient inoccupées. Mais Beau la traînait derrière lui à une grande vitesse, si bien qu'elle n'eut plus le temps de s'intéresser à autre chose qu'à ses pas.

Ils arrivèrent bien vite chez les garçons, et en passant la porte, une grande vague de nostalgie la frappa en plein estomac. D'un côté elle avait l'impression d'être venue hier, mais d'un autre côté il lui semblait avoir passé des mois voire des années loin de cette maison. Ils croisèrent Luke dans le couloir, et ce dernier la serra dans ses bras. Il lui arriva la même chose avec James et Skip, qui la souleva presque de terre. Mais aucun d'eux n'avait dit un mot, pas même Beau. Tout était silencieux, bien trop silencieux. Et Emma n'y comprenait rien, elle avait l'impression d'être dans un rêve ou dans une mauvaise série télé.