C'étaient ces mots qui m'avaient tués, j'étais alors une petite fille, une gamine encore et pourtant a 6 ans je n'arrivais déjà plus à rire et j'avais perdu mon sourire, je passais des nuits à pleurer en silence et mes journées à lever obstinément la tête pour avancer. Vos mots, ce mot "monstre" combien de fois l'ai-je entendu ? Il se trouvait que c'était votre préféré. Alors je me recroquevillai par terre le soir dans ma chambre et j'attendais. J'attendais le jour suivant, j'attendais que tout soit différent.
L'obscurité faisait partit de mon présent, et le noir représentait mon désespoir. La nuit je ne pouvais fermer l'oeil sans faire ce même cauchemar, sans les voir eux. Dans la journée je les affrontais, mais à l'intérieur je m'écroulais.
Puis tu es arrivée, ce jour là, et ta lumière a éclairer mes ténèbres, ce fut long, mais guider par toi et ta lumière, cette petite lueur pleine de vie, j'ai retrouvé l'ai libre, j'ai réussi à revivre. Tu étais là, tu m'étais. J'étais remonter marche par marche de l'endroit où je me trouvais, de cet endroit sombre et sans espoir.
Mais un jour tu as disparue. Tu es partie, me laissant seule sur le bas côté, appelée par la Mort avant l'heure, tu m'a laissée. Je me retrouvais seule ce soir là, sur cette route, et maintenant que tu étais partie, ces mots sont revenus me frapper, toi qui les faisaient fuir n'étant plus là, je les entendais à nouveau, j'y prêtais à nouveau attention. Et j'ai rebasculé, je suis retombée dans cet univers froid et sombre, qui me faisais peur, mais dont je n'arrivais plus à sortir. Désormais j'évitais les miroirs, pour ne pas y voir mon propre désespoir.
J'étais encore là dedans, mais je n'arrivais plus à pleurer, toutes les larmes m'avaient depuis longtemps désertées. Puis un jour j'ai repris ma guitare que j'avais abandonnée, j'ai joué, toujours la même chanson, cette chanson qui me guida vers la sortie, cette chanson qui connaissais toutes mes peurs, toutes mes peines, et qui les avalaient. Alors de moi-même cette fois, je regravis encore une fois ces marches. Cela m'a prit longtemps, beaucoup plus longtemps qu'avec elle pour en sortir, mais j'y suis arrivée finalement, ma vie reprenant quelques touches de couleurs puis finissant par scintiller, multicolore.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas réentendu ces mots mais aujourd'hui, encore une fois je les ai perçus. J'ai peur de retomber dans ce gouffre, peur de me faire à nouveau engloutir par ce monstre, peur d'être à nouveau seule. Aujourd'hui, je fais tout pour me maintenir, mais ma carapace se fissure à nouveau.
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Seule
Poetrypoème ici et là pour exprimer ce qui me passe par la tête quand je n'ai personne a qui le dire